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La Carneymania…

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 2 avril 2025

Enfin. Nous élirons, le 28 avril prochain, un nouveau gouvernement canadien. Depuis le temps que tout ce qui gribouille, scribouille et magouille en parlait. Il était plus que temps que l'on règle cette question pour se concentrer sur ce qui est important, soit la détérioration à vitesse grand V de nos relations avec notre voisin du sud. Parlant de ce voisin, il est indéniable que celui-ci occupera une place démesurée dans notre vie démocratique. Voilà un cas évident d'ingérence étrangère d'un pays tiers dans la démocratie canadienne. Quoi qu'il en soit, la première semaine de campagne électorale a révélé ce que nous savions déjà : Poilievre est en colère et son style ne plaît pas au Québécois, Blanchet continue son rôle de grand timonier des gérants d'estrade, Singh est absent de nos écrans radars alors que Mark Carney fait le difficile apprentissage de la vie d'un politicien en campagne. Regardons cela de plus près.

À droite tout !

Le fait le plus remarquable de ce début de campagne est le virage à 180 degrés du Parti libéral du Canada sur les politiques de l'ère Trudeau. Sous Justin Trudeau, on pouvait qualifier le gouvernement de progressiste à l'égal du Nouveau parti démocratique. Ses positions sur la lutte à la pauvreté des enfants, sa volonté de réconcilier la population canadienne avec les peuples autochtones et sa volonté de venir en aide vraiment à la classe moyenne sont aujourd'hui chose du passé. Mark Carney s'est servi de ses premiers jours, une dizaine de jours avant l'émission des décrets d'élection, pour piller les politiques conservatrices de Poilievre sur la taxe carbone, la baisse d'impôt, l'abolition de la taxe sur le gain en capital, la gratuité de la TPS pour les acheteurs de maison de moins d'un million de dollars et tutti quanti. Pour un électeur libéral qui se reconnaissait dans les politiques du gouvernement de Justin Trudeau, c'est un grand virage. On a peine à reconnaître les libéraux qui sont devenus moins rouges et plus bleus. Ne chiquons pas la guenille. Un politicien en campagne n'a qu'une façon de voir : gagner les élections. En politique, il y a deux types de politiciens : ceux qui gagnent et ceux qui veulent avoir raison. Manifestement, Carney appartient au type de politicien qui cherche la victoire à tout prix. Dites-moi ce que vous voulez et je vous dirai ce que je pense...

Une première semaine à l'avenant...

La première semaine de campagne a été marquée par l'annonce de la volonté du gouvernement américain d'imposer des tarifs de 25 % à l'industrie automobile. Nous savions que cela devait arriver, mais on attendait la nouvelle le 2 avril. Il aurait fallu que le gouvernement américain soit pris dans un scandale de fuites de renseignements militaires stratégiques pour obliger le président Trump de chercher à divertir son public avec des nouvelles positives à ses yeux. Cela ne pouvait mieux tomber pour Mark Carney qui avait un début de campagne couci-couça, il a été sauvé par la cloche. Il était un peu empêtré à expliquer aux électeurs les tenants et les aboutissants de l'utilité des fonds monétaires dans des paradis fiscaux comme les Bahamas. Un sujet complexe et utilisé de façon populiste par ses adversaires politiques.

Chose certaine, ce n'est pas Mark Carney qui sera fâché des menaces de Donald Trump sur l'économie ontarienne. Cela lui a permis de remettre son costume tout neuf de premier ministre. Même le premier contact avec le président américain s'est bien passé. Dans son média Truth, le président Trump a qualifié leur appel de productif, qu'il avait partagé plusieurs points de vue sur lesquels l'un et l'autre étaient d'accord et qu'ils se rencontreront au lendemain des élections canadiennes. Chose à noter, il a écrit le premier ministre du Canada et n'a pas collé d'étiquettes au premier ministre Carney. Un bon départ, d'autant plus que Donald Trump semble convaincu que Mark Carney sera le premier ministre à l'issue de la présente élection. Vendredi, un autre pavé dans la mare de Carney : selon une rumeur, il aura été coupable de plagiat lors de ses études à Oxford. À suivre...

 

Poilievre et les autres...

Dans cette drôle d'élection, Pierre Poilievre est celui qui est le plus à plaindre. C'est à lui que l'on doit le départ de Justin Trudeau. Il a littéralement démoli l'image de Justin Trudeau et de son gouvernement. Son Canada brisé a fait mouche. Justin Trudeau ne s'est pas relevé des attaques ciblées et efficaces de Poilievre. En temps normal, sans les menaces tarifaires et d'annexion du Canada par notre voisin du sud, Poilievre devrait devenir le nouveau premier ministre du Canada. Son succès et son style revêche auront eu gain de cause dans une élection normale, mais rien n'est normal au Canada en ce moment. Poilievre a beau dorer la pilule, se greffer un sourire, mettre en vitrine sa charmante femme et ses enfants, rien n'y fait. Il est complètement largué. Son discours a l'air totalement déconnecté de la réalité. Il s'agissait de voir les bulletins de nouvelles la dernière semaine avec l'image de Poilievre et son affichette sur le CELI alors qu'au même moment dans son habit de premier ministre, Mark Carney discourait sur les menaces existentielles que faisait peser Donald Trump sur l'existence même du Canada, Poilievre était en porte-à-faux avec les préoccupations immédiates des électeurs.

Jagmeet Singh du NPD est le cas le plus pathétique. Lâché publiquement par de nombreux électeurs qui sont partis joindre les libéraux Mark Carney, il doit aussi accuser le soufflet de l'ancien chef du NPD, le plus populaire auprès de l'électorat, Thomas Mulcair. Ce dernier a ni plus ni moins déclaré que l'élection se jouait entre conservateurs et libéraux et on peut deviner où vont ses préférences.

Quant à notre gérant d'estrade, Blanchet du Bloc québécois, il doit faire peur au monde en créant de toute pièce une crise canadienne avec la présomption que le Canada veut sacrifier les intérêts de l'économie québécoise pour sauver l'économie pétrolière, celle de l'énergie et l'industrie automobile. Procès d'intention malveillant qui tient pour acquis que le passé est garant de l'avenir. Pourtant, la situation actuelle n'a rien à voir avec toutes celles que nous avons connues. Depuis la guerre de 1812, jamais les États-Unis n'avaient menacé notre pays d'annexion. Je sais que Blanchet souhaite un Québec souverain, mais je persiste et signe à écrire que si le président Trump ne respecte pas le Canada, il ne respectera pas plus le Québec. Bien au contraire. Plus que jamais, le Bloc joue le rôle d'un empêcheur de tourner en rond. Son utilité est de plus en plus discutable. La seule certitude que nous pouvons avoir, c'est que le chef du Bloc ne peut pas parler avec le président Trump.

Le Jell-o va-t-il prendre ?

À l'issue d'une première semaine de campagne, nous devons donner un net avantage aux libéraux et à Mark Carney. Ce n'est pas parce qu'il a fait preuve d'une habileté politique remarquable ni parce que ses politiques sont les meilleures. C'est pour quelque chose qui ne s'explique pas, mais qui existe. Il est clair que ce quelque chose est un début de Carneymania... 

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