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Le fils de Scranton, Pennsylvanie

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 11 novembre 2020

Scranton, Pennsylvanie, un lieu familier pour moi. Quand je me rends en Floride, c'est toujours dans cette ville que je m'arrête au premier jour de mon périple routier pour me rendre en Floride. Ville ouvrière, une vieille gare transformée en hôtel et Centre de congrès, Scranton ressemble à bien des petites villes américaines. C'est là qu'est né le nouveau président élu des États-Unis d'Amérique, Joseph Biden, dit Joe Biden. Joe Biden a été déclaré élu par CNN samedi dernier à 11 h. Partout dans les grandes villes américaines dont Washington, New York et Philadelphie, des foules se sont rassemblées spontanément pour célébrer la défaite de Donald J. Trump, le 45e président des États-Unis que personne n'oubliera de sitôt. D'ailleurs, le président en fonction refuse de reconnaître la victoire de son adversaire. Il a décidé de défier le choix démocratique et va tenter de se maintenir au pouvoir par des recours légaux et espère-t-il l'intervention de ses amis tout juste nommés à la Cour Suprême des États-Unis. Chemin hasardeux que celui-là pour le président Trump et qui le mènera se fracasser sur les récifs de la réalité. Réflexion sur l'impact de l'élection de Joseph Joe Biden et de sa colistière Kamala Harris pour le Canada et pour le reste du monde...

Retour aux sources de la démocratie

Samedi soir, à Wilmington au Delaware dans un stationnement, Joseph R. Biden élu 46e président des États-Unis d'Amérique, accompagné de sa colistière Kamala Harris, a livré un inspirant discours de victoire. Faisant appel à l'unité et aux défis que pose à l'Amérique la double crise économique et sanitaire, Joe Biden a tendu la main à celles et ceux qui ont voté pour son adversaire en leur demandant de lui donner une chance et de réapprendre à s'entendre et s'écouter les uns et les autres.

Un discours assez traditionnel pour un candidat à la présidence au sortir d'une course chaudement disputée et ponctuée de furieuses attaques de part et d'autre. Ce qui est remarquable c'est que ce discours faisait du bien. Pas d'injures, pas de calomnies, pas de mensonges, un discours un peu ennuyeux à la limite, mais qui faisait du bien à entendre pour toutes celles et tous ceux qui croient à l'importance de la démocratie.

Avec Joe Biden, nous réapprendrons les vertus des discours sobres, véridiques, dénués d'injures et de quolibets envers les adversaires. Pas de tweets durant la nuit, pas d'esclandres et une véritable préoccupation pour les problèmes nombreux des gens qui vivent aux États-Unis. Fini les crises d'égo et le narcissisme trumpien. Place au retour à la normale avec Joe Biden. Ça fait du bien...

L'impact pour le Québec et le Canada

Pour nous, l'élection du démocrate Joe Biden se voudra un retour à la normale dans nos relations. Cela ne fera pas disparaître nos intérêts divergents dans des dossiers comme le bois d'œuvre, mais une chose certaine, les faux motifs de sécurité nationale ne seront pas évoqués comme l'a fait l'administration Trump à propos de l'acier et de l'aluminium. Ça signifie aussi que le nouvel accord de libre-échange entre nos deux pays sera mis en vigueur avec respect pour ce qu'il contient. Bien sûr, les démocrates de Joe Biden seront protectionnistes. Historiquement, les démocrates ont toujours été plus protectionnistes que les républicains, mais les clauses imposées par le Canada dans ses négociations avec l'équipe de Trump sur la protection de l'environnement et des droits des travailleurs viendront faciliter les choses avec la base démocrate.

On peut aussi s'attendre à des gains nets pour le Canada sur le plan de ses efforts pour la lutte aux changements climatiques avec toutes les conséquences positives et négatives. Cela signifie que si Joe Biden tient parole, il mettra fin au projet Keystone XL, ce qui mécontentera l'Alberta et les provinces canadiennes productrices d'énergies fossiles. Cela signifie aussi que le pouvoir fédéral ne fera plus la guerre à l'État de la Californie pour le marché du carbone auquel le Québec est étroitement associé.

Sur le plan de la pandémie, l'arrivée prochaine de Joe Biden va rassurer les Canadiens quant à l'existence chez notre voisin du sud d'une réelle stratégie pour combattre le virus. Ce qui devra à terme faciliter la réouverture de nos frontières communes et normaliser les relations que nous avons avec les États-Unis en matière de déplacements. Ce sont les snowbirds qui seront les plus heureux. Mais bon, ce n'est pas demain la veille. Biden arrivera en poste le 20 janvier et d'ici là on ne peut s'attendre à de vigoureuses actions de Trump vis-à-vis de ce virus. La seule bonne nouvelle c'est qu'un vaccin sera bientôt disponible. En attendant, la pandémie fait rage aux États-Unis atteignant des nombres records de personnes atteintes et de décès.

Enfin, en matière de politique étrangère, le retour au multilatéralisme de notre voisin devra renforcer le rôle traditionnel du Canada dans le monde. Le Canada pourrait être un véhicule efficace pour cautionner le nouveau régime démocrate de Joe Biden auprès de la communauté internationale. Le Canada redeviendra le pays meilleur ami des États-Unis. Ce qui pourrait amener du vent dans les voiles de notre petite goélette qui navigue sur des mers agitées depuis bientôt 3 ans.

Joe Biden Président

Une image contenant extérieur, bâtiment, personne, fouleDescription générée automatiquement

Bien sûr, Joe Biden ne sera pas en poste avant le 20 janvier prochain. D'ici là, Trump et les membres de son équipe de jusqu'au-boutiste mettront à rude épreuve le processus de sélection des délégués pour certifier le vote dans chaque état. Dès lundi dernier, Trump a lancé sa guérilla judiciaire contre le résultat des élections. Il persiste à dire que l'élection lui a été volée par la plus vaste opération frauduleuse de manipulation de votes jamais vu dans l'histoire des démocraties. J'ai écrit cette chronique le dimanche 8 novembre. Peut-être que depuis ce temps, Trump aura retrouvé la raison et concédé l'élection, mais j'en doute fortement.

Cette guérilla judiciaire autour des résultats de l'élection pourrait avoir des conséquences pour nous au Québec et au Canada si tout cela tourne en violence voire en une espèce de guerre civile. La violence au sud de nos frontières pourrait avoir des impacts chez nous notamment en matière de nos échanges commerciaux et de l'ouverture de nos frontières. Il ne faut pas crier au loup, mais il faut se garder une bonne dose de réalisme dans l'appréciation de la situation politique aux États-Unis. Les États-Unis demeurent plus divisés que jamais. Une guerre culturelle est en cours. Les tensions raciales sont à un niveau inégalé depuis les années 60 où le combat pour les droits civiques faisait rage. La pandémie tue des milliers d'Américains et les partis politiques se campent sur leurs positions. Il faut féliciter les Américains d'avoir élu un homme aussi expérimenté que Joe Biden pour tenter de dénouer les nombreuses impasses dans la vie politique américaine. S'il y a quelqu'un qui peut réussir ce défi quasi impossible, c'est bien le fils de Scranton, Pennsylvanie...



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