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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Le pouvoir qui est nôtre

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 6 janvier 2025

Dans la vie de tous les jours, on rencontre des gens, comme ça, de façon prévue ou non. Des gens qu'on connaît bien. Ou non. Des gens qu'on croise à la caisse d'un magasin ou entre deux étages, dans un ascenseur.

Peu importe la situation précise, je suis souvent surpris et parfois amusé par mes réactions et celles des autres !

Je suis du genre à saluer les gens. Je me dis que puisqu'il y a un humain près de moi, autant le saluer et entrer minimalement en contact avec lui. Je le fais comme ça, par civisme un peu, mais surtout parce que je me sens mieux après. 

Parfois, je ne dis que bonjour. Simplement.

Si je veux juste un peu plus de réactions, j'y vais plutôt pour un « bonjour. Ça va? »

Étonnant, le spectre qui s'ouvre à ce moment !

- Ça va comme c'est mené ! 

Parfois, je risque une réplique :

- Et c'est bien mené ?

- Quand c'est moi qui mène, oui ! »

Il m'est arrivé de risquer une autre réplique :

- Et là, c'est vous qui menez ?

- Ah ! Laisse faire... J'me comprends...

- Bonne journée...

Parfois, les réponses viennent peu ou pas du tout. Un « b'jour » chuchoté en regardant ailleurs. Je me dis alors que la personne est peut-être triste. Ou choquée... Ou bien, elle veut juste avoir la crisse de paix ! Je finis généralement en me disant que cette personne ne doit pas distribuer les émoticônes dans ses communications écrites !

Parmi les réponses redondantes, il y a celles-ci :

-       Faut bien ça aille !

Ou encore...

-       Pas le choix de ben aller, hein ?

C'est drôle, cette réponse-là, quand même !

Pas le choix de bien aller...

Souvent, oui, on a le choix.

La vie n'est pas toujours une suite de choses qu'on subit. Parfois, bien aller part d'une sorte de décision qu'on prend de « bien aller ». On peut sûrement se complaire dans les tracas quotidiens et toutes les choses qui vont mal. On peut multiplier les jérémiades si on veut.

 

Je comprends que tout ne va pas comme on le souhaite.

Mais le « pas le choix » me semble bizarre...

Quand la météo s'invite

« Ben ça va, y fait beau ! »

Comme si la pluie était devenue une garantie de mal aller.

Au Québec, nous avons cette fascination sur le temps qu'il fait. 

Mais, en bout de piste, vous savez quoi ?

Que les réponses soient banales, malhabiles ou insipides, je m'en fous un peu. Pour moi, l'important, c'est la prise d'un contact minimal. On peut passer nos journées à éviter les contacts. On peut s'emmurer dans nos fascinantes conversations via les médias sociaux sur nos téléphones cellulaires tant qu'on veut. Tout ça est possible.

Mais je persiste à croire que c'est moins bon pour notre santé globale. Santé de l'esprit, à tout le moins.

Prendre un petit contact avec autrui, c'est concrétiser le monde dans lequel on passe nos journées. C'est rendre concret un monde qui travaille fort à devenir virtuel.

Et en même temps qu'on se rend service à soi-même, je me dis que, parfois, la personne qu'on salue vivra peut-être un des seuls vrais contacts dans sa journée.

Nous habitons toutes et tous un environnement qu'on partage. Pourquoi ne pas interagir un peu plus ? Je ne dis pas de saluer tout le monde quand vous êtes au Costco, nenon! Je dis juste que dans les situations lors desquelles les secondes se rendent disponibles, ça vaut la peine de saluer autrui. Juste ça.   

Il y a plein de choses qu'on subit dans cette vie que nous vivons. Plein de choses sur lesquelles nous n'avons pas de pouvoirs réels.

Je me dis que le pouvoir qu'il nous reste, c'est d'être minimalement attentif à l'autre.

Le pouvoir qu'on a, c'est de poser un geste vers l'autre.

Ça semble peu. Mais partagé à plusieurs personnes, le petit geste social devient un courant social.

Et un courant, ça peut entraîner plus de changements qu'on pense.

Clin d'œil de la semaine

Avec la hausse du coût de la vie, il me semble que j'entends moins la réplique : « Ça irait mieux, mais ça coûterait plus cher ! »



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