Lancé dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire
2020 en février dernier, le concours Mon
boss, c'est le meilleur est une initiative voulant récompenser les employeurs
engagés pour la réussite éducative.
Le Projet Partenaires pour la réussite éducative en Estrie
(PRÉE) a remis un certificat officiel attestant de la qualité d'accompagnement
et de flexibilité dont ont fait preuve les employeurs gagnants. L'objectif de
ce projet est d'encourager et de sensibiliser les employeurs à mieux faciliter
la poursuite des études de leurs employé(e)s.
Grâce à un sondage effectué auprès de 252 jeunes
travailleurs-étudiants d'un peu partout en région, cinq entrepreneurs estriens
(un pour chacune des MRC participantes), se sont vus décerner cette
reconnaissance.
Le récipiendaire de la MRC de Sherbrooke David Gagné, est propriétaire
des restaurants Jack-O. Celui-ci se fait un devoir d'encourager et de faciliter la poursuite des
études pour ses jeunes employés. « Les examens de mi-session se tiennent souvent
dans les mêmes périodes, alors on peut le prévoir à l'avance. Il ne faut pas faire
sentir mal l'employé s'il a pris du retard dans ses études. S'il se sent
confortable dans son milieu de travail, il va demander congé pour étudier. C'est
à nous en tant qu'employeurs d'offrir cette flexibilité-là, (ce) qui n'est pas toujours évident dans une
pénurie de personnel. »
Il dit aussi s'impliquer dans les différentes activités et
levées de fonds qui tiennent à cœur à ceux-ci. Pour lui s'intéresser à ce qu'ils
font est une excellente façon de forger un lien de confiance et de conserver
cette précieuse main d'œuvre. David Gagné ajoute qu'ils et elles apportent de nouvelles idées et une perspective différente, ce qui l'aide à renouveler ses pratiques au travail.
Arielle Drissen est agente de développement pour
Conciliation études-travail Sherbrooke, elle croit qu'il relève de la
responsabilité des employeurs de mettre en place des mesures et surtout des
horaires qui rendront possible un partage équilibré du temps entre le travail
et les obligations scolaires de leurs travailleurs-étudiants. Elle ajoute que
les jeunes doivent aussi accepter qu'ils ne peuvent pas tout accomplir simultanément
et qu'il faut s'accorder le temps nécessaire pour la réussite de leurs études. «
Avec tous les outils que l'on a au niveau du programme, c'est de les
conscientiser au fait que dans une
période de 24 heures, de sept jours, ils doivent manger, dormir, étudier, faire
du sport, etc...ils veulent tout faire. Souvent à cet âge-là on se croit
invincible, mais les employeurs sont là pour les ramener à la réalité. »
La pénurie de travailleurs sur le marché du travail présente
aussi des défis pour la rétention à l'école des stagiaires en emploi. Ce
phénomène est observé depuis quelques temps par Lisa Champeau, agent de développement pour la mobilisation des gens d'affaire en Estrie; elle est également coordonnatrice/chargée de projet à la Table estrienne de concertation formation
emploi. « On s'en va vers une réussite éducative qui comprend
inévitablement la conciliation études-travail mais aussi l'accueil des
stagiaires. Le rôle de l'employeur est aussi de les retourner à l'école; on a entendu
l'année passée de la part du Cégep et de l'université, que beaucoup de jeunes,
à cause de la pénurie, se faisaient offrir de super bons emplois, et qu'ils
restaient en emploi. »
Le fait de goûter à l'autonomie et à la liberté financière
que permet un poste à temps complet dans une entreprise en séduit plusieurs. La
pandémie a également grandement affectée la motivation à retourner sur les
bancs d'école pour obtenir un diplôme. C'est pourquoi le PRÉE compte poursuivre
sa mission en déployant différentes stratégies tout au cours de l'année pour
convaincre les jeunes de persévérer pour compléter leur formation académique et
se forger un avenir sur le marché du travail avec un diplôme en poche.
@perseverencescolaireestrie