L'avenir de l'église St-Raphaël de Bury inquiète les marguilliers. Qu'en sera-t-il de sa gestion et de sa survie lorsque plusieurs de ces paroisses de la MRC du HSF se retrouveront groupées en deux superparoisses?
La majorité des membres du comité de la Fabrique St-Raphël de Bury s'était donné rendez-vous au Manège militaire de Bury pour visionner le film Ne touchez pas à mon église! Prétexte à parler du futur de leur église et d'apprendre comment les citoyens de St-Camille s'y étaient pris pour garder la leur, ces marguilliers et quelques personnes conscientes de la valeur patrimoniale de tels édifices ont longuement questionné Claude Larose, ex-maire du hameau.
Diane et Adrien Girard, entre autres, sont concernés par la fusion des paroisses qui sous peu composeront deux superparoisses dans le Haut-Saint-François. Le sentiment d'appartenance, la question du patrimoine et sa pérennité, la gestion pécuniaire à distance et autres les préocuppent. En juin, le comité signera un document avec l'archevêché de Sherbrooke qui pourrait « abolir des fabriques et des paroisses [tout en conservant] les communautés qui les animent », comme le mentionnait Daniel Gilbert, curé et responsable de l'Unité pastorale St-François, dans une entrevue rapportée dans le Journal le Haut-Saint-François du 12 mars dernier. Pour l'instant, les membres de la Fabrique ont hâte de rencontrer les autorités qui pilotent le dossier en haut lieu.
Qu'adviendra-t-il de ce sanctuaire catholique de Bury? Le film Ne touchez pas à mon église! posait la même question en abordant les points de vue religieux, communautaire et utilitaire. On y apprenait que près de 2000 églises et chapelles auraient disparu d'ici quelque 5 ans. La conservation de ce patrimoine qui appartient aux paroissiens touche à des valeurs profondes. La préservation des cimetières s'ajoutait aux interrogations.
Les marguilliers ont rapidement constaté que la façon qu'a utilisée le village de St-Camille pour préserver son oratoire ne pouvait être reproduite à Bury. Là-bas, la municipalité a acheté l'édifice religieux et elle en loue une partie à la Fabrique. La collecte de la contribution volontaire annuelle (CVA) sert à payer le coût de la location. M. Larose, qui siège au comité de l'église de St-Camille, a résumé les années de consultation populaire - toute la population du village y a participé, peu importait leur fidélité à une religion, pour en arriver à un compromis que tous ont adopté.
Cela n'a pas refroidi l'ardeur des membres de la Fabrique. « On n'est pas intéressé à partir en guerre contre l'archevêché », rappelait l'un d'eux. Le film leur a toutefois mis plein d'idées en tête et autant de questions à poser lors d'une prochaine rencontre au sommet.