Novembre, quel drôle de nom pour un chien me direz-vous.
Novembre était mon fidèle compagnon depuis janvier 2003. Je l'ai acheté d'une
famille alors qu'il avait six mois. De retour de mon pèlerinage annuel de
Floride, Novembre était heureux de me revoir. Il avait passé les dernières
semaines chez ma fille et mes trois petits-enfants. Manifestement, il n'était
pas dans son assiette. Je sentais bien que quelque chose n'allait pas.
Puis, le 2 février, nous sommes revenus de Floride le 1er,
Novembre cesse de marcher. Il ne peut plus se soulever le postérieur. Je vais
chez le vétérinaire et le verdict tombe. Son malaise n'était pas musculo-squelettique.
Ce n'était pas de l'arthrose, ni de la dysplasie. En fait, nous ne saurons
jamais ce que c'était puisque nous n'avons pas investigué outre mesure. Chose
certaine, l'origine était neurologique ou biochimique. Un cancer du pancréas
était l'hypothèse la plus probable selon l'expérience clinique du vétérinaire.
Le verdict est tombé de ma bouche : Euthanasie. Novembre avait 12 ans et demi,
ce qui lui donnait environ 95 ans en équivalent humain. Je n'ai pas voulu
m'acharner et j'ai accepté de vivre ma grande tristesse et son départ de ma
vie. Cela m'a amené à réfléchir à la question de la maltraitance des animaux au
Québec.
La
maltraitance des animaux
Chaque mois de juillet, des milliers d'animaux sont
abandonnés au Québec au moment de la période du déménagement. Pour Montréal
seulement, selon les chiffres de la SPCA, en 2010, c'est un nombre de 4 700
animaux qui ont été abandonnés. Le tableau pour le Québec entier est encore
plus troublant. Le Québec, qui compte sept millions d'habitants, abandonne
500 000 animaux domestiques chaque année.
Jusqu'à présent, le Québec est la seule province canadienne
où il n'y a pas de législation pour prévenir la cruauté animale. Nous sommes
les champions des usines à chiots. Nous en comptons plus de 1 800 qui
produisent plus d'un demi-million de chiots destinés aux animaleries du Canada
et des États-Unis.
Ces chiots sont produits dans des conditions innommables :
insalubrité, graves défauts génétiques dus à la consanguinité, chiots sevrés
trop tôt, entassés comme du bétail, surexploités et accouplés à outrance.
Pourquoi toute cette production? Pour faire de l'argent. Ces chiots seront
vendus à un prix exorbitant, sans garantie de bonne santé et dans des
conditions d'hygiène douteuse. Des chiots vendus comme des jouets et assassinés
par euthanasie lorsque l'on est tanné de son nouveau jouet. Clairement, il faut
refuser de participer à cette spirale de la mort animale.
Le ministre
Paradis veut agir
Il faut se réjouir de la volonté du ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation Pierre Paradis, de vouloir enrayer cette
situation de maltraitance des animaux sur le territoire du Québec. Le ministre
Paradis, homme déterminé s'il en est un, veut défaire le Québec de sa
réputation de terreau fertile pour les usines à chiot et de champion de la
maltraitance. En août dernier, dans le quotidien Le Devoir, le ministre Pierre Paradis a déclaré :
« La situation va changer. Je le promets! Un projet de
loi est sur la table à dessin et je veux aller le plus rapidement possible. Ça
fait partie de mes priorités législatives. J'ai obtenu un accord de principe de
la ministre de la Justice sur la redéfinition de l'animal. Chez nous, en vertu
du Code civil, la notion d'un animal est celle d'un bien meuble, ça veut dire
que, techniquement, tu peux lui donner un coup de pied ou lui scier une patte.
Et c'est considéré comme tel par les tribunaux. Pour l'avenir, on s'inspire de
la France où ils ont redéfini la notion de l'animal comme étant un être
sensible à la douleur, des êtres vivants doués de sensibilité. On essaie de
voir quelles seraient les conséquences juridiques chez nous, mais on ne veut
pas que cela reste un bien meuble » (Le
Devoir, août 2014, Martin Ouellet Presse canadienne)
Il semble que le projet de loi sera déposé lors de la
rentrée parlementaire. Ce qui serait un beau cadeau à toutes celles et à tous
ceux qui aiment les animaux et qui les traitent bien. Je souhaite bien entendu
que ce projet de loi soit déposé et qu'il soit adopté à l'unanimité par les
membres de notre assemblée nationale.
En mémoire
de Novembre, mon fidèle compagnon...
Ce fut très difficile pour moi de décider de mettre fin à la
vie de mon fidèle compagnon Novembre. Pour moi, Novembre était un être vivant
doué de sensibilité et d'intelligence canine. Il était doux, affectueux,
affable et protecteur pour les siens. Un vrai bon chien comme on en a juste un
dans sa vie. Son brusque départ de ma vie, de celle de mes proches et de mes
amis est un dur coup pour tous. Chose certaine, j'ai voulu profiter de cet
événement très personnel pour promouvoir l'initiative du ministre Pierre
Paradis de mettre fin au triste championnat du Québec en matière de
maltraitance des animaux. Par ailleurs, je trouve très démagogique et peu
habile la sortie récente du Regroupement provincial des comités des usagers du
réseau québécois de la santé et des services sociaux (RPCU) d'opposer la
volonté du gouvernement de légiférer en matière de maltraitance des animaux à
l'absence de projet de loi pour protéger les ainés et les personnes souffrant
d'un handicap mental. On peut combattre la maltraitance des animaux sans pour
autant négliger les personnes les plus fragiles d'entre nous que représentent
les personnes âgées et celles atteintes de déficience. De la pure démagogie,
des paroles inappropriées qui nuisent à la cause promue par cet organisme .
À la mémoire de mon fidèle compagnon Novembre, j'appuie
l'initiative du ministre Paradis et dénonce la démagogie du porte-parole du
RPCU.
Repose en paix mon fidèle ami Novembre...