Voici trois petites réflexions sur trois thèmes de la vie moderne. Les souvenirs, les médias sociaux et la démocratie. De ces trois thèmes, il faut dire que le premier et le dernier ont ceci en commun qu'ils ne sont pas modernes. Les médias sociaux, eux, sont modernes. Quoique... Facebook ressemble souvent au parvis de l'église du temps. Avec plus de monde.
Mais ne brûlons pas les étapes.
Les souvenirs
J'ai lu, cette semaine, ce commentaire amer d'un monsieur qui n'en pouvait plus de voir les étudiants dans la rue. « Mes parents m'auraient envoyé réfléchir dans ma chambre bien avant ça. Dans mon temps, il y avait du respect. Qu'y retournent donc à l'école! »
On fouille souvent dans nos souvenirs pour trouver des repères qui nous diront comment se comporter quand on se retrouve devant un problème où la solution ne vient pas d'elle-même. Le principal problème dans l'argument du monsieur, c'est qu'on n'est plus dans le temps. Ces jeunes-là ont été habitués, par leurs parents, à faire valoir leurs droits, à questionner ce qu'il faut faire et à ne pas accepter automatiquement ce qui est dit par les autorités.
On peut les insulter, les traiter de tous les noms, il n'en demeure pas moins qu'ils sont là. Et qu'ils vont continuer de questionner. Et j'ai bon espoir qu'ils porteront le flambeau du bien commun plutôt que celui du bien personnel de l'actuelle génération des décideurs.
Les médias sociaux
J'en suis. Facebook, Twitter et cie. Et je suis intervenu quatre fois lors des deux dernières semaines. Mais vous ne pouvez pas le savoir, je le fais par messages envoyés directement aux personnes concernées. Parce que je me sens concerné, justement...
Ce que j'avais à dire aux gens à qui j'ai écrit, c'est, essentiellement, ceci : faites attention à ce que vous écrivez sur Facebook, les écrits restent. Ça, et, n'insultez pas les gens qui ne pensent pas comme vous. C'est inutile et nuisible...
Parce que, quand la tension monte, nos filtres se poussent et laissent tout passer. Assis devant un portable ou pitonnant des pouces sur un clavier de cellulaire, l'utilisateur de médias sociaux, qui est en maudit en lien avec l'actualité, se met à traiter autrui de tous les noms. Les pires qualificatifs sont employés. Il faut frapper fort pour être entendu! Et, comme on ne fait rien en mode face à face, voilà que la bravoure est quintuplée.
Je constate qu'il nous reste à apprivoiser les Facebook et cie. La pluie des commentaires que j'ai lus dans les dernières semaines me fait craindre le pire. Ça me fait penser à la radio poubelle de Filion, il y a quelques années, à Québec. Quand on te répète toujours que le monde est pourri, tu finis par croire que le monde est pourri. Et tu broies du noir. Et tu insultes les gens. Normal, ils sont tous pourris...
Bref, c'est le néant...
La démocratie
Pas facile de vivre en démocratie. Mais quand même, pour moi. Ça en vaut la peine.
J'en reviens aux étudiants : quand on voit un mouvement populaire regroupant des centaines de milliers de personnes et qui revendiquent pendant plusieurs semaines, la règle de base, en démocratie, est d'écouter ce qu'elles ont à dire. Le gouvernement a attendu, passivement, pendant douze semaines avant d'en arriver à quelque chose en vingt-deux heures de négociations...
La démocratie, c'est engageant. Le rôle de l'élu d'assumer cet engagement.
Au-delà de toutes les insultes, cette notion est fondamentale.
Démocratie 101...
Tout seul, on va souvent plus vite, mais ensemble, on va plus loin.
Clin d'œil de la semaine
Jean Charest a demandé aux associations étudiantes de tenir des votes secrets. Ce sont des questions importantes et la démocratie doit s'exprimer convenablement, dit-il.
Au Conseil général du parti Libéral, ce week-end, les votes étaient faits à main levée! Parce que les décisions n'étaient pas importantes ou parce que la démocratie n'est subitement plus convenable?