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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Pas le droit de se souhaiter bonne année !

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Photo : En 2018, je rêve qu’on n’ait plus à s’identifier durement et formellement à une communauté.
François Fouquet Par François Fouquet
Mercredi le 3 janvier 2018

- Je n'ai pas le droit de te souhaiter « bonne année » ?

- Oh, que non! Le mot "bonne" est épouvantable. Ce qui est bon pour toi ne correspond pas nécessairement à mes valeurs fondamentales. Je me sens agressé quand tu veux m'imposer tes valeurs.

Cette discussion n'a pas eu lieu, rassurez-vous. Je suis de mauvaise foi un brin...

- Mauvaise foi? T'es malade? Ne dis jamais ça! Il n'y a pas que ta foi qui soit la bonne! Tu sauras que tu participes à une forme de violence intellectuelle quand tu inclus des principes de bonne ou mauvaise foi. Inacceptable!

Ça devient épidermique, me semble. Je ne sais pas de quoi 2018 aura l'air.

Il y a plusieurs années déjà, Guy Cloutier était accusé d'agression(s) sexuelle(s) sur Nathalie Simard. Agressions qui ont duré des années. Inacceptable. Mais le bonhomme a été accusé, reconnu coupable et a eu sa peine. Il a disparu de l'écran radar. Dossier réglé. 10-4, dirait Claude Poirier. Et en plus, socialement, on savait quoi faire avec ça : tout le monde a continué sa vie en sachant ce qu'il devait ou ne devait pas faire.

Mais là, Rozon et Salvail et la panoplie de plaintes qui dénoncent les agissements, ça, on ne sait pas quoi faire avec ça. Techniquement, ça va. On sait que c'est inacceptable. Que les plaignants avaient raison de se plaindre. On s'attend à des suites légales. Mais, socialement, on ne sait pas trop comment gérer ça. Comment se comporter.

- Salut Brigitte. Tu sais, on se connaît depuis un bout, je veux que tu saches que je ne suis mû par aucune méchanceté ou arrière-pensée en ce moment, mais j'aimerais ton autorisation morale -et écrite idéalement- pour te faire un compliment du genre : c'est beau ce que tu portes aujourd'hui. Tu accepterais?

Allez, ne montez pas aux barricades, je caricature. Mais quand même.

Il y a des retombées à ces multiples dénonciations. Et loin de moi l'idée d'en diminuer l'importance, croyez-moi (mais, là aussi, sachez que vous êtes libres de me croire ou non!). J'émets le souhait haut et fort que l'équilibre d'humain à humain se rétablisse à partir de 2018.

Mais bien des défis et écueils nous guettent encore.

Dans notre société de droit, on a tendance à tout ramener à un règlement devant tout inclure. Un pitbull agresse et tue une dame. Passons un règlement qui bannit les pitbulls. 10-4. Pourtant, quand une voiture tue un piéton, on ne bannit pas les voitures. On s'intéresse à celui qui conduit. Mais passer un règlement qui gère l'autre bout de la laisse, c'est plus dur...
Réglementer le bon sens, c'est difficile.

Imaginez... Il y a à peine 50 ans que nous avons décidé que ce n'était pas diminutif d'avoir la peau noire et, déjà, on se retrouve dans un mélange de couleurs et de cultures jamais vu auparavant dans notre société.

Il n'y a pas que les couleurs et les cultures, il y a un mélange de genres, aussi.

Alors qu'il y a seulement une trentaine d'années qu'on a admis le principe qu'une personne homosexuelle a humainement autant de valeur qu'une personne hétérosexuelle, voilà qu'une formidable arborescence de genres sexuels apparaît.
Socialement, intégrer tout cela prend du temps. Le bon sens prend du temps à se définir, parfois.

On a tendance à regrouper les « différents » dans une communauté. C'est sain pour faire valoir des droits, mais le principe même de la communauté est potentiellement dangereux. Une communauté peut devenir un ghetto. Qu'elle soit blanche, religieuse, LGBT ou autre, le risque est là.

En 2018, je rêve qu'on n'ait plus à s'identifier durement et formellement à une communauté : je rêve donc que chacun puisse vivre sa vie, sa spiritualité et sa sexualité comme il l'entend, en tout respect d'autrui.

Voilà, le morceau est lâché. Et il ne vient pas seul. En fait, je nous souhaite deux grands principes pour 2018 :

Principe numéro 1: le respect d'autrui. Il devrait s'inviter dans tous nos agissements, nos conversations et discussions.

Principe numéro 2 : « bienveiller » les uns sur les autres. Comme dans bienveillance. Pour s'assurer que l'autre est correct. Correct tout le temps, je veux dire. Il nous faut sortir de notre petite bulle d'ouate autrement que pour donner quelques denrées au Panier de l'espoir et quelques sous à la Guignolée des médias.

Imagine, dirait Lennon...

Je persiste et signe, à mes risques et périls : bonne année à vous!

Clin d'œil de la semaine

« Le caniche, p'tit chien de f... »

« Tut, tut, tut....respect! »

 


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