Aujourd'hui, vous pouvez lire, chères lectrices et chers lecteurs, ma 200e chronique dans EstriePlus.com. Pour moi, cela est un événement.
Que de discipline, de lecture, de réflexion et d'analyse pour écrire chaque semaine une chronique d'environ 1200 mots en moyenne sur un sujet d'actualité!
Toujours, j'ai cherché moins à opiner à partir de mes humeurs du moment qu'à vous livrer des opinions qui peuvent vous amener à réfléchir à ce que nous vivons ensemble dans l'actualité foisonnante de notre époque. J'ai cherché à inscrire mes chroniques dans la recherche d'un esprit critique documenté et qui fait souvent écho à des essais ou des études d'intellectuels de renom que l'on ignore trop souvent dans les médias.
Je veux dans cette chronique d'un genre inédit être le passeur d'un esprit critique renouvelé qui tranche avec la culture formatée de notre époque où l'on retrouve nos motifs d'indignation du jour dans l'actualité immédiate. Je suis assez fier aujourd'hui d'avoir tenu promesse quant à mes intentions d'origine que j'ai partagées avec vous dans ma première chronique du 24 juillet 2013. J'ai voulu être pour vous un explorateur de notre monde : « Tel un explorateur, je m'efforcerai de vous faire découvrir de nouveaux angles de notre monde vécu par un regard que je souhaite différent et informé. »
Tenir promesse
Je vous ai aussi écrit dans cette première chronique que : « Chroniquer en toute liberté représente un plus grand défi que cela peut paraître à première vue. Il faut savoir choisir des sujets d'intérêt. Il faut par la suite les traiter avec intelligence et susciter l'intérêt des lecteurs. Au moment où j'écris cette toute première chronique, je n'ai pas encore fait totalement mon nid quant au terrain de jeu que je désire couvrir dans cette chronique que je voudrais d'humeur. Économie, fait social, faits culturels, faits politiques et dossiers régionaux seront les piquets qui baliseront mon terrain de chroniqueur pour EstriePlus ».
Si je trace un bilan des chroniques que j'ai écrites depuis le 24 juillet 2013, j'ai traité de plusieurs sujets politiques tant ceux du Québec et du Canada que des enjeux plus locaux et régionaux. J'ai souvent traité de sujets liés à l'islamisme radical, à la tension entre le Québec et le Canada et à la politique américaine. J'ai traité d'histoire, de mémoire, de changements technologiques, de l'univers numérique, de littérature et même de musique. J'ai parfois voulu faire écho à mes connaissances liées au monde des communications et de l'opinion publique. J'ai toujours cherché à adopter une approche éclectique sans m'enfermer dans une catégorie particulière.
Même si mes lecteurs peuvent deviner mes opinions politiques parce que je les affiche ouvertement et sans retenue, aucun ne pourra me reprocher de faire du prosélytisme pour une idée particulière ou une cause. Comme j'ai toujours respecté scrupuleusement la règle de ne pas faire la promotion de mes clients avec lesquels j'avais des mandats ou des contrats. Cela m'a parfois empêché de commenter publiquement des sujets d'actualité dans EstriePlus.com. J'ai souvent réservé ces commentaires et ces opinions pour le blogue de mon entreprise que je tiens quotidiennement sur www.nadeaubellavance.com.
J'ai donc cherché et réussi, je crois, à : « à partager avec vous lectrices et lecteurs un point de vue original et critique sur l'une ou l'autre des dimensions de nos vies qui font partie de notre vie commune, de notre vouloir-vivre ensemble ». Tout cela en gardant un profil haut à cette chronique. Comme le disait Michelle Obama lors de la dernière course présidentielle : « When they go low, we go high. »
C'est ce que je me suis efforcé de toujours faire au cours de l'écriture de ces chroniques : « Je veux partager avec tous ceux et celles qui me liront ma passion de l'écriture et de la lecture, et cela dans un esprit de dialogue continu et de respect des faits objectivement vérifiables. Qui plus est, je souhaite mettre en valeur les bonnes nouvelles et les faits d'armes des personnes qui sont trop souvent passés sous silence par les autres médias. Cela ne m'empêchera pas cependant de critiquer ce qui doit l'être et qui nous permettra d'avancer collectivement. » C'est pourquoi j'écris aujourd'hui : mission accomplie. Je suis fier du chemin parcouru avec EstriePlus.com comme chroniqueur.
