Le ministre malaimé du gouvernement Couillard, ci-devant président du Conseil du trésor, Martin Coiteux est parvenu à une entente avec le front commun des employés de l'État avant Noël. Le ministre Coiteux, décrié plus souvent qu'à son tour pour son côté abrasif, aura gagné le pari Couillard : obtenir une entente négociée dans le cadre des paramètres budgétaires du gouvernement.
10 % sur 5 ans
Il est vrai que cette entente de 5 ans coûtera 10 % de plus aux contribuables. On peut se réjouir de la conclusion d'une telle entente même si l'on trouve des voix discordantes pour dénoncer les hausses trop importantes accordées aux employés de l'état en vertu d'une grille d'analyse antisyndicale. Pour la très grande majorité des autres, ils seront heureux que l'on ait valorisé la fonction des employés et protégé leur pouvoir d'achat.
Valoriser nos employés pour conserver l'expertise
On ne peut en même temps se désoler de la perte d'expertise au ministère des Transports et refuser de payer pour cette expertise qui trouve son compte beaucoup plus dans le secteur privé. On ne peut critiquer les riches contrats informatiques aux firmes privées et refuser de payer des employés pour faire le travail. On ne peut non plus dire qu'il faut resserrer les règles dans plusieurs secteurs d'activités et ne pas avoir des gens à notre emploi pour en assurer l'application rigoureuse. On peut bien déplorer les ratés du système de justice, mais il faut reconnaître que nous devons mieux payer nos procureurs de la couronne sinon ils iront exercer dans le secteur privé.
Bref, l'État québécois même s'il doit améliorer son efficacité, réduire parfois son champ d'action et s'adapter au monde des nouvelles technologies, demeure le principal outil à notre disposition pour assurer la pérennité de notre singularité en Amérique du Nord. Nous ne devons pas céder à la vague néo-libérale qui ne peut que mener à terme à notre disparition comme peuple français en Amérique du Nord.
Merci à nos organisations syndicales
Celles et ceux qui aiment casser du sucre sur le dos des méchantes organisations syndicales doivent les remercier s'ils tiennent à ce que nous sommes. C'est l'opiniâtreté de nos organisations syndicales et leurs habiletés à présenter les enjeux à la population qui nous ont empêchés de basculer de la rigueur à l'austérité. Le gouvernement libéral a dû se rendre à l'évidence que la population était cette fois derrière les syndicats, particulièrement ceux représentant les infirmières et les enseignants.
Cela signifie-t-il pour autant que l'exercice de rigueur budgétaire du gouvernement était approprié? Pas vraiment dans toutes les circonstances.
Les défis de 2016
Prenons l'exemple des universités qui sont sous-financées et qui peinent à remplir leur mission. Il est clair que dans un monde de plus en plus compétitif, nous avons pris du retard en matière de recherche et d'enseignement supérieur. Des retards qui influeront sur notre développement économique.
On peut aussi décrier le sort trop enviable de la profession médicale. Nous avons investi beaucoup d'argent pour mieux rémunérer nos médecins et nous n'en avons pas pour notre argent. Une étude récente démontre que les médecins posent moins d'actes médicaux et que cela nous coûte plus cher. Cherchez l'erreur!
Nous avons aussi à relever d'énormes défis sur le plan de notre développement économique et en matière de développement de nos ressources dans plusieurs régions du Québec. Si le premier ministre Couillard est vraiment sérieux dans sa volonté de faire de l'économie du Québec, une économie verte, qu'il le fasse. Mettons derrière nous tous ces inutiles débats sur le développement des filières gazières et pétrolières au Québec, règlementons le transport pétrolier sur terre comme sur fleuve ou sous terre (train, pétrolier, pipeline). Nous voulons électrifier les transports alors soyons audacieux et allons-y. Le Québec a bien besoin d'espoir quant à son avenir économique. Il est temps de nous lancer dans des projets audacieux.
Accord de Paris et paix syndicale sont des enjeux importants que le gouvernement Couillard a réglés, mais il reste beaucoup à faire. Il faut vraiment mettre tous les efforts pour endiguer la corruption et la collusion dans les suites à donner au rapport de la Commission Charbonneau. Il faut aussi se donner une politique culturelle forte pour faire rayonner notre culture française partout dans le monde et au Canada. Il faut aussi trouver des solutions définitives aux souffrances de nos sœurs et de nos frères autochtones. Il faudrait aussi que le vote des Québécois pour le gouvernement Trudeau se traduise aussi un jour par la reconnaissance du Québec par le Canada et sa réintégration dans la constitution canadienne dans « l'honneur et l'enthousiasme ».
2015 a été une difficile année pour les Québécois et le gouvernement Couillard. 2016 devra être une année de défis ambitieux à relever. Dans un monde tourmenté par les actions terroristes de quelques fous d'Allah, nous avons besoin d'espoir. Le gouvernement Couillard a en main tous les éléments pour être un gouvernement qui nous redonne de l'espoir. Monsieur Couillard vous pouvez marquer l'histoire du Québec. Saurez-vous relever le défi? Vous l'avez fait récemment en disant : « C'est un deal camarade! »