Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Le voile qui masque tout, même la vision

 Imprimer   Envoyer 

Il semble que bien que lorsque la femme se voile à tel point que seuls ses yeux sont visibles, c'est notre vision à nous qui se voile.

Le voile a force de symbole. Un symbole qui effraie, qui déstabilise, qui amène à l'excès dans les réactions. Il est d'ailleurs étonnant que quelque chose qui, somme toute, est anecdotique vienne brouiller les cartes au point de faire culbuter les intentions de vote au pays.

Lors de toute cérémonie officielle (et j'ajouterais lors de tout acte officiel : photo de carte d'assurance-maladie, permis de conduire et tout), le visage doit être visible. Mais à ce jour, la frilosité des partis les a tous empêchés d'être vraiment clairs là-dessus.

Mais le Parti conservateur n'a-t-il pas été le seul à réagir clairement? Pantoute. Si vous passez du côté des Conservateurs en vous disant « au moins, eux, ils ont du courage », vous faites erreur. Tout ce que les Conservateurs ont fait, c'est de dire "on réfère à la Cour Suprême". Vous voyez l'absurdité de la chose? La Cour a pour mandat de vérifier si ce qui est fait est légal. Donc en lien avec la loi actuelle. Et il n'y a pas vraiment de loi claire là-dessus. Le gouvernement de Stephen Harper n'a pas osé présenter un projet de loi là-dessus. Il a laissé traîner les choses, par opportunisme politique. Et il cache son manque de courage derrière la Cour Suprême.

Mais faisons attention à ceci : que ce point ne soit pas clair ne devrait pas venir voiler ce qu'est la réalité politique actuelle. Au cours des dernières années, nous avons modifié le portrait global du Canada.

Nous avons coupé dans la recherche fondamentale, nous avons coupé les ressources qui mesuraient les impacts de nos actions sur l'environnement. Nous avons laissé aller notre souci environnemental au profit (sans jeu de mots...) des entreprises.

Nous avons aussi coupé dans l'aide au développement de coopératives (et ce, en plein coeur de l'année internationale des coopératives...).

Nous avons coupé les ressources de Radio-Canada, l'idée fondamentale étant de limiter l'information aux entreprises privées (dont le clignotant est résolument à droite).

Nous avons signé des ententes commerciales pour fabriquer des outils de guerre pour l'Arabie Saoudite sans nous soucier de la façon d'agir de ce pays envers les droits fondamentaux. On se dit qu'on peut faire affaire avec n'importe qui, tant que ça crée des emplois ici.

Nous avons aussi modifié à la baisse les critères de sécurité à Transports Canada pour favoriser l'industrie ferroviaire privée, la laissant décider presque seule des éléments de sécurité. On a vu ce que ça a donné...

On a baissé le taux d'imposition des entreprises en prétendant que la justice sociale passe par une économie forte (rien n'est plus faux, visiblement).

Et là, on nous promet une loi interdisant l'augmentation des impôts aux particuliers. Une façon maquillée de nous dire, après : comme les impôts ne couvrent plus les dépenses de base, on va couper et couper encore. Mais où on veut et comme on le sent...

Et on pourrait continuer longtemps.

Et on a tout fait ça en disant : nous n'avons pas les moyens de faire autrement. Le gouvernement a répété l'équation suivante : nous coupons dans les dépenses, donc, nous sommes un gouvernement responsable.

L'élection qui se prolonge ad nauseam est une chance de signifier que cette équation ne tient pas la route. Elle ne tient pas la route parce qu'elle constitue un voile qui masque la réalité. La question n'est pas de savoir combien de dollars on économise en route. Elle est de savoir ce que l'on veut faire de chaque dollar.

On sait très bien que l'objectif ultime de la pensée conservatrice telle qu'énoncée par Stephen Harper est de faire en sorte que l'État se retire le plus possible de la vie des Canadiens, laissant aux entreprises privées le soin de réguler les actions et la responsabilité d'offrir des services de base tout en respectant leur rentabilité.

Et comprenez-moi bien : je ne parle pas d'un État Providence. Je parle de la nécessité d'une instance commune et publique qui assure que chaque Canadien a droit à un juste retour de services en lien avec les sous récoltés par les impôts. Une priorité au principe de justice sociale devrait être à l'agenda. Ce n'est pas le cas.

Que le voile dont on ne cesse de parler ne masque pas cette réalité. C'est la grâce que je nous souhaite.

Clin d'œil de la semaine

J'interdirai le voile quand celui-ci ne me servira plus politiquement...


  A LIRE AUSSI ...

Les petits bonheurs

Lundi le 8 avril 2024
Les petits bonheurs
Une minute de réflexion. Surtout pas plus…

Lundi le 25 mars 2024
Une minute de réflexion. Surtout pas plus…
Métier : influenceur

Mardi le 2 avril 2024
Métier : influenceur
NOS RECOMMANDATIONS
Une dame blessée et quatre chiens décédés dans un incendie à Sherbrooke

Lundi le 15 avril 2024
Une dame blessée et quatre chiens décédés dans un incendie à Sherbrooke
Danielle Berthold perd son poste de présidente du conseil municipal de la Ville de Sherbrooke

Lundi le 15 avril 2024
Danielle Berthold perd son poste de présidente du conseil municipal de la Ville de Sherbrooke
Zone de guerre

Mercredi le 17 avril 2024
Zone de guerre
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 15 avril 2024
La peur, l’agacement, l’émerveillement

Sherbrooke est la 4e ville la plus « oublieuse » au Québec Par Julie Meese Mercredi, 17 avril 2024
Sherbrooke est la 4e ville la plus « oublieuse » au Québec
Une somme record pour le Souper gastronomique de la Fondation du CHUS Par Julie Meese Jeudi, 11 avril 2024
Une somme record pour le Souper gastronomique de la Fondation du CHUS
Zone de guerre Par Daniel Nadeau Mercredi, 17 avril 2024
Zone de guerre
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2024 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous