Depuis la
visite de Justin Trudeau à Mar-a-Lago pour rencontrer le président élu Donald
Trump, il ne se passe pas un jour où au Québec et au Canada l'on s'inquiète de
la volonté de Donald Trump d'imposer des tarifs de 25 % lorsqu'il accèdera
à la présidence le 20 janvier prochain (au moment d'écrire cette
chronique, le 13 janvier, je ne sais pas ce que Trump fera, mais je crois
qu'il fera ce qu'il a dit). Trump a une solution alternative à ce scénario de
guerre commerciale, annexer le Canada qui deviendrait le 51e État
américain. Cela m'a donné l'idée de cette chronique. Une chronique qui
s'interroge sur ce que vaudrait le Canada s'il était mis aux enchères comme un
vulgaire bien de consommation. Cela s'inscrit bien dans l'air l'air du temps où
seuls l'argent et nos intérêts personnels comptent.
Un futur incertain politique-fiction
Alors que
le monde est marqué par des conflits géopolitiques croissants, des crises
économiques et des luttes pour les ressources, un événement sans précédent
secoue l'imaginaire collectif : le Canada, la terre des mille lacs et de
la diversité culturelle, est mis aux enchères. Loin d'être une simple blague,
cette vente aux enchères se déroule dans un contexte de crise économique où le
pays, accablé par une dette insurmontable et des tensions internes, cherche
désespérément des solutions. La Chine, les États-Unis, l'Union européenne et la
Russie sont en lice pour acquérir ce territoire étendu, promettant en échange
une somme d'argent conséquente à chaque citoyen canadien. Dans cette fiction
politique, nous explorerons les conséquences d'une telle enchère, tant sur les
plans économique, social et culturel.
L'idée d'acheminer
le Canada vers une vente aux enchères ne naît pas de nulle part. Le pays, autrefois
perçu comme un modèle de stabilité et de prospérité, fait face à une
conjoncture cataclysmique. Une combinaison d'une guerre commerciale avec les
États-Unis, de crises économiques, d'un taux de chômage en hausse et de
tensions sociopolitiques croissantes a conduit le gouvernement canadien à
envisager des solutions alternatives. L'idée d'un partenariat économique
international devient de plus en plus pressante, alors que des discussions sur
la nécessité de vendre des « parties » du Canada se multiplient dans les
coulisses du gouvernement.
La
proposition de mettre le pays aux enchères rencontre un intérêt inattendu, même
si elle est empreinte d'un sentiment d'absurdité. Chaque pays potentiel offre
une vision différente de ce que serait l'avenir du Canada sous leur contrôle.
Premier Acte : La Vente aux Enchères
La mise
aux enchères est organisée dans un contexte mémorable. Une salle élégante à
Ottawa est transformée en un théâtre de géopolitique où des représentants des
principaux pays intéressés se rencontrent. Les médias du monde entier sont
présents pour couvrir l'événement, chacun s'interrogeant sur les implications d'une
telle vente.
Premier à
ouvrir les enchères, un émissaire chinois expose une proposition captivante. La
Chine propose une somme équivalente à 100 000 dollars canadiens pour
chaque citoyen, soit un total de 3,5 milliards de milliards de dollars
pour la totalité de la population canadienne. En contrepartie, la Chine obtient
des droits d'exploitation sur les ressources naturelles du pays, ainsi qu'un
accès privilégié aux infrastructures canadiennes pour renforcer sa position
dans l'Amérique du Nord.
Le
représentant chinois insiste sur la protection de l'environnement et la
création d'un partenariat stratégique. L'orateur évoque des investissements
dans les technologies vertes et suggère que le Canada pourrait devenir un
modèle de développement durable sous une gouvernance chinoise.
Ensuite,
l'éternel voisin du Sud, les États-Unis, prend la parole. Avec un ton patriote,
l'émissaire américain offre 150 000 dollars canadiens par citoyen. Ils
promettent une amélioration immédiate des infrastructures, une réforme sociale,
une baisse des taxes et d'impôts et une sécurité accrue quant aux menaces dans
le monde. L'idée de l'American Dream se réincarne sous la forme d'un
rêve canadien, où les Canadiens pourraient bénéficier à la fois d'une sécurité
accrue et des impôts moins lourds.
Cependant,
les critiques fusent rapidement. Beaucoup craignent la perte de la souveraineté
canadienne et l'influence croissante des États-Unis sur les politiques locales.
Les préoccupations relatives à la culture canadienne sont également évoquées,
faisant émerger un débat sur l'identité nationale où le Québec veut obtenir sa
souveraineté. D'ailleurs, le président Trump constitue un obstacle majeur à la
proposition américaine malgré les affinités avec nos voisins du Sud et il est
peu ouvert aux faits français au Québec et au Nouveau-Brunswick.
