Tout ça en un après-midi. En trois heures à peine. Incluant une pause!
Lors d'un congrès de la Fédération des coopératives funéraires du Québec, deux conférenciers sont venus illuminer un après-midi qui s'ennuageait dans le ciel de Rivière-du-Loup.
Lucie Dumont, de Chaîne de vie, parlait des besoins criant en organes chez tant de gens en attente de transplantation. Puis, Denis Bouchard a jasé de son cheminement somme toute atypique et basé sur le fait de se débrouiller pour arriver à ses fins. Pas grand-chose de commun entre les deux conférenciers, a priori. Pourtant, tout les unit! Je démêle tout ça.
Notre corps comprend des organes. Beaucoup d'organes. Vitaux, pour plusieurs d'entre eux. On ne réalise pas vraiment qu'ils le sont parce qu'ils font leur travail, à la manière d'un réflexe inné, sans qu'on ait l'impression qu'ils travaillent !
Les organes, c'est un peu comme le bonheur de Christophe Maé quand il dit : c'est con le bonheur, car c'est souvent après, qu'on sait qu'il était là. Ainsi, c'est souvent quand un organe cesse de fonctionner qu'on réalise tout ce qu'il faisait dans notre équilibre de vie.
C'est en constatant l'immensité du travail à faire pour que le don d'organes devienne plus efficace que Lucie Dumont a créé un modèle d'intervention à plusieurs volets pour mobiliser les jeunes et, par leur biais, leurs parents.
Parce que, disons-le, les besoins d'organes sont très grands! Et l'offre très petite...
Mais le besoin crée l'organe, n'est-il pas? Sais pas trop...
Pour dire vrai, avant la conférence de Denis Bouchard, je ne connaissais pas l'expression « le besoin crée l'organe ».
Et il l'a répétée au moins 10 fois.
À la réflexion, la logique est toute biologique, je crois : le corps a besoin de filtrer les toxines dans son ensemble corporel ? Il crée le rein. Le besoin crée l'organe. Par extension, un besoin non comblé dans notre vie nous poussera à créer l'organe. Dans ce cas, l'organe est la façon qu'on invente pour combler le besoin. On pourrait aussi dire « la nécessité est la mère de toutes les inventions ».
Denis Bouchard en a eu des besoins, dans sa vie! Les choses n'allaient pas de soi et le vent ne le favorisait pas tout le temps, disons-le ainsi. À défaut de pouvoir intégrer le show des autres pour son besoin d'expression, il a créé ses propres shows!
Le besoin crée l'organe.
Le besoin, il est souvent évident en soi. Il est là, plus ou moins criant.
L'organe, quant à lui, n'apparaît pas sans effort. Sans création. Il n'apparaît pas par le simple claquement des doigts d'un Luc Langevin ou d'un Alain Choquette. Eux, ils font de la magie. Et la magie est illusion. Elle trompe les sens.
L'organe dont on parle ici est celui qu'on crée, qu'on invente. Qui n'est pas que vision ou apparat.
Dans un congrès qui parle de coopération, voilà deux conférenciers qui ont donné, chacun à leur manière, mais de façon bien plus complémentaire qu'ils ne le croient individuellement, un visage à l'espoir.
Pas le visage flou et rêveur de celui qui béat, attend qu'il prenne forme. Nenon! Je parle de l'espoir tangible qui tient dans notre volonté à créer l'organe. Notre volonté à nous investir dans la fabrication d'un outil qui comblera un besoin.
C'est beau l'espoir, quand il n'est pas que théorie. Quand il prend racine dans le possible. Et qu'on se rend compte que le possible est à notre portée par le biais de nos efforts!
Clin d'œil de la semaine
« L'espoir a les yeux brillants »
- Michel Bouthot