J'ai un drôle de souvenir ce matin. Le souvenir d'une fille que j'avais fréquenté à la fin de mon adolescence. Puis, le souvenir d'une rupture. Et d'une reprise. Pour mieux rerompre... Finalement, ma mère qui me dit : « Tu ne sais pas ce que tu veux! »
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Le Québec semble en pleine crise d'adolescence.
Un sondage vient d'ailleurs de dire que les Québécois veulent Legault. Celui-là même qui n'est pas chef de parti!
Madame Marois s'est plantée complètement en acceptant non seulement de danser avec Jean Charest, mais, même, de mener la danse dans un projet de loi qui, à mon sens, n'a ni queue ni tête. Protéger ainsi deux partenaires ne tient pas la route. Surtout quand un des partenaires, le maire Labeaume, joue au promoteur privé avec l'argent public. Il aura beau crier sa déception globale de tous les Québécois, il n'a pas assez de crédibilité pour m'ébranler.
Pour sa punition, Madame Marois a eu à gérer le départ fracassant de quatre députés. Parmi ces députés, Lisette Lapointe fonctionne bien dans la controverse. Son départ ne me surprend pas trop. Les trois autres, c'est autre chose. Après la crise, et alors qu'elle avait à peine repris son souffle, voilà qu'elle décide de laisser tomber l'idée d'appliquer les principes de la loi 101 lors de l'admission au CEGEP. C'était une idée de Curzi. Qui n'est plus là. Elle en profite donc. Malgré l'apparente unanimité autour de la chef, il semble bien que la coupe était pas mal pleine. De toute façon une goutte d'eau ne fait jamais déborder une coupe vide.
Au cours des dernières années, les politiciens ont travaillé fort pour nous faire perdre la confiance en ce qu'ils font. Et ils ont bien réussi. Les électeurs réclament, donc, plus de transparence et de démocratie. C'est simple. Ce qui l'est moins, c'est de définir démocratie et transparence! Une machine qui fait preuve de leadership ne peut pas tout dire et tout montrer. Où s'arrête donc la transparence acceptable et où commence et s'arrête la démocratie à l'intérieur du principe de la ligne de parti?
Voilà qui n'est pas simple.
La méthode utilisée par Marois n'est pas la bonne. Forte de l'appui de ses membres, elle a joué au-dessus de sa tête. Et elle a perdu. Ne rien tenir pour acquis. Elle connaît maintenant le principe.
La méthode Labeaume me répugne. Tout bousculer sur la prétention niaise qu'il faut bien que quelqu'un fasse quelque chose et que, si vous n'êtes pas avec moi vous êtes épais, moi, ça me lève le coeur.
Monsieur Charest a décidé de remettre le projet de loi à l'automne. C'est probablement qu'à l'intérieur même de son parti, il y en avait plusieurs qui grognaient fort, mais n'osaient pas franchir la ligne du parti. Caché derrière l'écran Marois, il s'en tire bien. Mais sa façon de faire de la politique est questionnable : on lance un projet, sans réelle préparation. Si ça ne chiâle pas trop, on continue. Sinon, on arrête.
La bonne manière est quelque part entre ces méthodes. Et elle ne sera pas incarnée par Marois, Charest ou Deltell. Les trois prétendent représenter le changement et s'autoproclament artisan d'une manière différente de faire les choses. C'est ça, mon principe du gars sympathique : on ne devrait jamais dire qu'on est sympathique. Ça devrait juste paraître.
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À ma mère qui me disait que je ne savais pas ce que je voulais, j'avais répondu : « C'est vrai, mais je sais ce dont je ne veux pas... » Le Québec est là, aujourd'hui...
Clin d'œil de la semaine
Que faire pour déstabiliser le Parti Québécois et faire reculer Jean Charest? Il n'y a rien à faire. Il n'y a Kadhir...