J'ai attrapé la phrase à la radio au passage. Sans trop savoir de quoi il était question. Mais là, pas une phrase bonbon comme celles qui distribuent une morale caramélisée aux allures de Câlinours au visage des amis Facebook. Non. Une pensée simple qui rappelle que la gentillesse manque cruellement dans notre environnement.
Juste ça. Et tout ça.
Je ne sais plus trop comment il me faut réagir quand je vois les images atroces des événements de Nice. « On ne devrait pas les montrer, ça donne des idées aux autres... », dit un monsieur. Ouais, peut-être. Mais mon pif me dit que le « on ne devrait pas montrer ça » veut dire, en réalité, « ce qu'on ne sait pas ne nous fait pas mal ».
Je ne sais plus comment réagir, je disais.
C'est là que la gentillesse s'est pointée, le temps de quelques secondes. On jase, là. Et si on réintroduisait la gentillesse dans notre quotidien? Plutôt naïf, le monsieur! Peut-être pas tant.
La gentillesse se traduit par de petits gestes quotidiens qui donnent de micro coups de main à autrui. Parce que je parle de la gentillesse en société. Et notre société (j'en ai souvent parlé) me semble faite de milliers d'individus isolés dans leur bulle. Un geste de gentillesse brise un peu la bulle. Sans la détruire. Elle y fait une brèche. La gentillesse a ce pouvoir de susciter un sourire, provoquant en même temps un sentiment de bien-être aux deux entités concernées par ledit geste.
Ce n'est pas bête, la gentillesse. Et ça exige peu. Sur ce même chemin qu'on parcoure (et pratiquement sans ajouter de ce si précieux temps pour le parcourir!), on peut faire un, deux ou trois gestes gentils. Le classique « j'aide une vieille dame à traverser une rue achalandée » prend tout son sens si elle est « d'ailleurs », porte un voile sur sa tête et qu'elle vous gratifie de son regard et de son sourire. La gentillesse vient alors de dire aux deux personnes que la méfiance ne devrait pas guider nos pas.
Multipliée par des milliers, cette gentillesse vient créer un mouvement de fond qui fait obstacle à la haine gratuite, aux solutions drastiques d'un Trump déchaîné, aux jugements hâtifs qui verrouillent une porte déjà fermée. Bref, ça fait un meilleur tissu social.
Ce n'est pas si naïf.
Il est beaucoup plus naïf de penser que le gouvernement va régler tout ça. La vie en société a à voir avec les citoyens. Pas avec les gouvernements.
Mais attention! Soyons clairs: je parle de gentillesse à l'état pur. Celle qui tient du réflexe humain plus que de la réflexion stratégique. Je ne parle pas d'une forme de charité destinée, en bout de piste, à prouver que ma religion ou ma philosophie est meilleure que celle de l'autre.
Et vous savez quoi? C'est la gentillesse qui tient la porte ouverte à la solidarité.
Ce n'est pas rien...
Clin d'œil de la semaine
Les Français ont une fâcheuse habitude de glisser des mots anglais dans leurs phrases. Et si après Nice on devenait plus nice?