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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

La panne d’essence

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La panne sèche. Celle qui nous empêche d'avancer. De continuer notre route. Celle qu'on redoute.

Bien sûr, il y a la panne d'essence de la voiture. Comme celle invoquée, dans certains scénarios de films, pour provoquer des moments d'intimité entre deux personnes. Le tout avec la subtilité d'un camion de vidange!

Mais la panne peut être plus lourde. Plus grave. Plus intense.

Au gré d'une conversation entre un animateur de radio et son invité, deux perspectives différentes d'un même problème ont été soulevées.

D'abord, on revenait sur les événements du 11 septembre 2001, aux États-Unis. Peu après l'attentat contre les tours du World Trade Center, le Président américain a voulu se faire minimalement rassembleur en organisant une rencontre entre des représentants des églises chrétiennes, musulmanes, juives et autres. L'image était bien. Porteuse d'un message fort, me semblait-il, à l'époque.

Mais au fond, l'image avait la faiblesse de sa force, ou l'inverse. On a beau se faire voir ensemble, on n'arrive pas à s'entendre sur le fait qu'il ne devrait y avoir qu'un dieu. Le contraire, il me semble, est ridicule. S'il y a plusieurs dieux, il y aura donc une guerre entre les sortes de vies éternelles. C'est long, l'éternité! Il me semble qu'on aurait dû parler d'un dieu qu'on perçoit de façon différente. C'est une nuance, mais elle est importante.

Puis, on a parlé de cette étude récente. Une étude américaine qui conclut que les enfants issus de familles encadrées religieusement, donc très pratiquantes, faisaient preuve de moins d'altruisme que les autres.

En fait, pour moi, il est là le problème. Admettons qu'il y ait un dieu. Le fait de regrouper des groupes de gens pour prier et pratiquer des rituels en son nom peut, si on n'est pas vigilants, créer une microsociété qui devient plus exclusive qu'inclusive. En d'autres mots, le fait d'appartenir à un groupe religieux peut faire en sorte que l'on considère que ce qui est externe à notre groupe est moins valable. Voire nocif. Voire mal.

Vigilance.

Mon point est le suivant. La religion est (et doit demeurer) une question d'ordre personnel. Non discutable. Ce qu'on veut en faire socialement est très discutable, cela dit. Si la conséquence de mes croyances est que j'en viens à exclure des gens, je suis en train de créer une microsociété. Et il est démontré qu'il est difficile, sur cette base, de faire vivre plusieurs microsociétés côte à côte, en harmonie.

Une amie me disait : « Moi, la prière, ça me donne du gaz! Assez pour faire ma semaine! »

Cela est juste et bon. Rien à redire.

En fait, le gaz m'importe moins que l'essence.

C'est l'essence des valeurs véhiculées par les grandes religions qu'on échappe souvent en chemin. Je peux dire que ma foi en est une d'ouverture, si j'exclus du revers de la main celles et ceux qui ne font pas comme moi, c'est de la bouillie pour les chats.

L'essence d'une religion réside dans la bonté, la compréhension et l'inclusion. Quand on exclut des gens parce qu'ils ne font pas comme nous, on renie l'essence même de la religion.

Il y a un an, nous étions des milliers, voire des millions à « Être Charlie ». On le faisait, pour la plupart, de bonne foi (!), en se disant que la liberté d'expression est sacrée. Un an plus tard, Charlie caricature un dieu aux allures chrétiennes, AK-47 à l'épaule et qui décampe. Il est écrit : « Un an après, l'assassin court toujours! ». Voilà que ceux qui étaient Charlie l'an dernier dénoncent cette attaque contre la chrétienté. C'est quoi? La liberté d'expression n'est donc valable que, si et seulement si, elle nous avantage?

L'essence. Il faut toujours revenir à l'essence des choses.

Clin d'œil de la semaine
L'essence d'une religion ne devrait jamais alimenter une chambre à gaz...


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