Je suis en voiture. À la radio, Denise
Bombardier pète sa coche. Encore. C'est son personnage, je crois bien. Elle
s'insurge contre celles et ceux qui choisissent de ne pas faire de cadeau. Sa
prétention, me semble-t-il (elle était crinquée...), est à l'effet que la
majorité de celles et ceux-là sont, en fait, des gens gratteux. Des gens qui se
cachent derrière l'aspect marchand de Noël pour exprimer leur côté avare, tant
humain que monétaire.
« Ah, tu m'énerves,
Mère-Denise-de-la-rectitude... », dis-je à voix haute en choisissant Imagine
sur mon lecteur numérique.
Pour moi, les cadeaux, c'est un jeu. Auquel
j'aime jouer. Mais n'allez pas croire que je me ruine et que je les multiplie.
Nenon! Vraiment pas! Mais bon, prendre un peu temps pour choisir quelque chose
pour quelqu'un que j'aime, ça me plaît.
Dans mon entourage immédiat, tous ne voient
pas la chose du même œil. Pis? Notre Noël est festif pareil! Et les rencontres
nombreuses. Et les rires fréquents.
J'ai écouté Imagine, je disais.
Imagine (...) Nothing to kill or die
for, And no religion too
Moi, je crois en Noël. Au temps des Fêtes,
en fait.
Y croire? Vraiment?
Y croire au sens que j'aime croire en la
portée des temps d'arrêt, des rencontres de familles, des retrouvailles avec
les amis.
Pour moi, c'est comme si Noël était un mot
venu d'une langue ancienne et qui signifierait : espoir.
L'espoir que nous prenions, personnellement
et collectivement, un petit temps de réflexion pour se rendre compte que la vie
n'est pas qu'une course effrénée.
L'espoir que l'équité puisse regagner nos
consciences collectives. Vous voyez, je m'éloigne à tous les jours de la droite
économique qui prône que le seul outil valable est la performance. Que c'est
cette performance qui détermine le profit. Que c'est l'accumulation de ce
profit qui détermine le succès. Et que le succès se transfère, de père en fils,
dans un giron victorieux...
Mais pour qu'il y ait victoire, il faut
nécessairement qu'il y ait des perdants. Tous des lâches, les perdants?
Ne me lancez pas là-dessus! C'est Noël!
Je crois au Noël d'espoir, donc.
Plus petit, j'allais à l'église. Je me
surprenais de notre docilité à se mettre à
genoux, debout, assis...
Je me disais que ça devait être pour cela
qu'on a "tranquillement révolutionné", dans les années 1960, pour
ensuite déserter les églises.
Le à genoux, assis, debout, était peut-être
pas mal trop omniprésent dans nos vies quotidiennes, surtout à l'extérieur des
églises.
Aujourd'hui, nous sommes affranchis de ces
méthodes qui nous forcent à obéir. Les prêtres ne nous mènent plus. Cela dit,
les fidèles que nous sommes ont juste changé de religion. La nature a horreur du
vide.
À genoux, mes frères, le nouveau iPhone est
sorti! Debout, chers disciples! Et marchez vers toutes ces marchandises qui
vous sont offertes. Oubliez Noël. Noël, c'est tous les jours de l'année! Oh! Oui! Debout, mes bien chers frères, et
faites la file pendant quatre heures pour saisir les offres du Boxing Day. Assis,
mes fidèles, dans le confort de vos foyers, et achetez autant que vous le
méritez pour bien meubler chaque espace de votre quotidien.
Libres, nous sommes, disais-je...
Allez! Je vous souhaite un joyeux Espoir à
tous! Et puissiez-vous vivre cet espoir à votre façon!
Clin
d'œil de la semaine
Entendu à la radio : « Idée de
cadeau passe-partout idéale: les chèques cadeaux. » Dans ma tête,
cela a vraiment sonné : l'échec-cadeau...