Les
moyens de communication n'ont jamais été aussi accessibles dans l'histoire de
l'humanité!
Dans le
creux de notre main, on peut, en temps réel, avoir une conversation avec un
proche, même s'il est très loin (!), vidéo incluse.
Fabuleuse
technologie, quand on y pense!
Chaque
médaille ayant son revers, voilà que la facilité de communiquer avec autrui
permet aussi d'interpeler quelqu'un de façon cavalière, voire sauvage, parfois.
Communiquer,
c'est entrer en relation.
Mais vous
savez ce que c'est! Les choses se bousculent parfois rapidement.
Par
exemple, en consultant les médias sociaux, un statut nous titille. On n'est pas
en accord avec le propos. Voilà que, conforté par le courage que procure
vicieusement le clavier sur lequel on écrit, on y va d'une sortie presque
violente et teintée d'une haine surdimensionnée.
Puis,
dans les minutes qui suivent, on reprend le cours de notre vie, l'épisode étant
déjà derrière nous.
Bien qu'on
soit passé à autre chose, l'impact de nos écrits, lui, demeure et risque de
briser quelqu'un de façon plus importante que ce que l'on peut croire.
Je l'ai
écrit plusieurs fois, mais je crois que, dans notre société où les droits et
libertés individuelles règnent, on devrait faire plus de place aux devoirs et
responsabilités qui nous incombent.
Réparer
ce qu'on brise
On a
probablement toutes et tous déjà brisé quelque chose qui ne nous appartenait
pas. On a tout aussi probablement omis de s'inculper alors qu'il n'y avait
aucun témoin.
Mais le
principe demeure et doit demeurer : si je brise quelque chose, j'ai la
responsabilité de faire amende honorable et de tenter de réparer l'erreur ou la
bourde.
On a
presque tous une assurance responsabilité civile attachée au contrat
d'assurance qui protège l'endroit où l'on vit. Ces assurances font en sorte que
si je brise quelque chose de valeur chez mon voisin, je suis protégé et la
réparation peut de faire adéquatement.
Mais
qu'en est-il quand ce que je brise n'est pas visible puisque partie prenante
d'un message incendiaire ou trop colérique sur le web?
Cette
semaine, je lisais un intéressant texte (La Presse+) sur la justice
réparatrice. Vous savez, cette notion où, en présence d'un médiateur, une
victime entre en relation directe avec son agresseur? La démarche n'a rien à
voir avec une négociation de réduction de peine. Ce sont deux choses
distinctes. De toute façon, la peine de l'un n'offre pas vraiment de sentiment
de justice pour l'autre. Une rencontre
en face à face (la rencontre des yeux!) et la possibilité d'interagir et de
poser des questions peuvent devenir des éléments de réparation. Ce qui a été
brisé peut alors débuter une réparation.
Si communiquer,
c'est entrer en relation, alors le fait d'écrire des propos parfois violents
sur les médias sociaux ne tient pas de la communication, mais beaucoup plus de
l'agression. Et je maintiens que la lourdeur des propos serait bien différente
dans un véritable face à face.
Drainer
sa colère en l'absence de la personne concernée n'est pas constructif. Et
généralement destructif, en fait.
C'est là
que la notion de réparation devrait s'installer. Mais elle est trop absente
dans l'échelle de nos préoccupations, il me semble.
Que les
propos soient virtuels ne change rien au fait que les dommages peuvent être
bien réels.
Clin
d'œil de la semaine
Les
médias sociaux sont aussi une bonne façon de dire sans communiquer, donc, de
communiquer sans s'engager...