Ouais, je sais, le jeu de mots est facile. Simpliste, même. Mais je ne voulais pas m'élever plus haut que le niveau de la course à la présidence des puissants États-Unis.
C'est quelque chose, quand même, cette course!
Dans une nation de 320 millions d'humains, le fait que la course à la présidence se polarise autour de deux prix de consolation, c'est étonnant. Et quand le candidat mâle s'en prend directement au système électoral comme il le fait, c'est d'une connerie absolue. Le système américain a ses failles. Nul doute. Mais dire que vous ne reconnaîtrez les résultats que s'ils sont bons pour vous, c'est faire preuve d'une irresponsabilité sans nom. Surtout quand vous ne proposez pas de réformer la chose! De toute façon, qu'en a-t-il à foutre de la démocratie? Quand on a le privilège de pouvoir voter pour Trump, pourquoi devrait-on considérer un autre candidat? Si c'est une femme, ha, ben là!
Par le tissu de niaiseries qu'il tisse chaque jour, Trump trompe tout le monde, lui le premier.
Vrai que le bout de vidéo où il jase femmes et sexe a été enregistré à son insu. On dit que c'est du « locker room stuff ». Le genre de conneries que les gars se racontent, rires gras en prime, dans un vestiaire de sport.
Mais voilà : peu importe le contexte, quiconque se vanterait d'embrasser les femmes sans leur demander d'abord, de les « prendre par la chatte » (traduction libre de « grab them by the pussy »), toujours sans consentement préalable, serait exclu du vestiaire. Ou ignoré de ses pairs, à la limite. Si c'est ça la défense de l'homme, c'est minable. Et, visiblement, il est un être humain aux moeurs minables.
Puis, je me demande comme ça: et si, au final, tout cela était juste et bon?
On jase.
Si toute cette épouvantable mascarade devenait à ce point loufoque qu'elle venait réveiller certains esprits? Si ce vaste « dîner de cons » servait à rappeler l'absurdité de ce qui se dit et se fait pour obtenir un poste à la présidence des États-Unis?
On rêve...
Si le prix de consolation qu'est Madame Clinton en venait à être élu et à décevoir autant qu'on le dit, est-ce qu'on peut imaginer l'émergence de voix discordantes et de voies politiques nouvelles?
I have a dream!
J'aimerais qu'on fasse de la politique autrement. Au Québec, on n'y est pas encore. Loin de là. Quand on consulte, comme en éducation, c'est pour gagner du temps. Et quand on exerce un leadership, comme en santé, on impose nos lois et volontés. M. Barrette est champion de la deuxième option. Bientôt, le comité de direction de tous les hôpitaux se fera dans son bureau...
Je le sais, j'ai l'humeur plutôt massacrante quand je parle politique, ces temps-ci. C'est qu'on déploie des trésors d'imagination pour nous faire croire qu'on fera de la politique autrement. Et on entretient le vieux modèle une fois élu.
Et si les élections américaines pavaient la voie à une différence?
Parfois il faut toucher le fond du baril pour rebondir. Si on ne touche pas le fond là, c'est que le baril n'en a plus...
Clin d'œil de la semaine
Trump va traquer, retrouver et poursuivre chaque femme qui l'accuse. Il sait comment, il l'a déjà fait une première fois avec chacune...