Oui, je le fais. C'est décidé. Dans cinq minutes.
C'était un des trucs proposés pour arrêter de fumer. Quand on a commencé à en parler vraiment. Il y a quoi ? 30 ans ? Le truc, c'était de se déjouer le conscient et lui faire croire que oui, oui, on allait en griller une. Mais dans cinq minutes. On faisait alors le pari, que, cinq minutes plus tard, on serait en train de faire autre chose et qu'on oublierait la cigarette en question !
Une de tassée, une de pas grillée!
Mon amie France m'a pisté sur une vidéo rigolote, ces jours-ci. « La cuisine de Jean-Phillipe » présente quelques vidéos un peu hors sujet si on pense à sa cuisine. Dans une capsule, il parle du minimalisme. En termes comiques. Il parle du volume de consommation qui nous habite.
Et je me disais...
En janvier, je fais du ménage. Cette année, plus que d'habitude, je crois bien. On dirait que je souhaite faire perdre du poids à mon environnement aussi. Oubliez le aussi... c'est entre moi et moi!
Au fil des dernières années, j'essaie de toucher à tout ce qui m'appartient une fois ou deux par année. Juste pour voir à quoi tout ça me sert. Dans bien des cas, la chose est utile. Parfois, non. Parfois, je découvre que j'ai quelque chose que je ne savais plus que j'avais!
C'est comme ça.
Dans sa vidéo, Jean-Philippe nous dit qu'au fil des dernières décennies, le volume des maisons a plus que triplé alors que le nombre d'habitants par maison a littéralement fondu.
Ouin...
Depuis que les médias sociaux sont branchés sur nous, par la force des choses, dirais-je pour me déculpabiliser un brin, les offres commerciales nous arrivent de partout. J'ai parfois l'impression que juste le fait de penser à quelque chose, avant même une intention de recherche sur Google, les publicités concernant cet item affluent.
Suis-je cérébralement micropucé? Shit, ça se peut!
La semaine dernière, j'ai fait des tas sur le plancher de la pièce qui me sert de bureau. Des pas pires tas, je dirais! Des tas de cossins, j'entends! Allez, je suis propre depuis que je suis tout jeune!
Des tas de papiers, de tissus (vêtements et autres), de bidules et fils électroniques qui ne servent plus, des livres de ma bibliothèque. Et un tas d'objets disparates que j'essayais désespérément de classer dans un tas ou l'autre. L'idée était d'éviter la poubelle.
J'ai même consulté Google pour savoir comment récupérer ceci ou cela. Bizarrement, je n'ai reçu aucune publicité pro-environnementale ensuite... Il ne doit pas y avoir assez d'argent à faire avec ça.
Puis, je suis tombé sur cette petite boîte. En carton blanc. Toute simple. Aucune impression dessus. Dedans, deux bouteilles de plastique contenant chacune un liquide semblable à de l'eau. Sur les bouteilles, rien. Je me souviens que l'an dernier, j'avais laissé cette petite boîte sur le coin de mon bureau. J'étais gêné, pour tout dire. Je ne savais pas du tout ce que c'était.
J'avais, sur un coup de tête, commandé quelque chose via une offre reçue sur les médias sociaux. On avait dû me montrer un produit miracle pour faire telle ou telle tâche. La vidéo devait prétendre que j'en avais absolument besoin. J'ai payé par PayPal, mon ami qui sait tout de moi et j'ai reçu la chose des semaines après. Avec rien. Aucune explication, pas de nom de produits. Rien.
J'ai cherché à retracer la chose, mais pas d'indices. C'est fou ce qu'on peut acheter sans laisser de vraies traces! Au mieux, j'ai trouvé un courriel disant que mon colis s'en venait. Pas un mot du contenu...
J'ai mis les deux bouteilles dans le tas de l'écocentre, rayon des produits dangereux...
Finalement, en fin d'après-midi, mon circuit était dessiné : livraison de livres à la boutique de livres usagés du club Rotary, des vêtements et chaussures chez Récupex, des Serpuariens électroniques et des produits dangereux à l'écocentre... et un trop gros sac de poubelle. Pouet, pouet, pouet...
Depuis, le vide relatif autour de moi hurle sa détresse. Vous savez, ce vide dont la nature a horreur?
Depuis une semaine, je me retrouve avec un bureau dont j'ai redécouvert la couleur, des tablettes vides (ou presque) et un sentiment de libération au niveau de ce poids inconscient que prenaient ces choses inutiles dans mon environnement. Un poids qu'on constate juste quand on s'en débarrasse.
Puis, je me suis dit ceci par rapport à mes achats éventuels : « Oui, je vais le faire. C'est décidé. Mais demain... »
Clin d'œil de la semaine
Toute offre raisonnable acceptée. S'agit de définir le raisonnable avant de faire une offre!