Inspire. Expire.
La base de la vie.
L'inspiration, c'est un souffle. Un jet d'air qui sème et
entretient la vie.
L'air est partout autour. Et comme inspirer est un réflexe
inné, on se nourrit de cet air des milliers de fois par jour. C'est dire le
nombre de fois où on passe près de la mort chaque jour si on n'inspire pas!
Mais ne cédons pas à la panique! S'il fallait s'inquiéter
plusieurs fois par minute sur ce qui peut nous tuer à ce moment précis, on en
mourrait!
Quand l'inspiration prend vie
L'inspiration comme geste mécanique charrie la vie en nous.
Et on l'en remercie beaucoup!
Mais elle peut aussi, au sens figuré, devenir un véritable
moteur. L'inspiration donne alors vie à des idées, des concepts, des actions.
L'inspiration s'invite souvent sans qu'on ne s'y attende
vraiment. Le souffle s'infiltre en nous de façon non sollicitée. Voilà alors que
l'inspiration prend un deuxième visage. Un deuxième degré.
Quand un petit souffle vient en plus se loger dans notre
boîte à sentiments, il peut prendre une ampleur impressionnante!
Telle chose m'a inspiré telle autre chose. Tel paysage a
inspiré les couleurs d'une œuvre d'art, etc.
C'est quand le souffle de l'inspiration passe d'un humain à
un autre que je la chose me touche le plus.
Je me disais tout ça samedi soir. Nous participions, encore
cette année, à une activité de Monchénou, un organisme sans but lucratif, fondé
en 1985 et dédié à l'hébergement permanent de personnes vivant avec des
limitations intellectuelles, physiques ou fonctionnelles.
Cette année, le souffle de l'inspiration a été plus intense
qu'à l'habitude. Vraiment! Allez savoir si c'est moi qui étais dans un état
d'esprit plus ouvert où si les témoignages m'ont touché plus qu'avant, mais
toujours est-il que ça a frappé fort!
Comme parent, je me suis toujours dit que j'allais
accompagner au mieux mes enfants. Ce n'est pas parfait, bien sûr, mais ça
demeure un engagement. Comme pour vous, probablement.
Alors, je comprends et je conçois bien que des parents
s'occupent pendant des décennies d'un enfant avec des limitations qui
l'empêchent d'être autonome. Et la question qui suit prend alors une place
envahissante au fil des années : « mais que se passera-t-il quand je
ne pourrai plus m'en occuper? »
Imaginez le vertige! Obsédant vertige!
Dans l'engagement de Monchénou, juste après le mot
hébergement, vous avez remarqué le mot permanent.
C'est exactement le mot que les parents ont besoin
d'entendre. Et en plus, les hébergements (6 pour le moment) se retrouvent dans
de grandes maisons de type unifamiliales. Donc, des milieux de vie complets où
chacun s'active au mieux de ses capacités. Des maisons dans lesquelles on met,
au centre du quotidien, la valorisation de chaque humain. Une valorisation qui
fait briller les yeux des résidents qu'on sent en paix et en confiance. Heureux
aussi, de toute évidence!
Touché, le monsieur, je vous disais!
Ils étaient plusieurs résidents de Monchénou à être là, samedi.
La candeur et l'éclat dans leurs yeux étaient frappants.
À un moment, mon attention a été attirée par deux d'entre
eux. Un grand sourire éclairait leur visage. Ils regardaient devant eux,
ébahis. Quelque chose les faisait sourire à l'unisson. Et cette petite question
qui m'est venue: « Mais qu'est-ce qu'ils voient que je ne vois pas? »
Parfois pris dans des considérations qui hantent nos
quotidiens performants, on oublie de prendre le temps de voir le beau. De
prendre le temps tout court. On oublie cette vision des choses simples et
pourtant belles.
Il y a aussi l'inspiration qui oriente. Celle qui mène nos
actions. Probablement la même chose que voit le directeur général David Caron
qui partage les bons coups et les défis avec le calme et la transparence de
celui qui ne maquille rien. Qui fait confiance. Qui aime son monde.
Et on comprend que David a aussi été animé par le souffle
d'une inspiration des gens autour de lui.
L'inspiration seule ne fait pas grand-chose, quand on y
pense. C'est ce qu'on décidera d'en faire qui fera une différence.
L'inspiration, c'est beau quand on en fait quelque
chose.
Je comprends aussi qu'on ne pose pas de gestes dans le but
d'être inspirants pour autrui.
Au fond, l'inspiration, c'est comme la beauté : ça se
définit dans l'œil de celle ou celui qui regarde. Ou qui inspire! Il y a des
gens inspirants partout autour. Mais on ne les voit pas toujours au premier
coup d'œil. Prendre le temps de regarder devient alors nécessaire.
C'est peut-être un effort, ça peut créer de bien belles
choses!
Clin d'œil de la semaine
L'inspiration c'est une semence d'espoir dans un monde qui
en manque cruellement.