Vous n'êtes pas tannés d'entendre quotidiennement que le Québec est raciste ou que nous sommes des pollueurs sans conscience. À entendre un certain discours d'une nouvelle pseudo gauche, notre société mérite à peine d'exister tant ses habitants sont indignes du monde nouveau qui ne demande qu'à émerger.
Corrompus, racistes, pollueurs, égoïstes, vulgaires droitistes, embrigadés par ses baby-boomers, nous élisons en plus un gouvernement de droite qui n'est même pas légitimement élu puisque son taux d'appui lui donnant une majorité ne représente pas plus de 50 % du vote plus un. Balivernes que tout cela, il faut cesser de culpabiliser. Moi je suis fier du Québec et je vous invite tous à célébrer notre résilience, notre succès, notre regain d'intérêt pour notre distinction nationale et notre engagement concret pour réduire les changements climatiques. Le point sur le Québec réel.
Les non-dits sur les changements climatiques
Je l'ai souvent dit et écrit, je ne compte pas parmi les climatosceptiques. Ma dernière chronique publiée la semaine dernière, Les éco-anxieux ou la politique de la terre brûlée cherchait à discréditer celles et ceux qui tiennent des discours catastrophiques à l'égard des changements climatiques et à nous culpabiliser. Une opinion publiée samedi dernier dans le journal La Presse+ sous la plume de Marc Tremblay amène de l'eau à mon moulin. Le titre de son article est évocateur et résume bien ma pensée sur le sujet : Le Québec est loin d'être un cancre. Alors que ce dernier weekend, la Coalition avenir Québec tenait son conseil général entièrement consacré aux questions environnementales, le metteur en scène, Dominic Champagne et ses amis artistes ont rendu publique une vidéo pour culpabiliser les Québécoises et les Québécois et leur faire la leçon. Dominic Champagne est même devenu un membre en règle de la CAQ pour mener le combat de l'intérieur. Pourtant, le Québec fait beaucoup pour contrer les changements climatiques et beaucoup plus que ses voisins qui sont ses principaux concurrents économiques.
Citons Marc Tremblay : « Comme l'a souligné le magazine L'actualité dans son dernier numéro, le Québec, loin d'être un grand pollueur, est le champion canadien du bilan carbone. Le Québec produit à peine 11 % des GES au Canada alors qu'il compte pour près du quart de la population. En moyenne, chaque Québécois produit six fois moins de GES que l'Albertain moyen, sept fois moins que le citoyen de la Saskatchewan et beaucoup moins que l'Américain moyen. »
Les mensonges statistiques
L'auteur ne manque pas de révéler des mensonges statistiques dans la vidéo produite par Dominic Champagne. Tremblay écrit ; « les auteurs ont utilisé une mesure absurde pour illustrer notre prétendue inaction : "Les émissions de GES sont deux fois plus élevées au Québec que la moyenne mondiale". Soyons sérieux, dit Temblay, le Québec est une société industrielle avancée alors que la majorité des pays de la terre sont encore en voie de développement. »
La vérité est celle-ci c'est que le Québec grâce à son hydro-électricité, et en dépit du fait qu'on retrouve chez nous un climat extrêmement rigoureux, a été un pionnier dans le développement des énergies non fossiles bien avant que cela devienne un enjeu politique planétaire. Nous avons été, avec la Californie, le premier État nord-américain à intégrer le marché du carbone. Bref, nous avons raison d'être fiers de notre bilan plutôt que de nous culpabiliser et de nous sentir interpellés par celles et ceux qui souhaitent que l'on change radicalement nos modes de vie même si la contribution du Québec au GES dans le monde est de 0,2 %, le dixième des GES canadiens qui s'élèvent à 2 % du total mondial.
C'est pourquoi il faut être fier de notre contribution à la lutte contre les changements climatiques. Quoi qu'en dise les bien-pensants de la nouvelle gauche et de Québec Solidaire, nous sommes loin d'être un invité non grata dans le concert des États et des nations qui veulent contrer les changements climatiques. Qui plus est, la posture politique de notre premier ministre québécois, François Legault, qui cherche à convaincre nos voisins américain et ontarien de laisser tomber les énergies fossiles ou nucléaires, pour les remplacer par notre hydro-électricité est très porteuse pour « verdir » son gouvernement.
Il est grand temps que les Dominic Champagne et les autres cessent de noircir le bilan de la contribution du Québec en matière de changements climatiques et cessent de chercher à nous culpabiliser à l'égard de nos modes de vie. Certes, les problèmes soulevés sont graves et Dominic Champagne et ses amis ont raison d'affirmer que le défi posé est considérable et ne doit laisser personne indifférent. Il est aussi vrai qu'il nous faudra moduler nos modes de vie. J'en suis. J'en ai seulement contre le ton du discours pas contre le discours lui-même. Comme je l'ai écrit la semaine dernière, mon plus grand espoir réside dans la jeunesse qui est sensible à cette question et qui souhaite adopter son futur mode de vie à cette réalité. Ce n'est pas un hasard si les jeunes aujourd'hui sont moins empressés d'obtenir un permis de conduire. La jeunesse a plus de chances de me convaincre que les discours catastrophistes de celles et ceux qui veulent nous culpabiliser.
Affirmer notre caractère distinct
Le débat sur le projet de loi 21, qui sera adopté dans quelques semaines, est aussi un autre objet de culpabilisation de notre société. Sur ce sujet aussi l'occasion de m'exprimer dans une chronique antérieure. Voilà que l'ONU vient réprimander le Québec pour sa vision de la laïcité de la société québécoise. Le plaidoyer du sociologue et professeur Guy Rocher était pourtant convaincant devant la commission parlementaire il y a quelques semaines. Ce n'est pas parce que Charles Taylor et Gérard Bouchard ont retourné leur veste après avoir sondé les cœurs des Québécoises et des Québécois avec une facture de plusieurs millions à la clé que nous devrions avoir honte d'une position affirmée sur le port des signes religieux.
Tout comme le premier ministre François Legault, je ne suis pas très friand de cette querelle de bouts de chiffon, mais je crois néanmoins fondamental que le Québec puisse affirmer son caractère distinct et que nous puissions emprunter une voie différente de celle du Canada multiculturel où tous ses membres sont des sujets postnationaux sans histoire. Ce qui les définit c'est d'être des sujets de droits individuels.
Que ce soit en matière de luttes aux changements climatiques ou d'affirmation nationale, les bien-pensants d'une nouvelle gauche québécoise cherchent à culpabiliser le Québec et parfois avec un ton de mépris envers les femmes et les hommes qui habitent le territoire du Québec. Nous avons heureusement élu en octobre dernier un gouvernement qui ne craint pas d'affronter cette nouvelle gauche en incarnant les valeurs du Québec moderne. Il était temps, car moi j'en ai un peu ras-le-bol de cette nouvelle gauche...