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Alors que les négociations piétinent avec le gouvernement du
Québec, les travailleuses des centres de la petite enfance (CPE) affiliés à la
CSN intensifient la pression. Une nouvelle séquence de trois journées de grève
est prévue du 14 au 16 avril, et la possibilité d'une grève générale illimitée
est désormais bien réelle.
Une dixième journée
de grève, avec d'autres à venir
Ce mardi, les éducatrices ont amorcé leur dixième journée de
débrayage depuis le début du conflit. Malgré des discussions en cours, les
avancées à la table des négociations ne suffisent pas à calmer les inquiétudes
syndicales. La rémunération demeure l'enjeu central du litige. Selon la CSN,
les offres salariales déposées jusqu'à maintenant par Québec sont jugées
insuffisantes pour reconnaître le travail essentiel accompli par les
éducatrices et pour répondre à la pénurie de main-d'œuvre dans le réseau.
L'Estrie en première
ligne du mouvement
En Estrie, les répercussions se font sentir. Pas moins de 36
CPE sont directement touchés par ce mouvement, impliquant plus de 850
travailleuses. À l'échelle provinciale, ce sont près de 13 000 membres affiliés
à la CSN, répartis dans environ 400 établissements, qui sont en grève. Le
quotidien de nombreuses familles s'en trouve chamboulé, ces dernières devant
composer avec une garde temporaire ou des congés imprévus.
Des revendications
au-delà du salaire
Les revendications syndicales ne se limitent pas à la
question des salaires. Le personnel dénonce une surcharge de travail qui
compromet la qualité des services offerts aux tout-petits. Le roulement de
personnel, attribué à des conditions jugées peu attrayantes, nuit à la
stabilité des équipes et, par conséquent, à la continuité du lien éducatif.
Des conditions
difficiles en région éloignée
Par ailleurs, les syndicats réclament de meilleures
conditions pour les éducatrices en régions éloignées, où le recrutement demeure
particulièrement ardu. L'octroi de primes et un soutien accru aux enfants ayant
des besoins particuliers figurent également parmi les demandes prioritaires.
La menace d'une grève
générale illimitée plane
Le gouvernement Legault a proposé des hausses salariales de
l'ordre de 17,4 %, une offre acceptée par d'autres organisations syndicales du
secteur. Toutefois, la CSN estime que l'écart avec les autres réseaux du
secteur public demeure trop important.
Si aucun déblocage significatif ne survient, les
représentantes syndicales n'écartent pas un recours plus musclé. « La grève
générale illimitée n'est plus un scénario théorique », avertit-on du côté
syndical. Pour plusieurs parents, la crainte d'un arrêt prolongé des services
de garde devient de plus en plus tangible.