Le marketing.
Celui qui fait vendre. Celui qui fait en sorte que, subitement, on a un besoin. Un besoin qu'on ne savait pas qu'on avait avant de voir l'annonce.
Le marketing est une bibitte fascinante, tant dans son déploiement que dans sa créativité. Même si, des fois, sa créativité est douteuse.
Comme pour le cholestérol, il y a le bon marketing et le mauvais marketing...
Celui qui prévaut ces temps-ci autour du panier d'alimentation sonne faux. Il a pour objectif de créer un trompe-l'oeil qui fera en sorte que le consommateur ne verra pas de hausse de prix, mais que la marge bénéficiaire du fabricant demeurera ou, même, augmentera. Comment fait-on? On joue sur les quantités. C'est aussi simple que ça... La boîte de céréales que vous achetez depuis des années a à peu près la même forme. Mais son format a été modifié. Mais pas n'importe comment. On s'est assuré que la main ne perçoive pas de différence en la manipulant. Elle est donc moins haute, mais presque aussi épaisse. Un trompe-l'oeil qui fait que, pour le même prix, vous avez moins de céréales.
Il en va de même pour le jus d'orange. Le 2 litres n'a plus, en fait, que 1,75 litre... Mais il a à peu près le même poids et la sensation lorsqu'on le prend sur la tablette est la même, ou à peu près. Un trompe-l'oeil qui évite de faire penser aux gens que les prix montent.
Et quand vous voyez qu'une sorte de céréales annonce, subitement, 125 g gratuit (sic), c'est probablement l'ancienne boîte qui assurera la transition tout en douceur.
Nous vivons dans une aire de trompe-l'oeil.
C'est vrai aussi pour tous ces produits et toutes ces interventions qui font que ça paraît moins qu'on vieillit. Qui font, ultimement, qu'on correspond mieux à l'image que le marketing a voulu imposer.
C'est vrai aussi en politique. Si on ne fait que voter pour celle ou celui qui promet le plus, on masque la réalité. On colle une étiquette de 125 grammes gratuit sur la réalité et on se convainc d'y croire. Le plus triste, c'est qu'on finit par y croire.
Mon point dans tout ça? Faire semblant ne mène à rien.
Faire semblant qu'il y a 2 litres de jus dans une boîte de 1,75 litre, ça ne donne rien. Faire semblant qu'on ne vieillit pas en se shootant au botox ne fait pas rajeunir. Ça ne donne rien d'autre que de se faire croire qu'on est encore hot.
Mon point, c'est de penser que, tant qu'on va faire semblant que tout baigne, tout baignera. Et on continuera de laisse aller les choses. C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire. Surtout pas dans le domaine de la consommation et de la politique. Pour le vieillissement, on n'y pourra jamais rien. Il s'agit de s'assumer. Un point, c'est tout.
Faire semblant ne donne rien. Il implique même l'inverse, soit qu'il empêche que l'on s'assume. Et moins on s'assume, moins on est bon consommateur, moins on est bon citoyen, moins on est bon pour nous-mêmes.
Tant qu'on croira que le 125 grammes est vraiment gratuit, qu'on peut faire confiance au système politique sans s'en occuper et qu'on croira qu'à coups d'achats de produits et d'interventions on peut s'empêcher de vieillir, on jouera le jeu du marketing. Celui qui nous fait croire n'importe quoi...
Clin d'oeil de la semaine
Les injections de botox, c'est comme une chose qui en défait une autre : une injection en plus, une expression en moins. On finit, en bout de piste par être une impression...sans expression...