Voici une réflexion sur un bébé et un naïf.
Le bébé, d'abord.
C'est comme ça. Ne me demandez pas pourquoi, mais il y a une pluie de bébés neufs dans mon entourage. De la nièce aux amies, on dirait que tout le monde s'est donné le mot et qu'ils ont décidé de faire fi des mauvais présages économiques et environnementaux en donnant la vie à des petits êtres qui, comme nous, auront à se faire une place sur la boule bleue.
Cela est juste et bon.
Le fait de donner la vie, de décider de se reproduire, en fait, est, en soi, un geste de confiance dans cette même vie. Et il faut que cette confiance demeure.
Je disais donc que, dernièrement, il y a plein de bébés autour de moi. Et il est frappant de constater que le simple fait d'avoir un enfant dans les bras change tout. Ce qui se passe autour devient moins grave, moins paniquant. Il me semble qu'on serait prêt à tout faire pour protéger le jeune être tout neuf! Subitement, aussi, on change d'attitude. C'est une question de point de vue. De perspective. D'abord, on remarque des trucs qu'on ne voyait pas avant. Ou qu'on voyait sans vraiment les voir. Avec un bébé dans les bras, on regarde les feuilles et leurs couleurs. Le ciel, la forme des nuages... On n'ose pas écraser la sauterelle qui se tient tout près de nous. On la trouve même belle! Il faut montrer l'exemple du respect de la vie, non?
Puis, étrangement, le fait d'avoir un enfant dans les bras conscientise instantanément sur le respect des éléments de la vie. Peut-être parce qu'on sait que le bébé a tout à découvrir, tout à faire. Je ne sais pas trop pourquoi, finalement... Mais toujours est-il qu'on se sent plus en paix avec le reste du monde quand on a un bébé dans les bras. C'est toute notre perspective qui change. Comme si ça nous rappelait d'où on vient et nous interpelle sur où on veut aller...
Et le naïf? Ça, c'est moi. L'éternel naïf émotif et un brin romantique qui espère toujours voir le monde un peu meilleur en se levant le matin. La vie en rose? Peut-être. Quand je sors marcher, très tôt, il n'est pas rare que le soleil me fasse l'honneur de se lever aussi. Et le ciel devient rose. Mais la réalité rattrape vite le rose qui pâlit soudainement...
Ces temps-ci, le G-20 jase argent. Harper nous dit que l'esprit critique dans le dossier Palestine-Israël n'a plus sa place : on prend position inconditionnellement pour Israël. Dossier clos. La Chine et les États-Unis se disputent pour la valeur de leur monnaie... Bref, on est loin du rose...
Qu'est-ce que la naïveté fait là-dedans?
C'est dans ma tête. J'essaie d'imaginer que tous les dirigeants du monde, lors de leurs rencontres, sont pris pour garder leur petit fils ou leur neveu, que sais-je, et qu'ils ont tous un enfant (un bébé qui leur est cher) dans les bras, au moment des discussions qu'ils entretiennent entre eux. Je demeure certain que le ton changerait. Que la perspective d'avenir se préciserait. Que le respect s'imposerait.
Et si tout changeait parce qu'ils ont un bébé dans les bras? Et ça ne coûterait pas un milliard de dollars pour réunir le G-20 en creusant un lac aussi artificiel que le reste des propos échangés.
Un bébé et tout change? Naïf, je vous dis. Mais pensez-y un peu. On jase, là...
Clin d'œil de la semaine
Pour le moment, ce n'est pas vraiment la vérité qui vient de sortir de la bouche du bébé. Il s'entraîne pour plus tard. La vie lui procurera sûrement d'autres hauts le cœur... Et qu'il en profite, me dis-je... Plus tard, ce sera moins cute quand il régurgitera...