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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Congé ostentatoire

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Non, non, je ne badine pas! Soudainement, j'ai peur à mes congés. Mes congés... nos congés, devrais-je dire!

Ce serait de valeur qu'une charte des valeurs vienne nous amputer de la valeur d'un congé!

Allez, n'allez pas penser que c'est inscrit dans la charte que nous perdrons des congés. Mais, en ce lundi de l'Action de grâces, est-ce qu'il est ostentatoire de ne pas travailler?

J'ai le goût de ne courir aucun risque et d'initier une pétition.

Oui, oui, une vraie!

Mon préambule se lirait comme suit, je crois bien :

Compte tenu des discussions récentes sur une éventuelle charte des valeurs, je propose que l'on mette à l'abri la série de congés généralement associés à la religion catholique au Québec. Pour éviter l'ostentatoire, je propose de revisiter chaque nom douteux pour les mettre à l'abri d'une éventuelle coupe administrative en lien avec des valeurs communes.

Ainsi, Noël deviendrait le Jour des familles. Chacun fête son anniversaire dans l'année, eh bien, Noël deviendrait le symbole de la cellule familiale qui a connu bien des tourmentes, mais qui doit demeurer un endroit fiable dans une société où les repères se font rares et volatiles.

Évidemment, on garde le 26 décembre pour se remettre des retrouvailles... Et le sapin reste. Il n'a rien de religieux, c'est le symbole central des retrouvailles festives. Symbole qui prend sa valeur dans le fait que sa verdure résiste à l'hiver et aux intempéries, ce que la famille devrait représenter.

Plus ou moins religieux, le Jour de l'An est là pour rester aussi. Il pourrait devenir le Jour de l'an..gagement! On prend plein de résolutions au Jour de l'An. On pourrait en profiter pour mettre en lumière les valeurs qu'on souhaite promouvoir dans l'année. La bénédiction paternelle pourrait devenir un engagement païen où les responsables des cellules familiales viennent rappeler qu'il est important qu'on veille sur les nôtres, qu'on leur soit attentifs. Un engagement des plus vieux à veiller sur les plus jeunes.

On ne touche pas au 2 janvier non plus. C'est une question d'équilibre!

Pâques devient la Fête du printemps. L'espèce de renaissance, d'espoir que ramène cette saison après l'hiver.

La fête de la Reine est déjà réglée. Cette fête n'avait rien de religieux, mais elle a déjà été changée. J'en parle pareil puisque certains lui vouent un culte malsain. La fête de Dollard reste donc.

Le 24 Juin demeure. Le 1er juillet aussi. Pour la fête ou le congé, c'est selon...

La fête du Travail, que l'on célèbre en n'y allant pas, demeure. Rien de religieux non plus.

L'Action de grâces devient la Fête de la reconnaissance. Quand on reconnaît la qualité de ce qui nous entoure, on y fait plus attention, il me semble. Quand on prend une journée pour réaliser ce qu'on est et ce qu'on a, on est plus porté à apprécier, ce qui peut freiner notre appétit morbide de toujours avoir plus, quitte à se tuer sur la route de l'obtention.

Je sais, le préambule de ma pétition est long...

Mais je serais porté à ajouter que le congé devrait devenir une valeur québécoise. Pas au sens paresseux du terme (j'entends déjà Lucien Bouchard vociférer, de sa voix qui peut être si méprisante : « il faut travailler infiniment plus! »), mais sens de l'équilibre personnel.

Je crois aux vertus du travail, mais le fait de mettre la performance en primauté partout finit par défaire des vies, rabattre les valeurs de solidarité et d'entraide et créer des automates plutôt que des humains équilibrés.

Je demanderais donc qu'on mette à l'abri les congés dans une éventuelle charte des valeurs. Qu'on ne cherche pas à en soustraire pour des raisons d'aplanissement religieux. Et je demanderais aussi qu'on ferme les magasins lors de ces congés. La consommation étant devenue une religion, les magasins devraient avoir droit aux fériés, aussi!

Et je signerais.

Et j'espère que d'autres signeraient.

Mais là, je sors profiter de mon congé de l'Action de grâces. Ou de la Fête de la reconnaissance, c'est selon...

Clin d'œil de la semaine

« La travail, ça a jamais fait mourir personne, mon p'tit gars! » disaient les aînés. En cette ère de performance, c'est moins vrai, me semble...


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