Être chroniqueur...
Chroniquer, c'est chercher à informer, mais aussi à provoquer chez ses lecteurs un comportement ou une opinion. Manifestement, lorsque j'écris cette chronique je veux à la fois vous informer et vous amener ailleurs dans vos certitudes.
Comme l'écrit le chevronné chroniqueur du New York Times, Thomas L. Friedmann dans son dernier livre intitulé Thank You for Being Late. An Optimist's Guide to Thriving in the Age of Accelerations: "When you are a columnist, or a blogger, your purpose is to influence or provoke a reaction and not just to inform-to argue for a certain perspective so compellingly that you persuade your readers to think or feel differently or more strongly or afresh about an issue... That is why, I am either in the heating business or the lighting business. Every column or blog has to either turn on a lightbulb in your reader's head-illuminate an issue in a way that will inspire them to look at it anew-or stoke an emotion in your reader's heart that prompts them to feel or act more intensively or differently about the issue. The ideal column does both."
(Thomas L. Friedmann, Thank You for Being Late. An Optimistic's Guide to Thriving in the Age of Accelerations, New York, Farrar, Status and Giroux, 2017 - livre numérique : emplacement 187).
Pour réussir à créer cette étincelle auprès des lecteurs, il faut réussir à obtenir la bonne chimie de trois ingrédients soit les valeurs du chroniqueur, les priorités et les aspirations de celles et de ceux qui vous lisent en faisant une bonne analyse des forces qui les conditionnent et enfin une connaissance fine de la culture et de la société dans laquelle nous écrivons. En ce qui me concerne, mes valeurs sont connues, je suis un fier partisan de l'initiative privée et de l'entreprise privée, mais en même temps pour sa régulation par l'État afin d'assurer que la croissance économique sera partagée avec le plus grand nombre.
En d'autres mots, je suis social-démocrate. Je suis aussi un fier Canadien qui croit que le meilleur moyen d'épanouissement du Québec comme société est à l'intérieur du système fédéral, mais le nôtre est à réformer. Il doit faire un meilleur accueil aux peuples acadien, autochtones et québécois. Il faut un meilleur équilibre entre les droits collectifs et les droits individuels. Je crois finalement à l'importance d'un plus grand dialogue citoyen et je suis convaincu qu'il faut penser une réforme sérieuse de nos institutions démocratiques pour faire une plus large place à la démocratie de participation eu égard à la démocratie de représentation actuelle.
Enfin, je crois qu'il faut que nous changions nos habitudes de production et de consommation pour sauver notre planète du péril qui la menace. Bien sûr, la question de l'égalité des femmes et des hommes et la reconnaissance du caractère métissé de notre société sont incontournables. Nous devons accueillir généreusement la différence et cultiver une culture contre toute forme de discrimination.
Bref, je crois à l'ouverture à l'Autre, au dialogue, à l'environnement, à la démocratie, au libéralisme, au capitalisme à visage humain et finalement à un Québec fort dans un Canada qui doit se transformer. Je suis convaincu que nous vivons dans un monde en pleines mutations et que les changements sont inévitables. Vaut mieux selon moi être proactif en ce domaine plutôt que de subir les changements et surtout de vivre des changements qui ne seront pas ceux que nous souhaitons.
Merci à EstriePlus.com
Si j'écris cette chronique depuis aussi longtemps c'est d'abord parce que Marcel Boisvert, l'ex-directeur général et actionnaire d'EstriePlus m'a invité à le faire. J'ai toujours eu l'entière liberté de ce que j'écrivais. Jamais, personne n'est intervenu auprès de moi pour me demander de changer quoi que ce soit à une chronique. Une liberté entière, cela n'a pas de prix.
Merci à EstriePlus de m'accorder cette confiance et cette liberté. Je m'efforce chaque semaine de me faire digne de cette confiance qui m'est accordée. Merci aussi à vous lectrices et lecteurs d'EstriePlus qui m'accordez le privilège de me lire. Tant et aussi longtemps que j'aurai la confiance de la direction d'EstriePlus et que vous me lirez, je continuerai à écrire pour vous chaque semaine... Merci de m'avoir permis d'écrire cette 200e chronique dans EstriePlus.com!