L'Union européenne,
quant à elle, adopte un discours différent. En offrant 120 000 dollars par
citoyen, ils mettent sur la table l'idée d'une union canadienne européenne
basée sur des valeurs communes : démocratie, droits de la personne et
développement durable. La proposition inclut des échanges culturels élargis et
un soutien massif à l'éducation, tout en suggérant d'intégrer le Canada dans un
espace économique élargi.
L'accent
mis sur la diversité culturelle et la préservation des valeurs démocratiques
suscite un certain élan d'enthousiasme, mais la question de la bureaucratie
ainsi que des lenteurs décisionnelles propres à l'UE soulèvent des doutes.
Enfin, le
représentant russe fait son apparition, avec un ton assuré. Offrant 200 000 dollars
canadiens par citoyen, la Russie se positionne en sauveur. Il promet une aide
immédiate pour les régions dévastées par des catastrophes naturelles. En
échange, la Russie souhaite accéder aux ressources énergétiques vastes du
Canada, en particulier celles liées aux hydrocarbures.
Les
promesses de coopération militaire et économique tendent à séduire certains,
mais la méfiance envers la politique étrangère russe et les risques associés à
ce partenariat laissent beaucoup septiques.
Deuxième Acte : Réactions des Canadiens
La
nouvelle de la vente aux enchères provoque un séisme dans l'opinion publique
canadienne. Les citoyens sont partagés : d'un côté, l'idée d'une
compensation financière substantielle est alléchante, de l'autre, la perte de
souveraineté et d'identité nationale en inquiète plus d'un.
Parmi les
partisans de l'offre, beaucoup voient cette enchère comme une occasion de
renouveau. Les sommes proportionnées pourraient régler la crise de la santé,
investir dans des infrastructures vieillissantes, et générer une prospérité
sans précédent. Les personnes réduites à l'appauvrissement y voient la promesse
d'une vie meilleure.
Cependant,
les opposants soulignent les dangers d'une telle démarche. La vente du Canada
sonne comme une trahison envers les générations passées, qui ont bâti le pays
sur des valeurs de solidarité et de respect de la souveraineté. La culture, l'identité
et bien d'autres valeurs qui font du Canada un pays unique sont en jeu. De
plus, les implications écologiques d'une possible exploitation des ressources
par des pays aux pratiques discutables suscitent l'inquiétude.
Troisième Acte : Conséquences à Long Terme
L'enchère,
une fois conclue, n'est que le début d'un long chemin qui façonnera l'avenir du
Canada. Pour le pays gagnant, la gestion des ressources naturelles, l'influence
économique et diplomatique sur le monde, et l'intégration des Canadiens dans
cette nouvelle réalité seront des défis colossaux.
Pour le
pays victorieux, le Canada représente un carrefour d'opportunités économiques.
Les ressources naturelles, telles que le pétrole, le gaz, et les minéraux,
seraient exploitées à un rythme accéléré, ouvrant des débats sur le
développement durable et les droits des autochtones. Cela pourrait également
entraîner un afflux massif de nouveaux investissements et d'entreprises au
Canada, mais aussi soulever des tensions liées à l'exploitation des ressources.
Les
conséquences sociales pourraient être tout aussi dévastatrices. L'intégration
des Canadiens dans ce nouveau système pourrait générer des inégalités
croissantes, selon que le pays acheteur valorise les investissements dans
l'éducation et l'accès aux soins de santé. Les préoccupations sur l'aliénation
culturelle pourraient quant à elles mener à des mouvements de résistance,
défendant l'identité canadienne contre la domination étrangère.
Sur la
scène internationale, la décision d'acheter le Canada pourrait engendrer des
tensions géopolitiques sans précédent. D'autres nations pourraient s'inquiéter
des ambitions territoriales des grandes puissances et de l'impact d'une telle
décision sur l'équilibre mondial. Une atmosphère de méfiance et de compétition
pour les ressources pourrait rapidement s'installer.
Conclusion : Un Équilibre fragile
La vente
aux enchères du Canada soulève une multitude de questions et de réflexions sur
la direction du monde dans lequel nous vivons. Les enjeux économiques, sociaux,
culturels et géopolitiques interagissent de manière complexe et créent un
équilibre fragile entre opportunités et menaces.
Cet écrit
de politique-fiction nous rappelle que les décisions qui semblent impossibles à
imaginer sont parfois les plus proches de notre réalité. En fin de compte, le
Canada, symbole de diversité et de résilience, doit naviguer dans des eaux
troubles, confronté à des choix déchirants. La question demeure : jusqu'où
sommes-nous prêts à aller pour préserver notre identité et notre souveraineté devant
les défis mondiaux contemporains ? Le futur, incertain, ne pourrait résulter
que d'un équilibre délicat entre nos espoirs et nos craintes. Quant au Québec,
il peut bien faire l'indépendance, personne n'en veut. C'est cela un Canada mis
aux enchères...