Les organisateurs des Jeux du Canada ont promis à la population notamment, des retombées économiques de 90 à 100 millions de dollars et un rayonnement important de Sherbrooke tant sur la scène québécoise, que sur la scène nationale.
Les Jeux du Canada seraient une occasion privilégiée pour Sherbrooke de renouer avec son dynamisme et de continuer à s'affirmer, comme énoncé lors du Sommet de Sherbrooke en 2007, en tant que pôle majeur d'innovation sur les plans social, économique et sportif, et ce, dans un milieu de vie exceptionnel. On y ajoutait finalement que l'événement serait une vitrine exceptionnelle pour la promotion touristique de la région. Si nous en croyons les promesses faites, notre communauté pourrait ainsi au terme de ces Jeux du Canada 2013 vivre une expérience humaine et sportive unique, et qui viendra confirmer sa fierté, sa confiance et son ouverture envers le pays. À la clôture de ces jeux, on peut dire que le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny et le Comité organisateur des Jeux du Canada ont relevé le défi de l'organisation et de la tenue de cet événement avec brio.
Retrouver les vraies valeurs
Les Jeux du Canada sont aujourd'hui terminés. Ils ont été l'occasion pour une ville, une région et des milliers de bénévoles de démontrer à la face de tout le pays notre savoir-faire, notre sens de l'organisation et notre hospitalité. Bientôt, nous aurons droit au bilan et certains chercheront à mesurer les retombées économiques. D'autres interrogeront le comité organisateur de ces jeux sur les résultats financiers. Pourtant, les vraies questions ne sont pas celles-là. Faut-il toujours choisir entre le Dieu de l'argent, Mercure et le Dieu des athlètes, Héraclès? Le succès d'un événement comme les Jeux du Canada pour une ville comme Sherbrooke et pour l'Estrie déborde largement les questions des retombées économiques où de l'atteinte de l'équilibre budgétaire. Il se mesure à la mobilisation des citoyennes et citoyens et des forces vives du milieu, à l'implication des milliers de bénévoles et enfin à la diffusion parmi la population du goût de l'activité physique, de la pratique d'un sport. Les véritables valeurs que nous devrions promouvoir par l'entremise d'un tel événement ne sont pas celles des retombées économiques, ni celles des équilibres financiers. En prime, nous avons eu droit à de grandes prouesses sportives. Que demander de mieux?
Peu de visibilité nationale aux Jeux du Canada :
La seule fausse note qui est indépendante de la volonté du comité organisateur concerne la visibilité obtenue par Sherbrooke pendant cet événement. Les Sherbrookoises et les Sherbrookois n'en ont pas eu pour leur peine et pour les efforts qu'ils ont investis. Lors de la cérémonie d'ouverture qui était somme toute bien réussie et de très bon ton, le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny a eu beau rappeler que c'était la première fois depuis leur fondation que les jeux d'été étaient tenus au Québec. Malgré tout, la couverture média nationale et québécoise aurait pu être plus importante. Ce fut une occasion manquée pour Sherbrooke de se faire connaître et de montrer à tout le Canada son visage sous son meilleur jour. À qui la faute?
Y'avait-il un plan? Une histoire à raconter?
Il est difficile d'identifier un ou des coupables à une telle situation, mais on aurait pu mettre plus d'efforts à la mise en place d'un programme de relations publiques à la hauteur d'un tel événement. L'organisation des Jeux du Canada aurait eu avantage à se doter d'un plan de communication et de relations publiques. Construire une histoire autour des jeux? Nouer des relations avec les principaux chroniqueurs du Québec et du pays pour mesurer leur intérêt à notre histoire autour des Jeux du Canada? Autant de choses qui s'inscrivant dans la tendance actuelle du « storytelling » aurait pu permettre à notre ville un meilleur succès médiatique, qui, il faut l'avouer a été mitigé.
Le talent de nos créateurs culturels :
L'une des belles retombées de ces Jeux aura été la multiplication des activités culturelles qui souvent n'occupent pas assez de place dans notre vie collective. Le spectacle du Théâtre des petites lanternes, le spectacle Go de la compagnie de danse Axile, les spectacles au centre-ville, les cérémonies d'ouverture et de fermeture des Jeux auront au moins prouvé une fois de plus l'immense talent de nos créateurs locaux...
Autre occasion de se réjouir, la diffusion des événements sportifs à RDS aura permis de voir les exploits sportifs de ces milliers de jeunes athlètes qui ont fait la preuve une fois encore que la jeunesse canadienne est très talentueuse. Nous pouvons espérer que certaines et certains de ces athlètes qui se sont illustrés en août 2013 à Sherbrooke feront parler d'eux lors de championnats du monde où encore lors des prochains Jeux olympiques. Sans parler, permettez-moi un peu de chauvinisme, de la performance remarquable des athlètes québécois. C'est rafraichissant et encourageant pour l'avenir...
Des félicitations bien méritées...
Reste à féliciter le maire Sévigny et le comité organisateur des Jeux du Canada ainsi que les milliers de bénévoles qui nous ont livré un résultat à la hauteur des attentes. Sherbrooke a fait la preuve qu'elle est une ville dynamique où il fait bon vivre et que sa population est capable de relever de grands défis comme on peut s'attendre d'un grand centre urbain canadien. L'équipe des Jeux et nos élus avec en-tête le maire Sévigny peuvent être fiers de leur ville. Ils auront été à la hauteur de celles et ceux qui comme le conseiller municipal Jean-François Rouleau et l'ex-maire Jean Perrault ont cru à cet événement. Avec de tels résultats, les gens voudront encore du pain et des jeux!
Tweet de la semaine
« Le seul secteur dans lequel l'économie ne craint pas la récession, c'est dans la production d'économistes. » - Bernard Pivot, Les tweets sont des chats, Paris, Albin, Michel, 2013, p.139
Suggestions ou commentaires : dnadeauestrieplus@gmail.com
P.S : À la suite de ma dernière chronique, le responsable de la rédaction de la revue Histoire sociale m'a écrit pour m'indiquer que l'article que j'ai cité de cette revue était disponible en ligne : http://muse.jhu.edu/journals/histoire_sociale_social_history/v046/46.91.mosby.html.