Après le mot en N, voici le mot en K.
Il restera 24 options différentes pour compléter l'alphabet.
La scène se passe dans le cadre des travaux des élus
municipaux. Le chef de cabinet d'un parti politique et un élu non membre du
parti ont une vision diamétralement opposée d'un dossier. La bombe tombe à ce
moment : l'élu est qualifié de kamikaze.
Et la cour municipale est saisie du dossier, puisqu'une
amende en lien avec ces propos est contestée.
Kamikaze. J'ai eu le goût, comme vous, peut-être, de
consulter le dictionnaire : on tient certaines définitions pour acquises,
alors que, parfois, elles sont déformées par notre perception du mot. Mais je
n'ai pas ouvert le dictionnaire. Parce que, pour moi, le débat de fond n'est
pas là. Il se situe dans le fait même de traiter l'autre de quelque chose, que
le niveau d'insulte soit faible, moyen ou élevé.
Je sais, c'est la mode : il y a de moins en moins de
dialogue dans nos débats. On ne cherche qu'à fermer le clapet de l'autre,
ultimement. Chaque joute oratoire est un combat à finir et le vainqueur
autoproclamé est celui qui plante l'autre le plus fort.
Les insultes ne sont jamais loin derrière l'argument. Quand
il reste des arguments!
Je ne connais pas vraiment les protagonistes dans le
dossier. Je suis convaincu que je pourrais recueillir des pages de témoignages pour
dire que « c'est l'autre qui a commencé ».
Ça, c'est un effet direct des insultes: ça place l'autre en
mode victime et là, les armes changent et le focus est ailleurs que sur le
dossier traité.
Le mot en K : une herbe qui a poussé dans un terrain
engraissé pour le favoriser.
Pour moi, l'insulte n'a pas sa place. Point. L'insulte ne
fait que créer un fossé qui isole encore plus les gens qui en parlent.
Si vous me lisez depuis un bout, vous savez que je crois au
fait que tout est la conséquence d'une autre chose.
Le conseil de ville actuel est visiblement soumis à une
force centripète constante. Cette force qui est exercée pour ramener le pouvoir
vers le centre, soit la mairie et la direction générale. Les premières semences
créant des fossés ont été faites alors que, nouvellement élu, le maire s'en est
pris directement aux partis politiques. Le ton était donné.
À tort ou à raison, j'ai alors compris que le maire de tout
le monde l'est dans la mesure de certaines conditions qu'il pose clairement. Et
être membre d'un parti politique semble être perçu comme un puissant
« turn-off », pour reprendre l'expression latine...
La force centripète agit encore ces dernières semaines alors
que des élus doivent passer par la loi de l'accès à l'information pour obtenir
des informations sur les dossiers en cours. Au nom de l'efficacité, on impose
des chemins qui ne semblent pas favoriser le travail de l'élu.
Pour moi, toutes les actions viennent creuser des fossés
supplémentaires ne sont pas saines, de mon point de vue citoyen.
Les résolutions de 2021
Je ne suis pas impliqué activement dans le milieu politique.
Ou plutôt, je le suis, mais dans une chaise citoyenne. Je ne suis pas membre
d'un parti politique. Mais je ne suis pas contre les partis politiques, cela
dit. Loin de là!
J'avais même argumenté la chose et ça m'avait valu des
insultes personnelles sur les médias sociaux! Quand je disais que parfois, les
insultes devancent et/ou remplacent les arguments!
En ce début de 2021, peut-être influencé par ce temps de
réflexion provoqué par 2020, j'émets le souhait que cette année électorale
apporte son lot de clarté et de bienveillance dans les débats que je souhaite
animés par les arguments et non par les injures et sous-entendus.
Je souhaite qu'on puisse m'expliquer clairement ce qu'on
propose comme appareil de gouvernance.
Comme citoyen, je prends l'engagement qui devrait incomber
aux citoyens désireux de s'impliquer à leur manière : je vais voir, lire
et entendre les propositions sur la table.
Mais sur une base personnelle, j'ajoute ceci : je vais
rejeter du revers de la main les propos hautains, insultants, démagogiques. Et
je vais me méfier des phrases déjà faites et répétées jusqu'à plus soif. Je
vais tenter de filtrer ces propos pour ne garder que le contenu. Espérant qu'il
en reste pas mal!
À la force centripète, j'opposerai la force centrifuge.
Question d'équilibre.
Clin d'œil de la semaine
C'est le mot en D qu'il faudra mettre en vedette. D pour
démocratie. Pas pour bannir le mot, cette fois, mais bien pour le célébrer de
nos actions!