J'ai la
chance de ne pas ressentir de grande anxiété par rapport à la vie en général.
Je parle de chance au sens où je vois l'anxiété comme une sorte de vertige
intérieur. Et quiconque a le vertige vous le dira : on ne sait pas trop
d'où ça vient, mais c'est là, tout le temps. Ça se combat, mais ça demande une
grande dose d'énergie.
Je ne
ressens donc pas de grande anxiété. Ça ne fait pas de moi quelqu'un de meilleur
ou de pire. Je ne suis pas plus ou moins sensible qu'un autre. C'est juste que
mes appréhensions ou mes inquiétudes, généralement, ne viennent pas arrêter ma
marche, ma progression.
La
vie comme la météo
Très
tôt, ce dimanche matin, ma blonde me dit : « C'est pas chaud ce
matin... Moins 20 degrés. Ressenti moins 24. »
En
météo, je comprends que le ressenti est directement en rapport avec le vent,
l'humidité relative et autres facteurs, j'imagine. Ainsi, si je sors et qu'il
vente pas mal, je ressentirai le froid de façon plus soutenue. « Me semble
qu'il fait plus froid que moins 20 degrés! » C'est alors mon
« ressenti » qui parle.
Au
quotidien, comme pour la météo, le ressenti biaise notre perception de la
réalité.
Relativiser
le ressenti
Quand je
regarde autour, il y a quand même de quoi justifier le « ressenti
inquiet » du titre de cette chronique! D'un côté, un siège (qui semble
finalement se terminer!) à Ottawa, additionné à une série de convois qui ont
charrié une vision vicieuse de la liberté. De l'autre, le jeu de guerre à venir
où tous les mensonges sont permis et mettant en vedette la Russie, l'Ukraine et
les autres puissances du monde.
La terre
n'étant pas plate, il n'y a pas que deux côtés à la médaille! Aussi, je vois
bien l'hypocrisie politique généralisée dans la tenue des Jeux olympiques.
Celle qui fait tout pour instrumentaliser l'humain qui performe en en faisant
un symbole de réussite d'un pays, d'un système. Tout comme je constate
qu'au-delà des intentions verbalisées, il n'y a pas de véritable mouvement de
fond pour diminuer notre empreinte sur la vie de notre planète.
De quoi
rendre inquiet, voire anxieux! Surtout que j'aurais pu continuer la liste des
affaires qui font peur.
Mais je
reviens à la question de départ : « comment ça va? »
J'évalue
ma situation et je me dis que ça va bien, quand même! J'ai un entourage
immédiat aimant et aidant. Les occasions de rire sont nombreuses. J'arrive à
payer mon épicerie et mon unité de logement. Je me permets même des sorties
parfois. La santé est au rendez-vous. Bref, ça va!
Mais mon
ressenti demeure inquiet.
Je sens
donc le besoin de relativiser. J'essaie de ne pas laisser s'installer l'anxiété,
qui se cache forcément derrière tout ressenti inquiet, en essayant de me rendre
utile autour.
Vladimir
Poutine ne m'écoutera pas, de toute façon. Pas plus que celles et ceux qui
gueulent le mot « liberté » en bafouant tout autour et en faisant
assez de bruit pour effrayer tout ce qui n'est pas « avec eux». Ces gens-là
ne prêteront pas attention à ma petite personne. À ma petite action.
Au fond,
le mot à retenir, c'est action. Le fait de se mettre en action devient un
antidote efficace à l'anxiété qui, elle, finit par nous paralyser.
S'impliquer,
voter, influencer (même sans parler, juste par nos petits gestes!), ça, c'est à
notre portée.
Contrattaquer
le ressenti inquiet par des actions qui donnent un sens à nos heures, nos
journées.
La
température qu'il fait ne relève pas de nous. Reste juste à trouver des manières
d'influencer le ressenti.
Clin
d'œil de la semaine
Si la liberté pouvait
s'exprimer, elle poursuivrait les gens des convois pour usage abusif, mensonger
et vicieux de sa nature même...