Coup d'oeil sur Facebook. Je retrouve
des nouvelles plus ou moins pertinentes de bien des gens de mon
entourage très élargi. Parlant pertinence, il n'y a pas une journée
où je ne me retrouve pas face à message qui se veut touchant et qui
finit toujours par le même type de phrase. Un exemple : « Si
tu connais quelqu'un qui a ou a eu le cancer, partage ce message. »
Hier, c'était un message sur les
mamans. On y parlait des étapes de la vie en lien avec la relation
enfant/maman. La maman qui nous aime et nous protège à l'enfance,
qui nous énerve à l'adolescence et que finalement, on regrette
quand elle nous quitte. J'abrège exprès, c'est bien plus long que
ça!
Personnellement, ces messages-là
m'énervent. Je ne les partage jamais. Pour moi, il y a quelque chose
qui sonne faux dans tout ça. Pas que l'intention soit mauvaise, je
ne crois pas, mais je n'aime pas cette sorte de petite morale bonbon
qui vient interpeller les gens de l'entourage.
Que je partage le message ou non ne
changera rien dans l'état de la personne visée. C'est comme pour
les chaînes de lettres de l'époque : « faites suivre la
lettre sinon quelque chose de mal va arriver ». Jamais rien
n'est arrivé parce que j'ai arrêté une chaîne de lettres.... à
moins que les évènements du 11 septembre soient de ma faute,
finalement...
L'autre chose qui me dérange dans ces
messages Facebook, c'est que le fait de partager vient donner une
fausse bonne conscience et peut remplacer, ultimement, le coup de
téléphone ou la visite à quelqu'un qui a un cancer, pour conserver
l'exemple ci-dessus. Aussi utile soit-il, le contact virtuel ne
devrait pas remplacer le contact humain. Pourtant, Facebook est un
moyen unique d'envoyer une petite pensée plus souvent à la personne
touchée... Tout est question de dosage, j'imagine.
En terminant la session Facebook, j'ai
mis la main sur le Publisac. Hishhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh.... Si c'est
la culpabilité qui fait que vous allez voir votre maman à la fête
des Mères, abstenez-vous d'ouvrir le Publisac! Vous allez vous
ruiner! C'est incroyable de voir que chaque bannière commerciale
trouve donc qu'une maman, c'est important! Maman peut sentir bon le
parfum nouveau en poussant sa nouvelle tondeuse tout en attendant de
partir pour le Spa! Tout ce qu'elle mérite et dont elle a toujours
rêvé est à chaque page de chaque circulaire! Et puis, vous
diront-ils, «
faites ces dépenses par amour pour elle! Vous ne seriez pas
là sans elle! » (sans le
père non plus, cela dit, mais ça, on le réglera en juin).
N'allez pas croire que je suis
insensible. Je suis de ceux qui croient en ces petits rituels. Même
si le commerce a décidé de s'emparer de la formule. Si vous me
lisez régulièrement, vous savez que j'approuve ces temps d'arrêt
si opportuns dans notre monde de fou.
Je continue de croire que si la fête
des Mères n'existait pas, des milliers de mamans vivraient une autre
journée, toutes seules, quelque part. La solitude est un mal qui
existe, même dans cette ère de communication.
L'objectif ultime d'un parent, c'est
que son enfant soit autonome. C'est dans l'ordre des choses. C'est
partout pareil dans le règne animal. Sauf que l'humain a des
émotions qui dépassent largement le cadre de l'instinct de survie.
Cela prend pas mal de temps à la maman pour laisser partir son
enfant.
Quand elle laisse partir son enfant,
elle se dit qu'il pourrait bien appeler et passer de temps en
temps...
Clin d'oeil de la semaine
À la Commission Charbonneau aussi,
c'est la fête des maires...