Je n'avais jamais réalisé que la chanson de Fugain « Tout va
changer », était en fait une chanson de Noël.
Tout va changer ce soir,
On prend un nouveau départ
Bien que composée pour Noël, la chanson a un lien évident avec le Nouvel
An. Je porte toujours cet espoir un brin naïf que le changement de nombre, à
minuit, sera synonyme d'un renouveau plus beau que ce qu'on connait.
En ce jour de l'An, je lis les nouvelles du monde. Je peux bien faire
semblant que ce n'est pas mon monde, mais j'y habite quand même. Et je réalise
que la petite phrase : « je suis privilégié d'être né au
Québec » ne suffit plus à me réconforter. Au moment de commencer une année
toute neuve, force est d'admettre que les choses ne vont pas si bien.
Je pense à la guerre en Ukraine. Elle, je ne la comprends pas. En fait, je
comprends techniquement. La volonté de contrôler, de gagner du territoire, de
mieux se positionner de façon stratégique. La maladie mentale d'un dirigeant
narcissique. Je comprends tout ça. Ça m'est totalement inacceptable, mais je
comprends.
Inacceptable. C'est ça, au fond : quand je dis que je ne comprends
pas, c'est plutôt "je ne l'accepte" pas que je devrais dire.
La beauté du monde
J'ai vu la beauté de quelques pays où j'ai pu mettre les pieds au fil
des ans. Je lis la chronique du Bourlingueur, Jonathan Custeau. « Elle est
belle. La Bosnie (...) Mais sa population est un plus grand trésor encore. »
Toute la beauté qu'on voit, toute la beauté dans les regards des gens
qu'on croise, tout ça n'y peut rien : qu'elle soit froide, économique ou
politique, quand elle s'installe, la guerre éclipse l'humain. La guerre prend
la vie de millions de personnes en otage au nom d'une stratégie, d'une vengeance,
d'une « réalité » historique, d'un repositionnement géographique, peu
importe.
Parfois, elle n'est explicable que la tête d'un fou assoiffé de pouvoir.
Je vous laisse choisir le nom de la personne que vous voulez. Le choix est
grand.
En 1914, sur différents fronts de la Première Guerre mondiale, le 24
décembre, une trêve improvisée s'est installée. Sur différents fronts, les deux
camps ont quitté leurs tranchées et ont respecté une trêve. C'est Noël, quand
même.
Après, au nom du devoir, des ordres reçus et je ne sais trop quoi, ils
ont continué à s'entretuer. Pendant 4 ans.
Cette anecdote historique dit tout, pour moi : l'humain ne naît pas
violent. Il le devient. On l'engage sur la voie de la violence, souvent envers
et malgré lui. Par toutes sortes de moyens et de manipulations.
Pourtant, sur les fronts des multiples guerres, plein de gestes
humanitaires sont posés par des gens qui laissent l'humain rejaillir, un
instant, lors ou entre deux combats. L'humain rejaillit, trahissant souvent le
fait que le soldat ne comprend pas ou n'adhère pas bien à ce qu'il fait là.
Et mon année 2023... J'en fais quoi?
Tout va
changer ce soir, on prend un nouveau départ (...) sous un torrent d'étoiles,
demain il fera beau.
Je sais bien que ce ne sera pas magique, même si ça fait du bien de la
croire!
Dans les faits, j'espère que 2023 sera un rendez-vous avec notre
responsabilité personnelle.
L'exemple évident : les virus sont et seront de plus en plus
nombreux. Ce sera à chacun de décider ce qu'il fait avec ça. Quand on a des
symptômes, on fait quoi? On s'isole? On porte le masque quelques jours quand on
est en contact avec d'autres?
L'argument principal des gens que les mesures sanitaires obligatoires
heurtaient tenait dans le fait que « nous sommes assez grands pour savoir
comment agir ».
C'est le moment de se mettre en action!
Même raisonnement pour notre apport économique, l'achat local, notre
impact individuel sur l'environnement, sur le tissu social.
Je regarde et lis les bulletins de nouvelles et les reportages et je me
dis une chose : j'ai une responsabilité personnelle dans ma manière de me
comporter au quotidien. Et plus nous sommes nombreux à assumer ces
responsabilités personnelles qui peuvent, à priori, paraître insignifiantes à
l'échelle de la province, du pays ou de la planète, plus on a un poids
décisionnel.
Mon premier engagement de 2023 : rejeter l'argument selon lequel
nos gestes sont inutiles pour l'environnement tant que les grands pays
pollueurs ne feront pas mieux.
Clin d'œil de la semaine
Que Poutine et les dirigeants des pays agresseurs se responsabilisent et
qu'ils guident eux-mêmes leurs armées au front, les pieds en sol guerrier.
Cibole, arrêtez de faire la guerre dans le confort de votre salon, comme si
c'était un jeu vidéo!
S'cusez-la...