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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Responsabilité partagée

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Photo : pexels.
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 5 août 2024

C'est une conviction qui m'habite depuis longtemps. Elle était là, je suis sûr, mais ne sentait pas encore le besoin de s'exprimer.

Je parle de la notion de responsabilité partagée.

Depuis des lunes, j'écris des chroniques sur le principe de la bulle personnelle. Celle dans laquelle on vit, chacun pour soi.

Le modèle social dans lequel on vit met de l'avant des notions comme la performance, le confort étanche de son petit (ou grand !) foyer, son bout de terrain intime, et tout ça. Je ne dis pas que c'est mal. J'y suis moi-même pas mal confortable.

J'ai amené plusieurs exemples au fil des ans : l'aberration que chaque maison ait sa propre tondeuse demeure une image frappante. Elle illustre à elle seule le fait que le collectif a cédé sa place à l'individuel.

Et ça fonctionnait relativement bien jusqu'ici.

Je dis jusqu'ici, mais c'est aussi relativement faux.

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La situation a commencé à se détériorer il y a une vingtaine d'années, peut-être. L'affaire, c'est que les changements s'installent doucement, bien plus qu'ils ne surviennent du jour au lendemain.

La situation dont je parle, c'est la pression constante du coût de la vie par rapport au revenu moyen ; c'est l'accès au logement qui est de plus en plus difficile ; c'est l'augmentation massive des coûts liés à l'alimentation ; c'est l'augmentation tout aussi massive des demandes dans les banques alimentaires et, par ricochet, auprès de toutes sortes d'organismes communautaires dont le rôle gagne dans l'échelle de l'essentiel chaque année.

Parce que le fait de vivre une situation financière précaire a des effets collatéraux nombreux.

Quand quelqu'un travaille à temps plein et qu'il n'arrive plus à tailler une place convenable dans le tissu social, il se passe quoi ? Il doit être récupéré par le filet social qui a été mis en place. Et si le filet est trop-plein, il se passe quoi ? Le filet se déchire.

Le filet social qui ne retient plus tout le monde ouvre plus grandement la porte à la violence familiale, à des abus de consommation d'alcool et de drogues, à des comportements problématiques, à des résultats scolaires moins bons et quoi encore ?

Et ça donne des familles dont les enfants sont en quête d'un espoir minimal.

Pendant ce temps, tout près de chez nous

Le chroniqueur de La Tribune, Mikaël Bergeron, soulevait dernièrement une situation plutôt insolite : une demande formulée par des résidents de la rue Émile-Zola qui souhaitent que leur rue ne soit accessible qu'aux gens qui y habitent. On ferme la rue d'une manière ou d'une autre et on y accède sur preuve de résidence.

C'est peut-être anecdotique.

Après tout, ça ne prend pas probablement pas l'appui d'une majorité de signataires résidents pour faire une demande, j'imagine.

Mais, la demande, justement, met en lumière le réflexe de celle ou celui qui a son petit coin de confort et qui veut le protéger.

C'est peut-être un peu fort en café, mais il me vient de vieilles images d'une visite à Tunis, capitale de la Tunisie. Un mur qui délimite le secteur pauvre du secteur riche de la ville. D'un côté, on vit à l'air climatisé et les jardins sont luxuriants, de l'autre, dans des bidonvilles dépourvus de confort.

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Le temps qui menace l'équilibre

Je le disais d'entrée de jeu, la perception qu'on a des problèmes qui grandissent lentement vient bien après l'installation même du problème.

Demander d'installer des barrières pour limiter l'accès à une rue publique constitue une lumière rouge vif qui devrait nous alerter. Il y a danger !

Danger que l'urbanisme privé se développe sous la forme de parcs fermés, clôturés et isolés. Et pourquoi pas avec des gardiens de sécurité ? J'écris cette phrase et il me vient ce malaise de touriste ressenti cette année en République dominicaine. On accède à nos luxueuses installations via une guérite sécurisée et gardée dans un espace immense, foisonnant de plantes exotiques, bien campé derrière un mur de maçonnerie d'au moins douze pieds de hauteur.

Donc, d'un côté, les riches qui ont des moyens financiers, des droits et des libertés. De l'autre, des gens qui triment dur à petits salaires et qui se débrouillent, revendiquant au passage plus de droits et de liberté.

Mon point demeure : je crois sincèrement que le fait de pouvoir vivre harmonieusement dans une société nécessite une responsabilité partagée de tous les citoyens. Ériger des barrières n'est pas une solution.

Par responsabilité partagée, j'entends une mise en commun plus juste des ressources disponibles. Ça passe par des impôts plus justes ? Clairement ! Ça passe aussi par une volonté de considérer chaque citoyen comme faisant partie du tissu social.

Ce sont des défis majeurs.

Je ne crois pas que ça demande de faire exploser le modèle.

Mais, ça demande de faire exploser la mentalité du « moi, je suis correct, alors qu'on ne me dérange pas. J'ai des droits et plein de liberté ! »

 

Clin d'œil de la semaine

Je suis immobilisé à un feu rouge.

Ironiquement (ou non ?), il est écrit en dessous que le virage à droite sur feu rouge est interdit...


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