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  CHRONIQUEURS / L'Agora

L’acte d’écrire


Écrire est d’abord et avant tout un geste de liberté. Une liberté illimitée et totale.
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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 3 juillet 2019

Une fois les premiers BBQ dans nos jardins entamés, les fêtes nationales derrière nous, nous pouvons dire que l'été est bel et bien commencé. Il n'était pas trop tôt. La saison estivale, c'est propice aux rencontres, aux réjouissances de toutes sortes et le farniente. Le farniente c'est un état d'esprit où l'oisiveté et la douceur de vivre s'imposent à nous. C'est le moment d'oublier pour un temps les querelles sur la laïcité qui nous occupe et les hostilités entre les libéraux de Justin Trudeau et les conservateurs de Harper 2.0, Andrew Scheer. C'est une occasion favorable pour réfléchir librement à des choses qui nous apparaissent évidentes, par exemple l'acte d'écrire. Réflexions libres sur un geste quotidien pour un chroniqueur.

Qu'est-ce qu'écrire ?

Écrire est d'abord et avant tout un geste de liberté. Une liberté illimitée et totale. Écrire est un geste qui prend appui à la fois sur le monde que nous percevons, le monde sensible dit les philosophes, et le monde que nous comprenons, le monde réel que nous observons et rationalisons selon des catégories apprises qui révèlent notre bagage culturel. En fait, l'écriture est toujours le résultat d'un savant dosage entre un monde imaginé et un monde pensé. Bernhild Boie écrivait dans l'introduction des œuvres complètes de Julien Gracq, un écrivain français lié au mouvement surréaliste que : « La cohérence de l'écriture est celle de l'univers imaginaire dans lequel elle puise sa substance. Elle est, d'un bout à l'autre, animée par une même énergie, travaillée en profondeur par les mêmes tensions, constellée par les mêmes thèmes obsessionnels. Mettre en lumière cette unité de l'imagination, comprendre comment elle s'est formée et comment elle a engendré l'écriture, c'est ouvrir une voie d'accès à l'œuvre. » (Bernhild Boie, « Introduction » dans Julien Gracq, Œuvres complètes, tome 1, Coll : Bibliothèque La Pléiade, Paris, Éditions Gallimard, 2009, p. X-XI.)

Au fond, résumé en termes simples, ce que nous dit Boie c'est que si on lit avec attention un auteur, on peut saisir à la fois son imaginaire et les mécanismes de création de son écriture. L'acte de lire est donc une partie importante de la création d'un texte. Ce qui est vrai pour les grandes œuvres littéraires n'est pas moins vrai pour une chronique comme celle que vous lisez.

Au regard des différents sujets abordés chaque semaine, vous pouvez découvrir mes marottes, mes valeurs, mes partis-pris et mes idées parfois trop arrêtées, je le confesse, sur des sujets d'actualité. Ne vous méprenez pas cependant entre la force vivante de mon imagination, ma culture livresque et ce que nous pourrions appeler le parcours esthétique qui, à l'aide de mots choisis et de concepts utilisés sont la forme de l'expression de mes idées. Entre le fond et la forme parfois se perd l'intention de l'auteur. Parfois, ce que nous avons écrit avec le recul du temps et une relecture dans d'autres dispositions mentales ne veut plus dire ce que nous voulions dire. Pas simple, écrire...

Pourquoi écrire ?

Pourquoi écrivons-nous ? Une bonne question. La réponse toute simple et la plus criante de vérité c'est de dire que nous écrivons pour être lus et, je l'ai écrit d'entrée de jeu, pour affirmer notre liberté. Cela c'est les grands principes. Plus prosaïquement, je crois qu'il serait honnête de dire que l'on écrit pour de nombreuses raisons. En fait, il y a autant de raisons d'écrire que de gens qui écrivent.

Parfois, nous écrivons parce que nous avons déjà écrit et que c'est notre façon d'exprimer notre liberté. Souvent, nous écrivons pour convaincre les gens d'un point de vue ou d'idées auxquelles nous tenons tout particulièrement. Par exemple dans mes chroniques, certains thèmes sont récurrents comme mon attachement au peuple et à la nation québécoise, ma hantise quant au déni de la démocratie au nom d'idées et de causes, mes croyances en des valeurs comme la liberté, la tolérance et le respect, mon immense considération pour les idées des uns et des autres. Lier ces valeurs à des commentaires de l'actualité n'est pas toujours une chose évidente. Parfois, malgré nos meilleures volontés, nous ne parvenons pas à atteindre la cible que nous nous sommes fixée. C'est les aléas d'une écriture libre de toutes idées préconçues.

En fait, nous écrivons parce que nous voulons communiquer quelque chose à quelqu'un pour divers motifs. Plus tôt, j'ai évoqué la noblesse de l'écriture en toute liberté, mais il y a aussi l'autre versant de cette réalité, c'est l'écriture sur commande ou pour des raisons moins glorieuses. À titre d'exemple, nous pouvons écrire un texte pour régler nos comptes avec quelqu'un, avec des idées ou encore parce que nous sommes tenus de le faire. Cela m'arrive à moi par exemple d'écrire parce que je suis payé pour le faire dans le cadre de mes activités professionnelles dans le cadre des activités de mon entreprise, le Cabinet de relations publiques et de communication, Nadeau Bellavance. Cela c'est une tout autre histoire. Sachez néanmoins que la chronique écrite ici, comme j'en ai déjà convenu avec les lecteurs dans une chronique antérieure, n'est jamais souillée par ce genre de considérations marchandes. Je l'ai dit précédemment, j'écris ici dans une liberté totale. Ma seule et unique rétribution c'est d'avoir des lecteurs et surtout de mériter leur respect.

L'intention de l'auteur

Un long chemin pour en venir à vous dire l'essentiel. J'écris afin de vous aider dans votre désir de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons tous ensemble. Je souhaite partager avec vous ma passion pour la lecture et des faits d'actualité afin que vous puissiez vous faire une tête sur les débats et les discussions qui animent la cité. Je n'écris pas pour vous convaincre de quoi que ce soit ni pour convaincre qui que ce soit. J'écris comme d'autres respirent dans un esprit ludique conscient afin d'ouvrir de nouvelles perspectives au dialogue et aux discussions que nous avons ensemble quand nous voulons faire société. J'écris pour prendre la direction du vent dans des horizons qui sont les nôtres collectivement parce que nous les avons choisis. Toute écriture est le reflet d'une volonté partagée entre un texte et ses lecteurs. Une sorte d'élan de l'instant vers l'avenir. Un lieu obligé de passage de l'imaginaire d'un écrivant et les multiplicités des possibles de l'imaginaire des lecteurs. Toute lecture et écriture est un moyen pour nous approprier l'avenir en empruntant un itinéraire peuplé de certitudes mal avisées, de convictions affirmées et d'espoir en un monde meilleur imaginé avec les meilleures intentions du monde par des gens de bonne volonté. Éclairer nos débats des lumières du présent c'est en quelque sorte faire acte d'appropriation de l'avenir.

En vérité, j'écris parce que j'ai trouvé ici à EstriePlus des lecteurs qui partagent ma passion pour l'actualité et le dialogue sur des enjeux qui confrontent notre vie en communauté. J'écris pour vous dans des termes accessibles pour affirmer que c'est dans la liberté de l'écriture et de sa réception que nous pouvons changer le monde. C'est cela pour moi l'acte d'écrire.


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