Wiki. Je me demandais bien d'où venait l'expression.
Je suis allé voir sur Wikipédia. On y parle de quelques sources possibles du mot wiki. Celle que j'aime le mieux? Celle selon laquelle wiki est un acronyme pour What I Know Is. Autrement dit, un site wiki s'enrichit de la contribution de ce chacun connait.
Le principe est en lien direct avec la philosophie de base de l'Internet. Le partage complet de l'information.
Je persiste à croire qu'on ne prend toujours pas toute la mesure de l'impact d'Internet dans la vie moderne. Outil pratique pour les uns, de plaisir pour les autres, Internet est également un levier qui favorise la démocratie, l'ouverture sur les cultures et sur ce qui se passe ailleurs. Les dirigeants chinois peuvent bien ériger des barrières pour contrôler l'accès à Internet, ils ne gagneront pas la bataille. À mon avis, il ne sera possible à personne de prendre le contrôle de la Toile.
Wikipédia demeure une extraordinaire banque de données. La chose est généralement fiable. Cela dit, il ne faut jamais laisser son esprit critique dans le placard quand on se procure des informations. Peu en importe la provenance.
Ces derniers temps, on a beaucoup parlé de Wikileaks. Déjà, des milliers de documents ont été coulés sur ce site. Des notes diplomatiques secrètes, des correspondances confidentielles, tout y passe. On sait maintenant qu'une banque américaine sera ciblée en janvier 2011. Le site publiera des documents secrets qui feront la lumière sur des agissements et pratiques qui risquent de faire jaser. Déjà, les commentaires fusent. La pression est haute. J'ajouterais que, même si on réussissait à mettre en tôle le mec qui est responsable du site, il n'en demeure pas moins que la bête est lancée. Et elle ne mourra pas de sa belle mort. Un autre reprendra le flambeau.
Même si j'ai le goût d'applaudir à toute cette transparence soudaine, je me pose des questions sur la nature de Wikileaks. Est-il sain de publier tous les documents qui ont mené à une décision d'un organisme public ou privé, si je n'ai ni le contexte, ni la nature de l'échange? Avance-t-on en faisant la promotion de la délation? Ma première réponse : pas sûr... Pour moi l'hyper démocratie et l'hyper transparence sont porteuses d'un préfixe que je déteste : hyper. Je préfère largement l'équilibre en tout.
Au début, Wikileaks était un site où n'importe qui pouvait couler n'importe quoi. L'outil souhaitait la transparence absolue. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le site n'est plus vraiment un wiki. Il faut des autorisations spéciales pour y inclure des documents nouveaux. Mesure de protection? Peut-être. Les gens de Wikileaks, en acceptant ou refusant certains documents, exercent une forme de contrôle de l'information qui circule ou ne circule pas. Eux qui voulaient dénoncer ouvertement le font maintenant de façon ciblée. En quoi sont-ils plus vertueux que les autres? Sais pas. Et moi, comme citoyen lecteur, en quoi suis-je plus avisé de savoir tous ces trucs?
L'information fait partie de la société. Et toute société doit avoir une structure. Même Wikileaks a senti le besoin de se structurer. Vivre sans structure, c'est l'anarchie. Je préfère de loin, comme citoyen, le reportage éclairé d'un journaliste indépendant qui met en contexte une information documentée plutôt qu'un simple largage de textes coulés.
Il en reste beaucoup à apprivoiser dans cette vaste Toile. L'esprit critique sera sollicité dans les prochaines années!
Clin d'œil de la semaine
On dit de Wikileaks qu'il dévoile des documents sur les vrais enjeux... Pourtant, rien n'a coulé sur Occupation Double...