Cette fois, c'est au tour de Jean Arel de recevoir. Et pas n'importe quoi : la médaille de l'Assemblée nationale.
Jean Arel demeure une figure dominante du milieu médiatique sherbrookois et estrien. Mais Jean Arel est, d'abord et avant tout, un homme qui adhère, souscrit et assume des valeurs qui lui sont chères. Profondément respectueux des gens et de son métier, il écoute, écoute et écoute encore, sachant très bien qu'il aura la tâche de relayer une information de qualité par le biais de ses reportages.
Il a compris qu'au-delà de la recherche souvent obsessive de la « bonne cut », il y a le message que son interlocuteur veut livrer. Il sait aussi que cet interlocuteur n'a pas nécessairement les habiletés et compétences pour synthétiser sa pensée. D'où l'importance du temps d'écoute et du temps de compréhension.
Traiter une personne d'égal à égal, c'est exigeant. Ça demande une humilité et une ouverture d'esprit qui ne peut être feinte pour donner un bon résultat.
J'affirme et défendrai ceci : Jean Arel est un homme d'exception. Voici pourquoi.
C'est d'abord un homme de coeur. Fier du patelin qui l'a vu grandir, Windsor, Jean est devenu Sherbrookois et Estrien, l'un ne remplaçant jamais l'autre. En fait, l'un venant enrichir l'autre au gré d'une carrière riche de rencontres et d'échanges avec des gens de ces milieux de vie.
C'est un aussi un homme de voix. Cette voix unique, chaude, apaisante. Cette voix qui est devenue un guide sonore lors d'activités récréatives, communautaires, officielles ou caritatives. Au fil des ans, du Pif-Dépatie à la Fête du lac des Nations, Jean a été un repère pour des centaines de milliers de personnes. Je regrette encore l'absence de sa voix à la Fête du lac des Nations. Tout cela parce qu'un jour, la petitesse ou la mesquinerie médiatique (donnez-lui le nom que vous voulez) l'a tassé du revers de la main, l'homme ne travaillant plus pour le bon logo... Je le mentionne pour paver la voie au constat suivant : Jean Arel a toujours été loyal envers la station qui l'engageait. L'inverse n'a cependant pas toujours été vrai.
C'est également un homme de valeur. Même meurtri, tassé, démis, Jean exprimait ses sentiments, même douloureux, avec respect. Et quand je l'ai senti fragile à la colère ou l'amertume, plutôt que de s'abaisser, Jean montait d'un niveau et parlait avec passion de son métier en général. Il m'a ainsi fait comprendre que c'est au-dessus de la mêlée qu'on conserve une capacité d'analyse saine et crédible.
C'est un homme de mémoire. Jean se souvient. Pendant des années (et encore aujourd'hui quand on lui en donne l'occasion, Jean a porté le flambeau de la couverture sportive locale et régionale. Tous sports confondus. Il a identifié et mis en valeur des centaines d'athlètes maintenant éclipsés par les coupes budgétaires des médias et, surtout, par leur obsession à ne parler que du Canadien et du retour très hypothétique des Nordiques. Et de bien d'autres dossiers-spectacles qui ont, me semble-t-il, de moins en moins de lien avec le sport en soi...
Jean, sache ceci : quand tu as reçu cette médaille, j'ai eu le goût de te remercier avant même de te féliciter! Comme bien d'autres dans la région, tu as marqué mon imaginaire par ta façon d'être. Je sais que tu acceptes ce prix avec un mélange de fierté et d'humilité. Mais n'hésite pas, bombe le torse, tu reçois ce que tu mérites. Rien de moins.
Dans ton cas précis, sache aussi que cette médaille fait rayonner des valeurs qui manquent parfois cruellement autour de nous. Je considère que cette médaille devrait avoir une portée que ce petit bout de texte veut simplement mettre en valeur.
Il y a bien des choses qu'on peut nous enlever dans la vie. Ce que représente cette médaille, ce que tu es, personne ne te l'enlèvera jamais.
Heureux qui, comme Jean Arel, demeure un repère aidant et utile à sa communauté...
Clin d'œil de la semaine
Recevoir une médaille, pour quelqu'un qui a tant salué les efforts des athlètes qui en recevaient ou en échappaient, ce n'est qu'un juste retour de l'ascenseur...