Ben oui, ben oui je le sais. Je le sens!
Rappel amical, rappel amical... c'est ben beau un rappel, mais ça ne m'aide pas beaucoup !
Mes paiements, ça va. Je suis à temps. De toute façon, plus besoin de se donner des repères dans le mois, mes créanciers sont branchés par intraveineuse sur mon compte de caisse. Il ne me reste qu'à me concentrer sur le fait d'y pomper régulièrement de l'argent.
Deux semaines en retard...
Ce n'est pas la bibliothèque municipale non plus. J'emprunte mes livres de façon numérique sur une liseuse, le plus souvent. Par je ne sais quel phénomène, quelque chose survient le jour prévu de la fin de mon emprunt. Même si je verrouille ma porte en partant travailler, je reviens le soir et le livre a disparu de ma liseuse. Aucune trace d'effraction.
C'est sur mon année que je suis en retard. En retard d'environ deux semaines sur le calendrier, en fait. Lui, le calendrier, il m'énerve. Résolument précis dans sa façon d'égrainer les jours, il n'a aucune émotion. Il ne comprend pas, lui, que ça se peut que j'aie besoin de plus de temps. Je sais pourquoi il est comme ça. On se laisse influencer par nos amis, c'est connu. Eh, bien, lui, il n'en a qu'une, sa voisine sur le mur, l'horloge. Petite maudite minutieuse, elle est tellement plus pointilleuse que le calendrier! Il égraine les jours, elle, elle sursaute chaque seconde !
Immanquablement. Avec la précision d'une horloge...
Mais quand même, il me manque deux semaines.
Un ami gestionnaire me disait de ne pas trop m'en faire. On parle de 3,84% de retard alors que les indicateurs reconnus tolèrent jusqu'à 5% avant de sonner l'alarme.
Je veux bien, mais, ces deux semaines, elles sont allées où?
Autrement dit: ben voyons qu'on est le 18 décembre ???
C'est fou parce qu'avec tous nos bidules qui nous assurent de vivre la vie en temps réel, je finis par perdre virtuellement deux semaines.
Recours collectif ?
Un autre ami, gestionnaire de plancher, prétend que le problème est, effectivement, au niveau du calendrier. Surtout le calendrier électronique. Plus il est rempli, plus il multiplie les rappels amicaux. Sauf que le calendrier n'a pas besoin d'être rempli à pleine capacité. En fait, il s'en fout. Les conséquences ne sont pas pour lui. Elles sont pour moi. Plus il y a de trucs à l'agenda, plus il y a d'attentes à combler. Plus il y a d'attentes à combler, plus on empiète sur le temps qu'on dit libre.
Le fait est que le temps, c'est le temps. Rien d'autre. Il n'est pas prisonnier. Il n'est pas libre non plus. C'est ce qu'on en fait qui le qualifie. Lui, ne fait que passer.
Bon.
Je ne rattraperai pas ce décalage. Impossible. Le temps est incompressible. Alors, le gestionnaire en moi voit son année finir et se dit qu'il est aussi bien de passer ces deux semaines à la perte maintenant. En passant une écriture au grand livre, il n'en paraîtra rien. Ensuite, je verrai à ne pas renouveler l'erreur dans ma planification stratégique de l'an prochain.
Et je verrai si j'ai une autre écriture à passer l'an prochain...
En attendant, je vais sortir, sans téléphone, et je vais aller arpenter les rues et tenter de retrouver ce plaisir simple de m'imprégner des reflets lumineux de toutes ces décorations qui annoncent le temps des Fêtes.
Temps des Fêtes qu'il serait poche de laisser passer sans en profiter...
Clin d'œil de la semaine
La vitesse peut rendre fou. Bon temps de l'année pour se rappeler que perdre la boule n'est pas utile...