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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

À un moment donné, on ne peut étirer le temps

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François Fouquet Par François Fouquet
Mardi le 4 juillet 2023

Il fait chaud. L'humidité déploie sa moiteur. L'air charrie, en plus, une grande quantité de particules provenant d'un des grands feux de forêt qui embrasent littéralement l'Abitibi.

Profitant de cet appel à l'oisiveté physique, je me pose la question suivante : peut-on continuer à étirer le temps? Peut-on pelleter par en avant tout le temps?

Le temps. Je parle de celui qui mesure. En secondes, minutes, heures, journées et années.

En gestion commerciale ou publique, il y a une règle formelle que tous les bons gestionnaires doivent tenir en compte : l'intégration d'indicateurs précis et solides destinés à encadrer l'aboutissement des projets.

Un indicateur devient solide s'il permet d'intervenir pour recadrer le projet, le cas échéant.

Le temps en en un. Combien de temps sera nécessaire ? Quelles sont les conséquences si le temps n'est pas respecté ? Qui sera redevable ensuite?

Le temps est un indicateur important.

Mais l'utilisation délais, des dates butoirs et autres appellations peuvent étonnamment être revues, façonnées et tassées sans impunité.

Au moment d'écrire ces lignes, le ciel voilé par les incendies de l'Abitibi nous rappelle que dans le cas de l'environnement, celui dans lequel on doit survivre et, idéalement, bien vivre, le voile est permanent.

Comble de malheur, on a réuni les trois conditions perdantes pour enclencher une réaction solide:

  • 1)    Le perpétuel gain en temps.
  • 2 )       Le besoin d’identifier un coupable pour tout (et varger dessus!)  
  • 3)    La méconnaissance chronique des sujets.

Le gain en temps

Même si on jure que les dates butoirs seront respectées dans les grands plans pour contrer les changements climatiques accélérés, on comprend tous que ce ne sera pas le cas.

Aussi banal qu'un enfant qui répète pour la 3e fois à sa mère qu'il va faire sa chambre t'à l'heure...

Parce que se donner du temps, c'est rassurant. Et ça nous réconforte dans le fait que quelque chose arrivera, une bonne fois, et qu'on n'aura pas à changer nos habitudes de vie.

Coincés entre des lobbys et toutes sortes de pressions, dont celle d'être réélus, les gouvernements piétinent et font du sur place.

Le problème, c'est qu'on n'a plus de temps! Si l'an 2000 et son pseudo-bogue, c'était hier, alors 2030 ou 2050, c'est demain!    

Le coupable

Les insultes et condamnations pleuvent quand on décide de frapper celle ou celui qu'on identifie comme coupable. Avec les médias sociaux, rien de plus simple que de varger sur un coupable impunément!

Puis, c'est pratique, un coupable! Pour deux raisons. Premièrement, ça déresponsabilise totalement celle ou celui qui condamne l'autre, puis, en prime, ça attire l'attention ailleurs que sur les enjeux véritables.

Ainsi, c'est plus facile de blâmer telles personne, compagnie ou tel gouvernement que de se remettre un tant soit peu en question soi-même.

Et avec l'identification du coupable vient la phrase qui réconforte tant : « ça ne me donne rien de faire quelque chose, ce sera annulé par les gestes des autres ! » 

La méconnaissance

C'est désolant de constater qu'on se fie sur un titre de manchette et qu'on se fait une opinion sans lire le texte lui-même. Désolant de constater qu'on préfère se fier à un algorithme pour « faire nos recherches ». Et désolant de constater qu'on se fie à une anecdote entendue ici et là pour condamner quelque chose ou quelqu'un.

« Un titre choc et voilà, je maîtrise le dossier et j'ai une opinion. Yes! »

Ouf...

____________

Je me dis alors que notre première obligation citoyenne est de contribuer à répondre aux trois éléments. Chacun faisant sa courte part.

D'abord, trouver des façons de mettre de la pression sur les gouvernements quand ils multiplient les sommets mondiaux et les dates de remise des résultats à venir. Le meilleur temps pour agir était hier. Cependant, aujourd'hui, contrairement à demain, n'est pas trop tard.

Laisser les insultes gratuites de côté. Il faut cesser de détourner notre attention des enjeux.

Et surtout, il nous faut prendre le temps de comprendre un dossier ou une situation avant de commenter. Et ce n'est pas simple.

De nos jours, chacun doit avoir une opinion comme ça, tout de suite, à chaud, alors que la compréhension, elle, est un plat qui se mange froid.

 

Clin d'œil de la semaine

Étirer le temps. Vous trouvez qu'une grosse heure, c'est un concept farfelu? En fait c'est comme l'argent : quand on m'offre quatre trente sous pour une piastre, je suis porté à l'accepter. Au cas... 



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