La saison du Canadien de Montréal va bientôt commencer. Ouin, pis, me direz-vous. Vous me savez fan du CH. C'est mon problème, me direz-vous aussi. Oui. Et je l'assume.
Le sujet de cette chronique n'est pas le hockey.
Cette année, suivre le CH sera plus complexe un peu. Il faudra trouver une façon de le faire sans tomber dans le ridicule qui animera la diffusion, les commentaires et les analyses qui vont se multiplier. Ce qui est différent, et c'est parti fort, c'est que deux réseaux spécialisés s'arracheront la possession du CH : RDS et TVA Sports.
En théorie, c'est le téléspectateur qui devrait gagner au change.
Je crois de plus en plus que le grand gagnant est le ridicule. Celui qui ne tue pas. Celui qui prend toute la place.
Le ridicule, c'est cette guerre de tranchées qui s'est déjà installée. La guerre du "scoop", de la nouvelle, de l'analyse avec un troisième œil. L'œil dans le front, j'imagine. Vous savez, celui qui décortique, à l'excès, toute situation? Ce troisième œil va voit et rapporte ce qu'il voit. Ou croit voir. Il ne clignera même pas, de peur d'être surpris par la vigilance d'un autre œil qui pourrait voir et ainsi sortir une nouvelle avant lui.
Des questions s'imposent : deviens-je un partisan vraiment 2.0 ou resté-je le partisan normal que j'étais? Est-ce que je décide de jouer le jeu d'un des diffuseurs en décrétant et assumant que Renaud Lavoie est Dieu? Est-ce que je travaille à me convaincre que Dave Morissette est un sage à la science infuse? Ou bien si je porte le chandail de l'autre réseau?
Pendant qu'on y est, est-ce que je dois me trouver un nom d'emprunt et répondre par courriel à chaque manchette publiée sur le site web des deux diffuseurs, jour après jour, en insultant tout un chacun et en prenant soin d'inclure une dizaine de fautes d'orthographe dans mes commentaires de 4 lignes?
C'est devenu pathétique.
À grands renforts publicitaires, on nous vante toute la nouveauté et la fraîcheur qu'apportera un deuxième diffuseur.
La fraîcheur donne froid dans le dos. Je n'ai pas calculé les heures de diffusion quotidiennes de remarques, d'analyses et de matchs, mais je trouvais déjà que la couverture était exagérée. Imaginez quand deux réseaux se font une guerre ouverte!
À les voir se tirailler pour l'obtention des revenus publicitaires, on croirait que le hockey, c'est plus gros que tout. Plus gros que la vie, comme le disait Jacques Demers lorsqu'appelé à qualifier son employeur du temps, le Canadien de Montréal!
En fait, la seule chose qui va rivaliser avec ce temps d'antenne là, cet hiver, c'est le nombre effarant d'émissions culinaires!
Les plateformes n'évoluent pas, elles se multiplient. Des applications peuvent me dire qui fait quoi, dans l'équipe et autour de celle-ci, en temps réel.
Le ridicule s'est exprimé haut et fort il y a deux semaines : est-ce que Marc Bergevin, le DG du Canadien, était en discussion, oui ou non, avec Martin Brodeur, le gardien vedette presque retraité qui se cherche une équipe cette année? La guerre du ridicule était lancée. Les deux réseaux s'arrachaient les "scoops", les inventaient, s'invectivaient presque sur la place publique. Ils ont fait trois jours là-dessus! À raison de plusieurs heures par jour.
Ouf...
Finalement, je vais demeurer un partisan 1.0.
Celui qui n'allume le téléviseur que pour les matchs.
Le ridicule ne tue pas, c'est connu. Sinon, les cimetières seraient déjà pleins! Mais je crains les effets sur la santé mentale si on le consomme trop souvent et longtemps...
Clin d'œil de la semaine
Une attaque est imminente sur le territoire de l'Irak. La question du jour : « Martin Brodeur jouera-t-il à Montréal? »