Au moment d'écrire ces lignes, le Super Bowl est une promesse de bonheur passager, de soirée arrosée et trop nourrie.
L'événement est planétaire. Comme il est américain, il est autoqualifié de « Super ». Tiens, TVA Sports est peut-être influencée par les diffuseurs du sud avec les Super samedis de la LNH, qui sait?
Mais bon, ne quittons pas le terrain du Super Bowl.
Le 1er février, donc, les livreurs de pizza, de poulet et autres mets du genre auront des dizaines de livraisons à faire en même temps, soit pour la mi-temps. Il est important de bien regarder le spectacle, les mains grasses, la bière proche et les essuie-tout pas loin. Pour les livreurs, le Super Bowl, c'est la St-Valentin du sport.
Entre deux bouchées, on ne pourra s'empêcher de commenter. « C'est même pas elle qui chante, c'est « tapé » »! Ou « C'était pas mal mieux l'an passé, en t-k! »
Et il y en aura un, dans chaque groupe de téléspectateurs, qui lancera, soutenu par un rire bien gras : « J'sais pas si on va voir un sein à soir! »
Le Super Bowl, c'est le Bye-Bye du sport, on dirait. Tout le monde le regarde. Une majorité dira que le spectacle n'était pas aussi bon qu'il y a deux ou trois ans. Tout le monde racontera, cependant, deux ou trois faits saillants qui ont été marquants. On chiâlera contre le diffuseur, on dira que les publicités étaient bonnes, mais pas aussi bonnes que l'an dernier ou il y a deux ans.
Le Super Bowl n'est jamais vraiment bon, à entendre tous les experts-improvisés-le-temps-d'un-soir. C'est comme le Bye-Bye et le vin : il devient meilleur avec le temps, quand nos souvenirs arrivent à se détacher de notre esprit résolument chiâleux sur tout et rien.
Le Super Bowl, c'est le meilleur et le pire, bien mélangé. Le meilleur, cette publicité déjà disponible et payée par la NFL dans laquelle une dame fait le 911 pour commander une pizza. Pas que son appétit soit en mode urgence, mais elle utilise ce subterfuge pour demander de l'aide alors que son mari est violent envers elle. L'argent et la célébrité ne sont pas des garanties de savoir-vivre et savoir-être.
Et le pire. À mon œil de pas expert-du-tout-mais-téléspectateur-du-Super-Bowl, (pour vrai, je ne connais rien au basket...), c'est cette façon qu'a la ligue de ne pas fournir elle-même les ballons lors des matchs. J'écoutais, hier, l'émission 24 CH, et une entrevue était proposée avec un responsable de SherWood Drolet, fabricant unique des rondelles de la LNH. Il disait ceci : « la seule pièce d'équipement qui soit uniforme partout dans la ligue, c'est la rondelle. » Et comme elle est le centre de l'univers de ce sport, pourquoi pas?
Trop simple, comme idée, probablement. Au football, on préfère donc laisser le soin à chaque équipe de fournir ses ballons. Et après, on fait scandale pour une équipe soupçonnée d'avoir dégonflé ses ballons, augmentant la prise en mains de la chose ovale.
Le Super Bowl, c'est la taverne moderne. Un regroupement de gars aux propos et rires gras qui se paieront une soirée un peu « bum » à faire semblant qu'ils sont tous de grands connaisseurs. Seules femmes invitées : Miss Vickie's et quelques blondes et rousses dont le nom peut varier.
Au moment de lire ces lignes, le score est connu. Et on sait que le spectacle a été moins bon qu'il y a deux ans.
Mais, au moment d'écrire ces lignes, le suspense est entier.
Bon, je vous laisse, mon chum Pat m'attend pour le match...
Clin d'œil de la semaine
Une artiste de la mi-temps du Super Bowl qui serait disqualifiée pour avoir dégonflé ses ballons, on ne verra pas ça.