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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Papa, l'entrepreneur et l'État...

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 28 mars 2022

1980. L'année de mes 19 ans. Je cumulais quelques emplois à temps partiel en même temps.  Des amis me disaient qu'ils avaient dû payer de l'impôt à la fin de l'année parce que chaque employeur ne retenait que sa part, mais que l'impôt se calculait de façon cumulative à la fin de l'exercice. Je ne voulais pas que ça m'arrive. J'ai demandé à ce que chaque employeur retienne plus d'impôt sur chaque paie.

Au moment de produire ma déclaration de revenus, j'ai eu beau vérifier et revérifier mes calculs, il me revenait 600$. En 1980, pour un étudiant qui habitait chez ses parents, c'était un gros montant!   

J'ai mentionné la chose à mes parents au repas. Mon père me demande, tout bonnement : « qu'est-ce que tu vas faire avec ça? »

Je ne sais plus trop ce que j'ai répondu, mais ce devait être une platitude liée à ma condition de jeune adulte qui souhaite démontrer bien plus de contenance qu'il n'en a vraiment!

Mais comprenez-moi! J'étais riche!

Sans consulter qui que ce soit, j'ai subdivisé le montant en autant de postes budgétaires plus ou moins clairs et imaginaires. Dans ma tête, le plan était de garder un peu ici, payer un peu là, bref, j'avais un coussin et j'allais m'y « accoter solide »!

Ça appartient vite au passé, 600 dollars! Ma fortune a fondu comme un cube de glace sur une plaque chauffante!

Bizarrement, je ne me souviens pas d'avoir fait un retour de gestion de mon capital auprès de mon père. J'ai dû oublier...

L'entrepreneur

Dernièrement, je parlais à un entrepreneur qui me disait avoir été favorisé par les programmes de subvention liés à la Covid. Comme les programmes étaient des mesures d'urgence, on comprend que certains ont bénéficié plus concrètement des retombées que d'autres. "Rien pour rendre riche, me disait-il, mais assez pour bénéficier d'une petite marge de manoeuvre".

Il s'est posé la même question que mon père m'avait posée à l'époque : « qu'est-ce que je vais faire avec ça? »

«J'allais quand même pas changer le tapis et les bureaux avec ça! Quand une somme non prévue est là, disponible, il faut en faire bon usage. Je me suis fait un petit coussin de liquidités pour les imprévus qui ne manquent jamais et j'ai un peu réduit la dette de l'entreprise. J'ai essayé de voir à me donner de l'air avec ça! »

J'aurais aimé avoir cette sagesse quand j'avais 19 ans!

Le gouvernement

Comme vous, je me suis intéressé au budget provincial. Le ministre des Finances bénéficiait d'une marge de manœuvre héritée de surplus budgétaires non prévus en 2021 : 3,5 milliards de dollars.

J'imagine le ministre dans le bureau du premier ministre et qui discute de ce montant. « Qu'est-ce qu'on va faire avec ça? »

Et ils ont fait le choix que j'avais fait quand j'avais 19 ans.

En balançant des sommes de 500 $ à quiconque gagne moins de 100 000 $ (net!) par année, on choisit de saupoudrer des liquidités de façon égale. Pas équitable. Égale. Riche ou pauvre, c'est pareil.

Et c'est surtout éphémère. Il y avait tellement mieux à faire avec ces sommes que de continuer à entretenir la pensée vide que le système économique est un générateur de justice sociale. 

Et la publicité qui accompagne la mesure est franchement dérangeante: la performance économique du Québec est tellement extraordinaire qu'on peut se permettre de lancer notre argent partout autour! J'entends, comme en sous-titre: souvenez-vous-en le jour du vote!

Ce budget m'a rentré dedans pas mal... Alors que le ministre Dubé m'inspire une sorte de confiance en guidant les investissements majeurs en santé, voilà que la mesure phare du budget et sa pluie annoncée de billets de 500$ orientent mon regard vers le sol. Pas vers l'horizon qui pourrait être porteur d'espoir.

On aurait dit un bulletin météo qui annonçait une dépression en provenance de Québec...

Avec l'Ukraine, le difficile accès à un logement de qualité, la crise au sein des organismes communautaires, j'avais bien plus besoin d'une source d'espoir durable que d'un petit feu d'artifice tellement éphémère... 

 

Clin d'œil de la semaine

François Legault adore agir en « bon père de famille ». Le problème, c'est que cette notion est personnelle à chacun. Et dans ce cas, le mot personnel devient le contraire de collectif... 

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