« Où étiez-vous le 21 mars, entre 19 h et 20 h ? »
Une question à la District 31 !
Au moment d'écrire ces lignes, nous sommes le 21 avril.
Honnêtement, j'ignore ce que je faisais le 21 mars entre 19 et 20 h. Ça me
reviendrait au moins approximativement si je me remettais en contexte en
regardant mon agenda, peut-être.
Et encore, là, entre 19 h et 20 h... Rien de spécial,
probablement !
La réflexion sur les souvenirs me revient à tout bout de
champ, comme ça. Là, c'était à propos de la fête de Pâques.
On se rappelait des souvenirs : « Quand j'étais petit, on
pouvait étrenner nos vêtements de printemps sous le soleil ! » Ou bien : «
Quand j'étais petite, on sortait avec nos souliers blancs, le matin de Pâques !
»
Dans nos visions de nos Pâques d'il y a plus de 55 ans
maintenant (!), un point demeure : Pâques marquait le début du printemps et,
surtout, le beau temps !
C'est là tout le flou du merveilleux monde des souvenirs !
Dans les faits, Pâques peut être fêtée entre le 22 mars et
le 25 avril. Tous les dimanches de Pâques n'ont donc pas été aussi chauds et
ensoleillés que dans nos souvenirs !
Mais le souvenir qui ressort, c'est l'année où il faisait
très beau et pas mal chaud et il vient se coller à la thématique de Pâques,
oubliant les dimanches neigeux et gris qui ont sûrement sévi en cours de
route !
La preuve : les
conventums
Nos études de niveau secondaire marquent une époque de nos
vies pourtant déjà marquée par les hormones qui s'éclatent, l'acné qui s'invite
et le débalancement des dimensions du corps qui grandit de façon ingrate,
parfois.
Marquante époque, s'il en est une !
Mais voilà que, quelques décennies plus tard, vous
rencontrez vos confrères et consœurs de l'époque. Les souvenirs pleuvent, qu'il
fasse beau ou non !
Et il y a nécessairement quelqu'un qui racontera cette fois
où (il s'en souvient tellement bien !), vous avez fait telle connerie comique
ou posé tel geste marquant ! »
Et vous finissez par répondre un « Ah! Oui... j'avais oublié,
je crois... me semble que ça me revient, là ! » embarrassé...
C'est que non seulement les souvenirs se bonifient et se
filtrent pour ne garder que le meilleur, mais voilà que, comme s'ils étaient
empilés dans notre mémoire, ils finissent par déteindre les uns sur les
autres !
Je me souviens d'une déception avouée lorsque, des décennies
plus tard, j'étais ramené à l'ordre par ma mère... Je venais d'affirmer que, dans
notre jeunesse, on avait l'habitude d'aller à la mer l'été. Maman m'a dit qu'on
l'avait fait deux fois seulement. Et une des fois avait été écourtée parce
qu'il pleuvait des cordes...
Tant pis. Je me réfugie dans mon souvenir qui, lui, était
ensoleillé, heureux et bon. C'est juste que ce n'était pas tous les étés, mais
une fois toute simple !
J'évoque ou
j'invoque...
La boîte à souvenirs est évocatrice. Ce qu'elle évoque est
différent d'une personne à l'autre pour un même événement, d'une part, mais en
plus, le souvenir a tendance à se tordre au gré du temps. Heureusement, on
garde généralement le meilleur.
Alors, quand quelqu'un me raconte une anecdote dont je suis
la vedette et que ça ne colle pas, j'invoque que ce que ça évoque n'est pas
conforme au réel ? Si c'est banalement bénin, je préfère jouer le jeu, je
crois...
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Et pour répondre à ta question, District 31, mon Poupou, je
ne sais pas trop ce que je faisais le 21 mars entre 19 h et 20 h.
Et je n'ai pas vraiment de témoin pour corroborer...
Clin d'œil de la semaine
- Je me souviens de la fois où tu avais voté Trump, juste
pour rire et voir ce que ça ferait !
- « Oh, sibole non ! Ça, c'était pas moi ! »