Vous êtes sur le point de lire une chronique de type haut-le-cœur.
Début de semaine. Le gouvernement fédéral réduit en cendres le registre des armes à feu. Jusque-là, on est dans la philosophie de chaque parti, dans la vision des politiciens. On peut être pour ou contre, c'est selon.
Mais ce qui me choque au plus haut degré, c'est la fête, le party organisé par les conservateurs à la suite de l'adoption du projet de loi. Une fête! Un party! C'est d'un mauvais goût incroyable. Le bureau du premier ministre justifie le tout en disant que tout ça n'a pas coûté cher. Ce n'est pas l'argent, le problème! C'est la connerie du geste. Organiser une fête pour célébrer un projet de loi, c'est un manque de respect fondamental pour quiconque a été élu et n'est pas d'accord.
Le gouvernement est majoritaire, me direz-vous. C'est à moitié vrai. Il dispose d'un nombre de sièges qui le rend majoritaire en Chambre. Mais, dans les faits, notre système fait en sorte qu'on peut gouverner comme on le veut avec environ 40 % des appuis populaires. C'est ce qu'on vit présentement. Alors, quand on fait une fête pour célébrer un projet de loi aussi controversé, on fait preuve d'un manque de savoir-vivre total envers une potentielle majorité de citoyens.
M. Harper souhaitait qu'on enlève l'apparence de criminalisation des propriétaires d'armes à feu au plus vite. Il s'agissait, à voir la fête qui a suivi, d'une extraordinaire injustice! Ce qui est troublant, c'est que, dans le même agenda, on souhaite criminaliser les femmes qui optent pour un avortement. Et, imaginez la fête s'ils réussissent à interdire le mariage entre personnes du même sexe!
Le citoyen en moi est choqué. Je sais, je sais, je me choque pour rien, personne n'écoute ou ne lit là-haut... La majorité rend sourd. Et, visiblement, fort hautain.
Au moment où je commençais à me remettre de cet affront, voilà qu'un professeur a eu l'idée de génie d'enlever la dernière phrase de la chanson Hymne à l'amour, popularisée par Édith Piaf. « Dieu réunit ceux qui s'aiment »... Ces élèves n'allaient pas chanter ça!
Je n'en reviens pas... C'est une atteinte à l'intelligence des écoliers. Littéralement...
Quel est donc ce malaise avec les références culturelles des francophones en lien avec la religion? Et qu'en est-il de la pensée de ces parents de Drummondville qui ont été déboutés par le Tribunal cette semaine? Ils souhaitaient que leurs enfants n'assistent pas au cours d'éthique religieuse. Cela, prétendent-ils, porte ombrage à l'enseignement religieux qu'ils veulent leur donner.
C'est le même malaise, mais appliqué à l'envers.
Comprendre et croire, c'est deux choses. Faites confiance aux enfants, nom de Dieu! (oups...il faudrait que j'enlève cette référence...)
Comprendre ce en quoi chacun croit, c'est aider à dissiper les malaises, les préjugés. C'est favoriser la vie en société. La compréhension n'a jamais empêché quiconque de croire en quoi que ce soit. Au contraire, le fait de comprendre favorise l'acceptation de la différence. Et l'acceptation de l'autre est une notion commune à tous les écrits religieux, peu en importe la souche.
Des fois, on a peur. Peur d'avoir peur.
On se crée souvent des écrans de fumée pour masquer une réalité. Détruire le registre des armes à feu ne fait pas disparaître les armes. Tout comme enlever le mot Dieu ne le fait pas disparaître du portrait.
Clin d'oeil de la semaine
C'est confirmé : le ridicule ne tue pas. Sinon, cette semaine, on aurait dénoncé plusieurs morts...