Le
calendrier est régulier comme une horloge. Il égrène ses dates de façon
prévisible et parfois douloureusement régulière.
À partir
du 1er février, on sait bien que ça s'en vient. Le temps qui passe
vite ou moins vite n'est que perception. Un beau matin, et on sait exactement
quand, la St-Valentin sera là. L'ultime date qui célèbre l'amour, a-t-on
décidé, sans trop se demander qui est le « on ».
C'est
grand l'amour!
L'amour
est cette patente pas toujours rationnelle qui peut te greffer des ailes ou te
plomber les pieds. C'est selon. Quand l'amour s'invite (sans être invité,
généralement), il te révèle souvent à toi-même! Il te trouve des forces que tu
ne connaissais pas et dévoile des faiblesses que tu arrivais à camoufler
jusque-là.
Au fil
des siècles, des artistes ont multiplié les plateformes pour exprimer cette
affaire invisible qui peut nous posséder ou nous déposséder...
Le titre
de la chronique vient de « Ce soir l'amour est dans tes yeux »,
chanson interprétée par Martine St-Clair (et brillamment revue par Louis-Jean
Cormier, en passant). « Ce soir, l'amour est dans tes yeux ». Le
titre de la chronique arrive juste après: "mais demain matin, m'aimeras-tu
un peu?"
Il y
souvent des « mais » en amour.
C'est
comme ça parce que l'amour est ressenti. Et ce qu'on ressent est une perception.
Et la perception qu'on a d'une chose n'est pas la même que celle qu'aura
autrui.
C'est
peut-être terre à terre, un brin non romantique, mais c'est de même!
Je n'en
sais pas plus que vous sur l'amour. Pas moins non plus. Je ne crois pas en
avoir manqué, loin de là. Je suis certain de ne pas l'avoir toujours bien géré.
C'est de même...
Mais
quelques éléments s'impriment dans ma perception de ce qu'est l'amour.
La plus
récente (et je crois l'avoir partagée avec vous déjà), c'est qu'entre deux
personnes, au fil des ans, il y a un état d'une grande noblesse qui s'invite.
Cet état s'installe doucement, quand on lui en laisse la chance. Longtemps, il
se tient caché derrière l'amour passion, l'amour raison, l'amour parental et
tous les autres états de l'amour. Un beau matin, je ne sais pas exactement
quand, il sort de l'ombre et là, ça y est, on réalise que l'autre, celle ou
celui qui nous accompagne, est devenu une compagne ou un compagnon de vie.
Compagne
ou compagnon de vie : l'ultime état de l'amour! Celui qui a résisté au
temps et aux intempéries.
En
chanson
J'entendais
cette semaine qu'il se dépense environ 3 milliards de dollars à la St-Valentin
au Canada.
C'est
utile pour les uns. Inutile pour les autres. Ça met une pression sur quiconque
n'est pas en couple pour les uns. Ça célèbre le couple pour d'autres. Ou ça
représente bien des cadeaux pour se faire pardonner quelque chose (pour les
plus sarcastiques)!
L'amour
est davantage une route qu'une destination. Et on réalise où on était sur le
chemin quand l'autre nous quitte, je crois bien.
Il me
vient trois petites perles d'engagement (il y a bien d'autres, je sais!) qui
percolent dans des textes de chansons d'amour. C'est l'engagement qui mène au
statut de compagne ou compagnon de vie.
« On
va s'aimer encore. Au travers des doutes, des travers de la route », écrit
Vincent Vallières.
« C'est
quand notre prénom a l'air d'un mot gentil », chante Ginette Reno.
« Si
le courage s'éteint, par malheur, un beau matin, resteras-tu là, à veiller sur
ma tête en bois? », demande Jipé Dalpé.
De bien
belles perles qui me rassurent aussi sur cet aspect : l'amour que
l'artiste célèbre ne s'abreuve pas qu'à la source d'eau de rose...
Clin
d'œil de la semaine
Un mets bien choisi à la
St-Valentin n'effacera le mais de l'amour le lendemain.