Honnêtement, il y a des jours où je me dis : « Ça fait, lâchez-moi avec la Commission Charbonneau! »
Pas que j'en sois fier, mais c'est ce que je ressens quand même. Autant de bêtise humaine réunie dans un même grand documentaire sur la corruption, ça finit par créer un haut-le-cœur incontrôlable.
Mais je me ressaisis rapidement. Plus rapidement que la plupart de ces acteurs ne seront jamais saisis, à vrai dire. Et je dis « Continuez, creusez, déterrez! » Il y a des limites à se laisser faire sans réagir, il me semble!
Il y en beaucoup, des visages à deux faces, en politique! Et quand ils se défendent qu'ils n'ont qu'une face, eh, bien, ils parlent des deux côtés de la bouche. J'en ai ma claque des chefs de partis qui n'étaient au courant de rien parce qu'ils étaient concentrés sur l'élection! Si c'est comme ça dans son parti, imagine ce que ce sera quand viendra le temps de diriger une ville ou un état!
Le financement des partis est tout croche. Comme le reste de la poutine politisée...
Et si on essayait autre chose?
Si l'on se disait que, comme le domaine public appartient à chacun d'entre nous et, bien sûr, comme il ne faut pas minimiser l'importance du système électoral (même s'il nous étrive depuis des années), pourquoi n'irions-nous pas avec l'abolition pure et simple du financement privé des partis politiques?
Je tiens pour acquis qu'il n'y a rien de gratuit dans chacun des dons que fait chacun des donateurs. Ils ne sont pas en train de financer la recherche sur le cancer, ils financent un parti politique. Le geste doit leur rapporter un jour, c'est clair! En continuant de laisser les entreprises privées financer les partis, on laisse la porte ouverte aux petits amis des partis. Et, quand on restreint le plafond admissible, on ne fait que solliciter un peu plus les actions nébuleuses.
Si on se disait, par exemple, que, pour chaque électeur du Québec, chaque parti reconnu reçoit, 1 $ par habitant, cela reviendrait à dire que chaque citoyen paie 1$ par parti enregistré pour recevoir de l'information sur les politiques proposées. Chaque parti recevrait donc 7 M$ pour faire campagne. Ça éviterait qu'un parti ait plus d'argent qu'un autre, qu'il y ait discordance dans la portée des messages, non?
Peut-être que le montant n'est pas le bon, ce n'est pas grave, j'y vais pour le principe.
Il me semble que quelqu'un qui prend le pouvoir et qui n'a pas un carnet plein de remboursements à faire a plus de chances de ne pas se laisser intimider une fois en poste.
Je ne suis pas naïf. Le monde est truffé de voleurs qui n'ont pas de scrupules. Raison de plus pour ne pas leur offrir le plat de bonbons sur un plateau d'argent, non?
Je ne sais pas si mon idée est bonne, très bonne ou vraiment mauvaise. Mais je sais une chose : ma confiance est vraiment très ébranlée. Presque morte, je dirais. Alors, tenez-vous le pour dit, chers politiciens, ça va prendre plus que des belles paroles. Même l'autoprétendu Monsieur Rectitude, Stephen Harper, n'arrive plus à camoufler ses crocheries. Et quand François Legault propose une pétition pour qu'on obtienne remboursement des sommes perdues et qui sont dévoilées par la Commission Charbonneau, je ne vois là que de la cabale politique. Surtout quand on nous sollicite pour un don à son parti sur la page de la pétition.
À ce moment-ci de la petite histoire du Québec, j'ai le goût de dire ceci aux politiciens : fermez-la avec vos paroles vides et vos autoproclamations d'exemplarité et agissez. Ne dites pas que vous allez faire autrement. Dites-moi exactement ce que vous allez faire. Essayez quelque chose plutôt qu'essayer de me convaincre qu'au fond, tout va bien.
Pousse pas ta luck, dit-on quand quelqu'un veut aller trop loin. Eh, bien, votre luck, vous l'avez poussée trop loin, mesdames, messieurs.
Clin d'œil de la semaine
Parfois, j'aurais le goût de faire une accolade aux politiciens véreux. Moi, me faire fourrer sans un minimum de tendresse, je n'aime pas ça...