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Lisée et le PQ bien en selle!

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Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi le 13 septembre 2017

La catastrophe appréhendée n'a pas eu lieu. Jean-François Lisée, le chef mal-aimé de certains, aura su vaincre tous les obstacles et obtenir un vote de confiance de 92,8 % des militantes et des militants du Parti québécois, réunis à Montréal ce dernier weekend. Jean-François Lisée poursuit sa route pour faire du Québec un pays envers et contre tous.

Lors de son élection en octobre 2016, j'ai écrit ici que : « l'élection de Jean-François Lisée à titre de chef du Parti québécois vendredi soir dernier constitue un événement qui marquera profondément la scène politique. Un événement qui était imprévisible pour bien des observateurs et pour une forte majorité des apparatchiks du Parti québécois. Ils étaient nombreux à soutenir la candidature du jeune Alexandre Cloutier. L'élection de Jean-François Lisée est aussi une rupture importante des membres du PQ avec la thèse des caribous et des pressés qui veulent coûte que coûte passer la souveraineté au travers la gorge des Québécoises et des Québécois qui n'en veulent pas. Ils n'en veulent tellement pas, qu'ils refusent même la simple idée d'être consultés sur cette question. D'où l'efficacité de la rhétorique libérale de l'insécurité référendaire si payante aux urnes en temps d'élection. L'arrivée d'un fin rhétoricien, d'un intellectuel d'envergure comme Jean-François Lisée à la tête du Parti québécois et l'engagement formel du PQ, confirmé par le choix de Jean-François Lisée comme chef, de ne pas faire de référendum, ni promouvoir la souveraineté avec les fonds publics avant 2022 risque de faire mal à l'hégémonie électorale libérale. »

Ce que j'ai alors écrit est plus vrai que jamais. La victoire de Lisée contre les vents contraires créera une conjoncture passionnante lors des prochaines élections québécoises dans un an. Réflexions sur le PQ et son chef en marge d'une campagne électorale annoncée.

Dures dernières semaines

Jean-François Lisée ne l'a pas eu facile ces dernières semaines. Ses déclarations ambigües concernant les migrants haïtiens à nos frontières, ses démêlés sur la langue et l'interdiction de la fréquentation des francophones des cégeps anglophones préparaient un difficile congrès pour lui. Un congrès où, il faut le rappeler, il devait faire face à un vote de confiance moins d'un an après son accession à la tête du PQ. Il avait obtenu un faible score contre son principal adversaire de l'époque Alexandre Cloutier. Si l'on ajoute à cela la détestable couverture médiatique de ce genre d'événements où tous les yeux sont tournés sur le score du vote de confiance, vous aviez le coquetel idéal d'une difficile fin de semaine pour Jean-François Lisée. On peut dire sans complaisance que le Parti québécois et son chef ont pleinement réussi leur test de crédibilité lors du congrès et cela en fera des adversaires de taille pour les autres formations politiques en lice pour la prochaine élection d'octobre 2018. Ce dernier weekend, la confiance au chef a été renouvelée et on peut constater un meilleur positionnement du PQ qui s'est enfin trouvé une identité propre dans le marché électoral québécois.

Le discours à la Castro

Vendredi soir dernier, dans un trop long discours, Jean-François Lisée a réussi à atteindre ses objectifs. Il a d'abord rappelé que le parti québécois n'est pas le parti d'une seule génération en faisant lever, tour à tour, les quatre générations de souverainistes, du RIN à aujourd'hui. Il a évoqué les « bons coups » du PQ au cours des presque cinquante dernières années en nous rappelant les grandes réalisations du gouvernement de René Lévesque notamment eu égard à la plus grande réussite de tous, la Charte de la langue française. Il a réaffirmé avec conviction la foi des péquistes en la souveraineté du Québec par une heureuse formule dont il a le secret; « Nous ne sommes pas référendistes tous les jours. Nous sommes indépendantistes tous les jours. » Il a aussi clairement positionné son parti comme un parti qui ne craint pas d'affirmer la personnalité de l'identité québécoise même dans le domaine religieux. Il a également positionné le parti québécois comme un parti vert foncé qui fera un virage important pour l'environnement, contre les changements climatiques et surtout comme un leader de la sortie du Québec des énergies fossiles.

Un positionnement clair pour Lisée

Enfin, il a cherché à distinguer l'offre du parti québécois de ses concurrents notamment la Coalition avenir Québec et Québec solidaire. Il a néanmoins fait preuve de réalisme en changeant un peu sa formule des défis qui attendent sa formation politique en disant : « Premièrement, se débarrasser des libéraux en ajoutant cette fois sans le remplacer par la Coalition avenir Québec. Deuxièmement, redonner du tonus au Québec et préparer la tenue d'un troisième référendum pour 2022. »

Au terme du dernier congrès du PQ, on doit admettre que la formation de monsieur Lisée s'est manifestement présentée comme une alternative au gouvernement actuel avec des propositions claires en matière d'identité, de langue, d'économie, d'environnement tout en levant l'hypothèque du « référendisme ». Ce qui devrait en faire un joueur redoutable pour les prochaines élections.

Le PQ peut-il former le prochain gouvernement?

La vraie question qui demeure est la suivante : ce positionnement clair du PQ, l'abandon de la politique du référendum à tout prix et l'unité du parti autour de son chef seront-ils des éléments suffisants pour que le Québec fasse le choix du PQ comme prochain gouvernement? La question demeure entière, car les Québécois ont peu d'appétit pour les questions identitaires et nationales et sont plutôt circonspects devant les questions d'immigration et de mieux vivre ensemble. Ils n'en ont que pour l'économie, l'éducation et la santé et jusqu'à présent les propositions du PQ et de son chef en ces matières n'ont pas réussi à faire les manchettes. On sait qu'en politique, six mois représentent une éternité. Il faudra voir en premier lieu si le dernier congrès du PQ permettra à Lisée et à son parti de remonter dans la faveur populaire lors des prochains sondages et si le PQ réussira à imposer ses thèmes auprès de l'électorat. À ce jeu, il faut dire que ses adversaires ne lui feront pas de quartiers et il sera intéressant de voir ce que diront les principaux adversaires de Lisée du nouveau positionnement du PQ. Chose certaine, il est clair pour moi qu'en prévision des prochaines élections, Lisée et le PQ sont bien en selle...


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