Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Ma tante et la bienvieillissance

 Imprimer   Envoyer 
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 28 octobre 2024

Le mot en titre n'est pas une erreur. En fait, le mot est né dans ma tête en réfléchissant à différents aspects de la bienveillance. 

Ma définition de bienvieillissance : concept de la bienveillance qui apprend à se conjuguer au temps qui passe.

À mon sens, c'est un mot très engageant. Je ne crois pas que le mot existe. Mon logiciel de correction Antidote semble étonné, mais ouvert d'esprit. Voici ce qu'il me dit :

Mot inconnu - Bienvieillissance est inconnu d'Antidote. S'il est correct, songez à l'ajouter à un dictionnaire personnel.

J'y songe, j'y songe !

J'aime bien cette ouverture d'esprit dont fait preuve Antidote. Ça contraste avec des attitudes vécues dans notre société qui se polarise de mois en mois. Du genre : si je ne le connais pas, ça n'existe pas. Point.

Ma définition de bienvieillissance est engageante. J'y ai inséré le verbe apprendre. Ce n'est pas fortuit. L'apprentissage, c'est une démarche. Une démarche qui, dans sa forme ultime et idéale, ne s'arrête pas. Un apprentissage qui progressera au gré du temps et des changements humains et sociétaux.

Bien sûr, mes 63 ans bien sonnés m'amènent à réfléchir au vieillissement.

Les funérailles d'une tante âgée de 91 ans, la semaine dernière, ont aussi alimenté la réflexion. Cette femme hyper impliquée dans sa communauté avait d'ailleurs contribué à briser un plafond de verre dans sa vie : dans son noyau familial, le revenu principal lié à un travail extérieur, c'était le sien. Nous sommes dans les années 1960. C'était rare, à cette époque. Une femme étonnante, extravertie et tellement accueillante !

La maladie l'a pourtant réduite au silence. Elle était, malgré elle, repliée sur elle-même. Son légendaire sourire illuminait de moins en moins son visage. Elle n'en pouvait plus, ses membres se raidissaient et la circulation sanguine était déficiente. Et, elle n'avait plus que ses yeux pour crier sa douleur. L'aînée de ses filles est marquée par le fait qu'au cours des derniers mois, elle essuyait constamment des larmes sur les joues de sa maman qui ne pouvait plus s'exprimer autrement.

Bienvieillissance, je disais donc...

Ce qu'on a collectivement échappé en chemin 

On a d'abord échappé le principe de collectivité, justement. Le confort individuel a pris le dessus sur le groupe.

Puis, on a échappé le principe de prévoyance. 

Nous acceptons de vivre dans un système qui réagit au lieu d'agir. Depuis le début des années 1980, les gouvernements décident en fonction d'une éventuelle réélection.

 

L'exemple le plus criant est sûrement le troisième lien devant relier Québec et Lévis. L'objectif ultime n'est pas routier. Il s'agit de conserver les sièges électoraux dans cette région. Et, pour sauver des sièges au Parlement, il y a toujours des milliards de dollars disponibles, étrangement.

Mais, pendant qu'on s'intéresse aux voitures à Québec, le train de notre société passe, comme ça, en arrière-plan, sans que les décideurs en tiennent compte.

Aujourd'hui, on essaie de réagir au fait que la population continue de vieillir dans la courbe statistique. Depuis les années 1970 et 1980 qu'on sait où on s'en va. Mais, on ne fait rien. Ou très peu. Tout ça relève du long terme, alors que l'important, c'est le prochain mandat !

Et, disons-le, nous sommes tous un peu complices de cette situation. On vote sans trop se soucier de l'impact et même des programmes présentés.

Même dans la gestion de l'État, on se fie à un individu pour tout régler. Tel premier ministre va tout régler. À la Santé, c'est pareil : on multiplie les réformes improvisées au gré des ministres qui se succèdent. On change les structures, les acronymes, les méthodes, les indicateurs et tout.

Le manque de réflexion donne des situations comme celle des années 1995 où on a poussé des milliers de personnes à la retraite anticipée dans l'obsessive atteinte du déficit zéro de Lucien Bouchard, omettant ainsi de regarder plus loin. M. Bouchard a ensuite joint sa voix au groupe des autoproclamés « lucides ». Ça ne s'invente pas.

La bienvieillissance, donc.

Après les funérailles de ma chère tante, autour de moi, le propos était pas mal unanime. « Je ne veux pas finir comme ma tante. Vivement l'accessibilité à l'aide médicale à mourir prévue à l'avance ! »

Nous en sommes rendus à nous donner des moyens d'échapper à la prison que peuvent devenir des soins de longue durée... Après tout, si la médecine peut nous amener très (trop ?) loin dans le processus de vie, voire de survie, ça devient une question d'équilibre des forces en présence, que le patient puisse dire (ou pré-dire !) « Ok, là, ça fait... Merci pour tout, mais là, salut ! »

La bienvieillissance est bien plus large que cette seule chronique. J'y reviendrai de temps à autre.

Mais nous avons tous vécu des situations qui font qu'on a tendance à prendre une lecture de la situation en commençant par la fin.

 

Clin d'œil de la semaine

Rien n'est simple, en société. Mais, faire semblant que les choses n'arriveront pas n'est pas une solution... 

  A LIRE AUSSI ...

Journalistes : ce contrepoids qu’on souhaite éliminer

Mardi le 15 octobre 2024
Journalistes : ce contrepoids qu’on souhaite éliminer
Comme si le temps s’était suspendu

Lundi le 7 octobre 2024
Comme si le temps s’était suspendu
La Terre appelle Musk…

Mercredi le 23 octobre 2024
La Terre appelle Musk…
NOS RECOMMANDATIONS
Nouvelle directrice générale à Dudswell

Jeudi le 24 octobre 2024
Nouvelle directrice générale à Dudswell
Arrestation d’un homme pour violence conjugale à Sherbrooke

Jeudi le 24 octobre 2024
Arrestation d’un homme pour violence conjugale à Sherbrooke
Violence nocturne et incendie accidentel : bilan de la fin de semaine à Sherbrooke

Lundi le 28 octobre 2024
Violence nocturne et incendie accidentel : bilan de la fin de semaine à Sherbrooke
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 28 octobre 2024
Ma tante et la bienvieillissance

inscription infolettre 600
Quoi faire pour fêter l’Halloween ce weekend? Par Catherine Blanchette Jeudi, 24 octobre 2024
Quoi faire pour fêter l’Halloween ce weekend?
Nous ne sommes pas Américains Par Daniel Nadeau Mercredi, 23 octobre 2024
Nous ne sommes pas Américains
Disparition de Mathieu Labrecque à Windsor, appel à la population Par Martin Bossé Vendredi, 25 octobre 2024
Disparition de Mathieu Labrecque à Windsor, appel à la population
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2024 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous