La relation de cause à effet. Il y a une cause, il y a un effet.
Et souvent de la pensée magique.
Prenez le pamplemousse. Ce qu'il contient en ferait un aliment antidiabète, anticholestérol, anti-infectieux et même anticancer.
La relation de cause à effet est simple : le pamplemousse est anti tout ça + je me nourris juste de pamplemousses = je serai svelte et en santé.
Exemple niais, me direz-vous. Pas assez, en tous les cas, pour empêcher des compagnies de vendre une formule minceur magique qui bannit presque tout sauf le pamplemousse.
Même chose pour les canneberges. Bourrées d'antioxydants, les canneberges bouffent du cancer pour passer le temps. Donc, j'ai un cancer + je bouffe des tonnes de canneberges = je n'ai plus le cancer.
Les aliments ont des caractéristiques étonnantes et souvent vérifiées scientifiquement, mais c'est dans le dosage et l'équilibre que ces vertus viennent s'exprimer.
Mais la pensée magique est partout. Et cette pensée magique veut remplacer l'équilibre et le dosage. Ceux-ci demandent un effort à plusieurs niveaux. Un effort de compréhension, de contrôle des émotions et un effort de logique.
Un effort que notre société n'est plus capable de faire. Et notre société étant faite de citoyens, nous, en l'occurrence, ne sommes plus capables de faire ces efforts minimaux.
On gobe tout au passage. La moindre équation devient vérité.
Les pamplemousses et les canneberges, il y en a partout dans les discours des politiciens.
Trump qui dit : on a des problèmes avec le terrorisme + le terrorisme est musulman = on construit des murs pour empêcher les musulmans d'entrer dans notre « great country » et le problème est réglé.
Barrette qui dit : on a des problèmes d'accès au système de santé + chaque médecin verra plus de patients = plus de problème dans le réseau de la santé.
Les « proarmes à feu » qui disent : certaines personnes armées provoquent des tueries + tout le monde devrait avoir une arme = l'arme pour tous annule les tueries.
Nous sommes tellement pris dans notre quotidien qu'on est prêt à accepter toute équation qui semble simple et pleine de ce « gros bon sens » largement autoproclamé.
Mais la réalité n'est jamais si simple. Et notre devoir de citoyen est de faire l'effort de filtrer ce qu'on reçoit comme information. De se faire une tête sur chaque question. Mais ça demande un effort. Comme de varier les sources d'information, par exemple. La vérité n'est pas sur une seule antenne, quelle qu'elle soit.
Et la phrase-choc bien étudiée n'est souvent que coquille vide.
Je peux très bien ne jamais manger de pamplemousses et ne jamais être obèse ni avoir de cancer. Et le mur antimusulman n'empêchera jamais le terrorisme. Peut-être que le problème se situe au niveau de la quête de pouvoir bien plus qu'au niveau de la stricte religion.
On a un devoir de filtration des données reçues.
Sinon, on devient des automates qui suivent le courant sans même réaliser qu'il y a un courant.
Sinon, tout devient simpliste et on accepte toutes les équations.
Une fourchette a des des dents + j'ai des dents = je suis une fourchette.
Clin d'œil de la semaine
Le bien et le mal s'affrontent depuis toujours. Quand Batman affronte Superman, je suis un peu fourré...