L'expression fait sourire. Elle doit venir directement de take a walk, j'imagine. On ne prendrait pas une course, mais on prend une marche.
Pour moi, le temps qui passe, c'est comme prendre une marche. Le présent nous entoure. On a une certaine perspective de l'avenir dans la mesure de notre champ de vision devant. Mais, même si on voit bien devant, on ne sait jamais ce qui peut surgir et changer le décor. Quand on prend une marche, on regarde en arrière pour deux raisons : soit un élément attire notre attention, où soit on regarde derrière pour nous rassurer quant au fait de modifier sa trajectoire.
Le temps qui passe, c'est comme une marche qu'on prend. Ou qu'on fait, c'est selon.
Le temps passe vite. Très vite. Trop vite.
Dans mon entourage, le mois de mai est propice à la fête. Dans mon cercle rapproché, il y a plusieurs anniversaires de naissance. Si le mois de mai est propice à la fête, il est également propice à la réflexion en lien avec le temps qui passe.
Le temps, en fait, ce n'est rien qu'une unité de mesure. C'est comme un litre. Ça ne veut rien dire de concret.
C'est ce qu'on met dans le litre qui lui donne une utilité, une valeur. Pareil pour le temps.
Si le temps est une marche qu'on prend, c'est plutôt nous qui passons dans le temps et non le temps qui passe.
Mais on lui en met gros sur les épaules!
Le temps fuit. Ou il est long. Ou encore le temps est nouveau. Ou il est perdu. Il peut être de qualité ou, quand tout va mal, il prend la forme du pluriel et les temps sont durs, tout à coup.
En fait, plus on avance en âge, et plus notre passé est long et étoffé. Le fait que le temps semble passer plus vite en vieillissant vient sûrement du fait que plus il y en a derrière, moins il y en a en avant. La vie ayant une fin, le temps qui passe de plus en plus vite est une simple question de perspective.
Si le temps est une unité de mesure et qu'il prend de la valeur avec ce qu'on met dedans, on vient de changer d'angle de vision. Plutôt que de tout blâmer sur le temps qui passe sans nous, on prend soudain la responsabilité de bien occuper notre unité de temps. Et bien l'occuper ne veut pas dire le surcharger. Notre société basée sur la performance prêche pour la quantité de trucs qu'on peut entasser dans une petite quantité de temps, mais ça ne veut pas dire qu'il soit sain de le faire!
Un anniversaire, c'est une marque dans le temps. Juste ça. Rien d'autre.
C'est probablement pour ça que je me réjouis quand c'est ma fête. Ce matin-là, on dirait que tout est un peu plus léger. C'est comme si je prenais une distance par rapport au temps qui passe. C'est peut-être un peu égoïste, mais voilà que je me dis que cette journée-là est un peu plus à moi que les autres. Et, franchement, c'est plaisant. Une journée à recevoir des coups de téléphone, des textos, à serrer des mains, recevoir des câlins, c'est pas pire, quand on y pense!
Pour toutes ces raisons, je refuse l'idée qu'un anniversaire est un jour triste, qu'il fait peur parce qu'il marque le temps qui passe. Pour moi, il me rappelle plutôt que c'est à moi de marquer le temps. Juste pour en profiter pleinement.
Parce qu'une chose est sûre. Si on a l'impression que le temps passe, je sais très bien qu'il ne repasse jamais.
Si le fait de faire semblant que ce n'est pas ma fête me garantissait que je ne vieillirais pas, je cacherais la chose. Mais comme ce n'est pas le cas, je décide de fêter un peu!
Pour moi, faire semblant que ce n'est pas sa fête, c'est faire semblant qu'on ne vieillit pas. C'est se doper aux crèmes et au Botox pour se faire croire qu'on est éternellement jeune.
Chaque âge a son charme, dit-on. C'est faux. En fait, le charme ne relève pas de l'âge, il relève de l'attitude de la personne qui assume ou non son âge.
Tout cela étant, bonne fête à vous, aujourd'hui ou un autre jour!
Clin d'œil de la semaine
Parler du temps me fait penser à Brassens qui disait : « Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con. »