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Des cadets de la forêt pour sauver notre monde ?

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 14 juin 2023

Très jeune enfant, j'aimais bien une émission de télévision issue du Canada anglais : Les Cadets de la forêt. Série télévisée canadienne qui a été diffusée de 1963 à 1965, sans compter les reprises. Il s'agissait d'une coproduction entre CBC Television et ITC Entertainment qui a été la première émission de télévision canadienne produite en couleur. La productrice exécutive Maxine Samuels a créé et produit l'émission. Je me rappelle encore les aventures de mes personnages préférés d'alors que j'aimais tant dans cette série culte qui a marqué des générations durant les années 60 et 70 partout dans le monde. Le sympathique George Keeley, Joe Two Rivers, les cadets Chub, Mike, Pete, Kathy et Gaby et le sympathique danois Topper. Une péripétie n'attendait pas l'autre dans leur paradis terrestre à Indian River. Tout tournait autour d'un groupe d'enfants qui venait en aide aux services forestiers pour sauvegarder les denses forêts de l'Ontario.

Aujourd'hui, nous aurions bien besoin de ces cadets sympathiques pour sauver les forêts canadiennes qui brûlent un peu partout au pays. Celles et ceux qui ne croient pas aux changements climatiques doivent se rendre à l'évidence, il se passe quelque chose comme un bouleversement radical de nos vies qui doit mener à des actions concrètes non seulement pour lutter contre les changements climatiques, mais pour s'adapter à ces changements qui chamboulent la vie des humains sur cette planète. Énièmes réflexions sur la capacité des humains à s'adapter à de nouvelles règles du jeu et pour protéger ce qui reste de cette planète. L'horloge tourne et le temps nous manquera pour agir.

La résistance aux changements

Quoi que nous en disions, nous sommes tous responsables de la situation actuelle. Ce ne sont pas nos modestes efforts individuels pour l'environnement en matière de recyclage ou de nombreuses autres initiatives personnelles, tout aussi souhaitables les unes que les autres, qui viendront changer la donne. Nous le savons tous, ce sont les gouvernements qui doivent agir et ce sont eux qui détiennent les véritables clés. Mais avant de jeter la faute sur nos politiciens, il faut rappeler que leurs actions sont souvent liées à ce qu'ils pensent utile pour obtenir notre faveur lors des élections. La classe politique doit faire preuve de courage, mais nous tous devons les aider en acceptant de modifier nos modes de vie même si cela risque de bouleverser nos habitudes. Cela n'est pas facile, car nous sommes tous ensemble une force incontournable de résistance aux changements. Cela ne peut qu'envenimer les choses et conduire notre espèce à détruire son habitat naturel qu'est la terre. On peut bien mettre tout sur le dos des méchants capitalistes et de leur soif effrénée à faire fructifier leurs avoirs, mais nous aussi avons nos responsabilités.

Les faits d'abord...

Il y avait environ 150 feux de forêt au Québec, la semaine dernière. Depuis le début de 2023, ce sont plus de 440 incendies qui ont été signalés au Québec soit deux fois plus que le bilan moyen des dix dernières années. Les experts prédisent que les changements climatiques empireront les choses. Des conditions plus chaudes, les périodes de sécheresse vont générer une augmentation considérable des risques d'incendies de forêt ainsi que le nombre réel d'incendies. Non seulement nous sommes mal préparés à y faire face sur le plan des ressources humaines et matérielles, mais nous sommes encore hésitants à poser les gestes conséquents par exemple en matière d'adaptation aux changements climatiques.

Le 10 mai dernier, dans une chronique publiée ici intitulée : Dialogue de sourds, je faisais état du refus du gouvernement Legault de répondre favorablement à la demande de l'UMQ demandant au gouvernement d'investir deux milliards de dollars par année pendant les cinq prochaines années pour répondre aux enjeux de l'adaptation aux changements climatiques. Comme l'indiquait le titre de cette chronique, le gouvernement Legault a fait la sourde oreille à cette demande en proposant des explications emberlificotées. J'avais d'ailleurs invité la mairesse de Sherbrooke, madame Évelyne Beaudin à mobiliser la population de Sherbrooke et de tout le Québec derrière cet enjeu. Cela n'a pas eu d'influence sur le cours des choses. Je m'y attendais.

Néanmoins, au risque de me répéter je voudrais écrire à nouveau que malgré les reportages dévastateurs des médias concernant les changements climatiques, montrer les catastrophes naturelles qui empoisonnent nos vies, rien n'y fait. Nos gouvernements semblent incapables d'agir en matière d'adaptation aux changements climatiques. Nous ne parlons même pas de l'incroyable inaction des gouvernements de tous les niveaux pour réduire le réchauffement de la planète. Comme nous ne voulons collectivement rien entendre pour changer nos modes de vie afin de lutter contre les changements climatiques, il nous faudra bien nous adapter à ces changements qui se rendent bien visibles par des feux de forêt, des périodes de sécheresse des inondations et des pannes d'électricité. Le temps est à l'action et à une véritable prise de conscience. Il se fait tard. Notre carrosse se transformera bientôt en citrouille...

Notre refus obstiné à changer les choses

Comme je l'ai écrit précédemment, nous sommes obstinément une force de résistance passive à tout changement majeur de nos modes de vie actuels, ce qui contamine les volontés de celles et de ceux que nous élisons pour nous représenter. Parfois, certains font preuve de courage, mais ils en subissent les foudres dans l'espace public ou encore voient leurs chances de se faire réélire fondre comme une peau de chagrin. Pas besoin d'aller loin de chez nous pour trouver des exemples de débats qui veulent que rien ne change ou si peu. Par exemple, la semaine dernière, le conseil municipal de Sherbrooke a voté à majorité son Plan nature qui prévoit la sauvegarde de 45 % du territoire de la ville de Sherbrooke en son état. J'ai parcouru le travail exécuté par la ville et les différentes parties prenantes et j'y ai trouvé là un travail sérieux, documenté avec soin et en lien avec la science. On peut bien chipoter sur le chiffre de 45 %. En effet, pourquoi pas 42 % ou 55 % ? Le fond de la question c'est que je crois que nous devrions saluer le conseil de ville pour son courage de poser des gestes forts afin d'adapter notre ville à son avenir et à agir concrètement pour l'environnement et à la lutte aux changements climatiques. C'est un pas dans la bonne direction même si cela aura des impacts sur l'économie et les revenus futurs de la ville en matière de taxation.

Quoi qu'il en soit, il y aura une levée de boucliers de certains contre ce type de politique parce que les gens ne sont pas encore convaincus rationnellement de sa nécessité. Mon principal reproche à la ville quant au Plan nature adopté ce n'est pas le pourcentage retenu de 45 %, mais le fait qu'elle a tenu les citoyennes et citoyens que nous sommes à l'écart du débat. On peut bien évoquer la science, mais nous savons tous que la science ne peut exister sans être reçue favorablement par celles et ceux qui font l'objet de son étude. Je crois qu'en matière de changements climatiques ou d'adaptation aux changements climatiques, nous devons mettre les citoyennes et les citoyens dans le coup et cesser d'en faire des débats partisans. Imposer, même les meilleures solutions ne peuvent nous dispenser de convaincre de la pertinence de celles-ci. Plus que jamais, nous avons besoin, comme lors de mon enfance, des cadets de la forêt pour sauver notre monde de lui-même...


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