Très jeune enfant, j'aimais bien une
émission de télévision issue du Canada anglais : Les Cadets de la forêt.
Série télévisée canadienne qui a été diffusée de 1963 à
1965, sans compter les reprises. Il s'agissait d'une coproduction entre CBC
Television et ITC Entertainment qui a été la première émission de télévision
canadienne produite en couleur. La productrice exécutive Maxine Samuels a créé
et produit l'émission. Je me rappelle encore les aventures de mes personnages préférés d'alors que
j'aimais tant dans cette série culte qui a marqué des générations durant les
années 60 et 70 partout dans le monde. Le sympathique George Keeley, Joe
Two Rivers, les cadets Chub, Mike, Pete, Kathy et Gaby et le sympathique danois
Topper. Une péripétie n'attendait pas l'autre dans leur paradis terrestre à
Indian River. Tout tournait autour d'un groupe d'enfants qui venait en aide aux services forestiers
pour sauvegarder les denses forêts de l'Ontario.
Aujourd'hui,
nous aurions bien besoin de ces cadets sympathiques pour sauver les forêts
canadiennes qui brûlent un peu partout au pays. Celles et ceux qui ne croient
pas aux changements climatiques doivent se rendre à l'évidence, il se passe
quelque chose comme un bouleversement radical de nos vies qui doit mener à des
actions concrètes non seulement pour lutter contre les changements climatiques,
mais pour s'adapter à ces changements qui chamboulent la vie des humains sur
cette planète. Énièmes réflexions sur la capacité des humains à s'adapter à de
nouvelles règles du jeu et pour protéger ce qui reste de cette planète.
L'horloge tourne et le temps nous manquera pour agir.
La résistance aux changements
Quoi que
nous en disions, nous sommes tous responsables de la situation actuelle. Ce ne
sont pas nos modestes efforts individuels pour l'environnement en matière de
recyclage ou de nombreuses autres initiatives personnelles, tout aussi
souhaitables les unes que les autres, qui viendront changer la donne. Nous le
savons tous, ce sont les gouvernements qui doivent agir et ce sont eux qui
détiennent les véritables clés. Mais avant de jeter la faute sur nos
politiciens, il faut rappeler que leurs actions sont souvent liées à ce qu'ils
pensent utile pour obtenir notre faveur lors des élections. La classe politique
doit faire preuve de courage, mais nous tous devons les aider en acceptant de
modifier nos modes de vie même si cela risque de bouleverser nos habitudes.
Cela n'est pas facile, car nous sommes tous ensemble une force incontournable
de résistance aux changements. Cela ne peut qu'envenimer les choses et conduire
notre espèce à détruire son habitat naturel qu'est la terre. On peut bien
mettre tout sur le dos des méchants capitalistes et de leur soif effrénée à
faire fructifier leurs avoirs, mais nous aussi avons nos responsabilités.
Les faits d'abord...
Il y avait
environ 150 feux de forêt au Québec, la semaine dernière. Depuis le début
de 2023, ce sont plus de 440 incendies qui ont été signalés au Québec soit
deux fois plus que le bilan moyen des dix dernières années. Les experts
prédisent que les changements climatiques empireront les choses. Des conditions
plus chaudes, les périodes de sécheresse vont générer une augmentation
considérable des risques d'incendies de forêt ainsi que le nombre réel
d'incendies. Non seulement nous sommes mal préparés à y faire face sur le plan
des ressources humaines et matérielles, mais nous sommes encore hésitants à
poser les gestes conséquents par exemple en matière d'adaptation aux changements
climatiques.
Le 10 mai dernier, dans une
chronique publiée ici intitulée : Dialogue
de sourds, je faisais état du refus du gouvernement Legault de répondre
favorablement à la demande de l'UMQ demandant au gouvernement d'investir deux milliards
de dollars par année pendant les cinq prochaines années pour répondre aux
enjeux de l'adaptation aux changements climatiques. Comme l'indiquait le titre
de cette chronique, le gouvernement Legault a fait la sourde oreille à cette
demande en proposant des explications emberlificotées. J'avais d'ailleurs
invité la mairesse de Sherbrooke, madame Évelyne Beaudin à mobiliser la
population de Sherbrooke et de tout le Québec derrière cet enjeu. Cela n'a pas
eu d'influence sur le cours des choses. Je m'y attendais.
Néanmoins, au risque de me répéter je
voudrais écrire à nouveau que malgré les reportages dévastateurs des médias concernant les changements climatiques,
montrer les catastrophes naturelles qui empoisonnent nos vies, rien n'y fait.
Nos gouvernements semblent incapables d'agir en matière d'adaptation aux
changements climatiques. Nous ne parlons même pas de l'incroyable inaction des
gouvernements de tous les niveaux pour réduire le réchauffement de la planète.
Comme nous ne voulons collectivement rien entendre pour changer nos modes de
vie afin de lutter contre les changements climatiques, il nous faudra bien nous
adapter à ces changements qui se rendent bien visibles par des feux de forêt,
des périodes de sécheresse des inondations et des pannes d'électricité. Le
temps est à l'action et à une véritable prise de conscience. Il se fait tard.
Notre carrosse se transformera bientôt en citrouille...
Notre refus
obstiné à changer les choses
Comme je l'ai écrit précédemment,
nous sommes obstinément une force de résistance passive à tout changement
majeur de nos modes de vie actuels, ce qui contamine les volontés de celles et de
ceux que nous élisons pour nous représenter. Parfois, certains font preuve de
courage, mais ils en subissent les foudres dans l'espace public ou encore
voient leurs chances de se faire réélire fondre comme une peau de chagrin. Pas
besoin d'aller loin de chez nous pour trouver des exemples de débats qui
veulent que rien ne change ou si peu. Par exemple, la semaine dernière, le
conseil municipal de Sherbrooke a voté à majorité son Plan nature qui prévoit
la sauvegarde de 45 % du territoire de la ville de Sherbrooke en son état.
J'ai parcouru le travail exécuté par la ville et les différentes parties
prenantes et j'y ai trouvé là un travail sérieux, documenté avec soin et en
lien avec la science. On peut bien chipoter sur le chiffre de 45 %. En
effet, pourquoi pas 42 % ou 55 % ? Le fond de la question c'est que
je crois que nous devrions saluer le conseil de ville pour son courage de poser
des gestes forts afin d'adapter notre ville à son avenir et à agir concrètement
pour l'environnement et à la lutte aux changements climatiques. C'est un pas
dans la bonne direction même si cela aura des impacts sur l'économie et les
revenus futurs de la ville en matière de taxation.
Quoi qu'il en soit, il y aura une
levée de boucliers de certains contre ce type de politique parce que les gens
ne sont pas encore convaincus rationnellement de sa nécessité. Mon principal
reproche à la ville quant au Plan nature adopté ce n'est pas le pourcentage
retenu de 45 %, mais le fait qu'elle a tenu les citoyennes et citoyens que
nous sommes à l'écart du débat. On peut bien évoquer la science, mais nous
savons tous que la science ne peut exister sans être reçue favorablement par
celles et ceux qui font l'objet de son étude. Je crois qu'en matière de
changements climatiques ou d'adaptation aux changements climatiques, nous
devons mettre les citoyennes et les citoyens dans le coup et cesser d'en faire
des débats partisans. Imposer, même les meilleures solutions ne peuvent nous
dispenser de convaincre de la pertinence de celles-ci. Plus que jamais, nous
avons besoin, comme lors de mon enfance, des cadets de la forêt pour sauver
notre monde de lui-même...