La réussite de tous les étudiants et de toutes les étudiantes est une priorité au Cégep de Sherbrooke. C'est pourquoi de nombreuses mesures sont mises en place pour que chaque élève puisse obtenir son diplôme d'études collégiales au terme de son parcours dans l'établissement. Depuis plus d'une quinzaine d'années, les Services adaptés accompagnent les étudiants et les étudiantes qui présentent un trouble de l'apprentissage ou un quelconque handicap et leur offrent le soutien requis afin qu'ils aient les mêmes chances de réussite que leurs collègues de classe.
Des services nécessaires et adaptés aux besoins
Marie-Josée Lepage est conseillère aux Services adaptés depuis 2010, mais elle a commencé sa carrière au Cégep de Sherbrooke en tant qu'aide pédagogique individuelle (API) il y a presque 20 ans. Depuis ses débuts aux Services adaptés, elle a pu constater une augmentation flagrante du nombre de bénéficiaires de ces services, qui est passé d'environ 200 étudiants et étudiantes à plus de 800 cette année. C'est donc dire que les services offerts demeurent plus que jamais essentiels.
Les Services adaptés viennent en aide aux étudiantes et aux étudiants atteints de problèmes de santé mentale, de troubles d'apprentissage ou de handicaps physiques. Ils leur proposent une vaste gamme de mesures ajustées à leur situation afin de favoriser leur réussite : « Lorsqu'une personne a un diagnostic, on la rencontre et on évalue ses besoins. Un diagnostic ne mène donc pas à une série de services prédéterminés. Deux personnes atteintes d'un trouble du déficit de l'attention n'auront peut-être pas accès aux mêmes services. Le processus est vraiment individualisé », mentionne madame Lepage.
Une vaste gamme de services
Les services proposés sont nombreux. Entre autres, on offre des conditions optimales pour la passation des examens à ceux et celles pour qui les conditions habituelles ne conviennent pas. Par exemple, on peut augmenter le temps alloué pour faire un examen ou mettre à la disposition de l'étudiant ou de l'étudiante un local approprié ou encore des ordinateurs avec des logiciels comme Antidote ou WordQ. Du tutorat par les pairs est également offert pour certaines matières. Les Services adaptés comptent également sur deux éducatrices spécialisées qui aident les étudiants et les étudiantes à s'organiser et à acquérir de bonnes techniques d'étude et méthodes de travail. Les professionnels des Services adaptés élaborent aussi différents plans d'intervention, comme des plans d'urgence pour l'évacuation des étudiantes et des étudiants à mobilité réduite, sourds ou non-voyants, ou des plans d'intervention en cas de crise.
Bien qu'ils ne posent pas de diagnostics, les conseillers et les conseillères aux Services adaptés font quand même ce qu'on appelle du dépistage : l'étudiante ou l'étudiant est rencontré, il répond à des questions et fait quelques tests, comme de courtes dictées, et on le réfère ensuite à la personne la plus compétente pour l'aider à obtenir un diagnostic, comme un neuropsychologue ou un orthophoniste, selon le problème qui est soupçonné.
Selon madame Lepage, étant donné le nombre important de diagnostics qui sont posés - allant jusqu'à 33 % chez les étudiants et les étudiantes de certains départements - de plus en plus d'enseignants et d'enseignantes font de l'inclusion en classe : « Beaucoup d'enseignants décident de gérer le plus de situations possibles en classe. Ils vont par exemple donner un examen plus court dans une période plus longue. Ainsi, cela va aider les étudiants qui manquent toujours de temps, mais également tous ceux et celles qui ont mal dormi, qui vivent une situation difficile... tous les événements pouvant faire en sorte que la personne est moins concentrée pour son examen. » Cette façon de faire, en plus de favoriser la réussite de tous, évite une trop grande demande aux Services adaptés.
Une réelle différence
Madame Lepage est convaincue que l'aide offerte peut faire une différence notable pour les étudiants et les étudiantes qui en bénéficient : « Pour les examens, le fait de ne pas être dans une classe peut faire une grande différence : toujours être la personne qui finit la dernière, la panique qui s'installe quand le premier sort au bout d'une demi-heure et que tu as à peine commencé, ça n'aide pas à réussir un examen. Le fait de venir faire son examen seul, dans une pièce calme et avec plus de temps, ça fait baisser l'anxiété. L'important, c'est d'atteindre les objectifs d'apprentissage. » Elle précise d'ailleurs que, bien qu'ils aient souvent besoin de plus de temps pour y arriver, la proportion d'étudiants et d'étudiantes ayant recours aux Services adaptés qui obtiennent leur diplôme est comparable aux autres étudiants.